Le Site de l'Histoire

Le saviez-vous ? À la cour de Louis XIV, même les coiffures pouvaient déclencher des rumeurs et des jalousies dignes d’une comédie de mœurs. C’est exactement ce qui arriva à Mademoiselle de Fontanges, jeune favorite du roi, lorsqu’un léger faux pas capillaire fit grand bruit dans tout Versailles.  En 1679, alors qu’elle faisait ses premiers pas en tant que nouvelle protégée du Roi-Soleil, Marie-Angélique de Scorailles, tout juste 17 ans, était déjà l’objet de mille attentions… et de quelques sarcasmes. Sa rivale déchue, Madame de Montespan, voyait d’un mauvais œil cette fraîche jeunesse éclipsant son éclat passé. La cour, toujours avide de spectacles, scrutait chaque geste de la jeune favorite, et ce jour-là, elle leur offrit une scène mémorable.  Lors d’une grande réception – ou peut-être était-ce une messe solennelle, les chroniqueurs divergent sur ce point – Mlle de Fontanges arborait une coiffure monumentale : un enchevêtrement savamment agencé de rubans, plumes et dentell...

Dans le programme d’histoire, la chute du mur est de plus en plus minoré. Pourtant, ce 9 novembre 1989, a été une nuit comme aucune autre s’apprêtait à bouleverser l’Histoire. Je me permets d’insister. Reprenons. Berlin, cette ville coupée en deux depuis près de trois décennies, retenait son souffle. Dans l’air glacial de novembre, une tension étrange flottait, presque imperceptible, comme une fissure invisible annonçant un séisme. Aux postes-frontières de Bornholmer Straße et Checkpoint Charlie, les soldats de la RDA étaient là, figés dans leurs uniformes austères. Depuis des années, ils surveillaient, contrôlaient, empêchaient. Mais ce soir-là, quelque chose était différent. L’ennemi n’était pas un espion occidental ou un fugitif solitaire tentant l’impossible. L’ennemi, c’était l’attente. L’incompréhension. Le doute. Érigé dans la nuit du 12 au 13 août 1961, le Mur de Berlin fut une réponse brutale de la RDA à l’exode massif de ses citoyens vers l’Ouest. Plus de 2,6 millions d’Allem...

Le saviez-vous ? L’empereur Auguste, premier princeps de Rome, fit un pèlerinage hautement symbolique lors de son séjour à Alexandrie en 30 av. J.-C. À peine victorieux sur Marc Antoine et Cléopâtre, le maître du monde romain voulut contempler la dépouille du plus célèbre des conquérants, Alexandre le Grand. Depuis près de trois siècles, le corps du roi macédonien reposait dans un sarcophage somptueux, initialement en or, mais plus tard remplacé par un contenant en verre ou en cristal. À l’instar de nombreux généraux et souverains avant lui, Auguste voyait en Alexandre un modèle absolu de puissance et d’ambition. Il souhaitait donc rendre hommage à celui qui, avant lui, avait cherché à unifier le monde sous une même bannière. Mais la solennité du moment fut troublée par un incident inattendu. Selon certaines traditions, alors qu’Auguste déposait une couronne d’or sur la dépouille d’Alexandre, un geste maladroit ou un contact trop brusque fit que le nez du souverain macédonien se brisa...

En février 2025, l’annonce fait l’effet d’un séisme dans le monde de l’égyptologie : la tombe de Thoutmôsis II, longtemps restée introuvable, est enfin mise au jour dans les ouadis occidentaux de Thèbes. Cette découverte, au-delà de son importance archéologique, pose une question fascinante : pourquoi ce pharaon, pourtant légitime et puissant, a-t-il été systématiquement effacé des mémoires ? Son règne a-t-il été volontairement occulté par son épouse Hatchepsout et son fils Thoutmôsis III, ou a-t-il simplement été victime des pratiques de réappropriation courantes chez les souverains égyptiens ? Thoutmôsis II naît au sein de la prestigieuse XVIIIe dynastie, fils du pharaon Thoutmôsis Ier et d’une épouse secondaire, Moutnofret. Son ascension sur le trône est facilitée par son mariage avec Hatchepsout, sa demi-sœur, qui est la fille de la grande épouse royale Ahmès. Cette union renforce sa légitimité, mais fait aussi d’Hatchepsout une figure incontournable du pouvoir. Son règne, bien que...

Le saviez-vous ? En 193 après J.-C., l’Empire romain connut l’un de ses épisodes les plus absurdes : le trône impérial fut littéralement monnayé par la garde prétorienne, et c’est le plus offrant qui l’emporta. Tout commence avec l’assassinat de l’empereur Pertinax par ses propres gardes prétoriens, furieux de ne pas avoir reçu les généreuses primes qu’ils espéraient. Une fois débarrassés de l’empereur, ils réalisent qu’ils tiennent entre leurs mains un pouvoir immense : Rome est sans dirigeant, et eux seuls peuvent décider qui montera sur le trône. Plutôt que de soutenir un candidat politique ou militaire, ils prennent une décision inédite : vendre l’Empire à celui qui saura le mieux les récompenser. Dans le secret du camp prétorien, une intense négociation s’ouvre. Deux riches sénateurs se livrent une surenchère indécente. D’un côté, Titus Flavius Sulpicianus, beau-père du défunt empereur, tente de sécuriser le pouvoir. De l’autre, Didius Julianus, un sénateur immensément riche, entr...

Le saviez-vous ? En octobre 1789, alors que la Révolution française grondait, un banquet donné à Versailles par les gardes du roi déclencha une vague d’indignation qui précipita la chute de la monarchie.  Tout commence le 1er octobre 1789. Dans une France au bord de l’explosion, où le peuple souffre de la faim et du poids des impôts, Louis XVI et Marie-Antoinette tentent tant bien que mal de maintenir leur autorité. Ce jour-là, les gardes du corps du roi organisent un banquet pour accueillir un nouveau régiment venu renforcer la protection royale. La fête se déroule dans l’opéra du château de Versailles et dégénère rapidement en une démonstration d’allégeance à la royauté.  Les toasts fusent, les coupes de vin débordent, et bientôt, sous l’enthousiasme et l’ivresse, certains officiers foulent aux pieds la cocarde tricolore, symbole de la Révolution, et brandissent à la place la cocarde blanche, emblème des Bourbons. D’après les récits, Marie-Antoinette elle-même fait une appar...

Une fois encore revenons à Ulysse. Après l’avoir quitté à la toute fin de sa vie, j’aimerais vous emmener à un de mes moments préférés de l’Odyssée: celui où il rencontre la merveilleuse Nausicaa. Imaginez: l’écume se brise en volutes argentées sur le rivage. Une brise douce caresse les feuillages, tandis qu’au loin résonne le rire cristallin d’une jeune fille et de ses compagnes. La mer, qui fut tourmentée la veille, s’apaise en ce matin lumineux. Mais sur la grève, allongé sous un enchevêtrement de branchages, un homme s’éveille, meurtri, épuisé, nu sous le poids du sel et des épreuves. Cet homme, c’est Ulysse, le héros des mille ruses, celui que la mer et le destin n’ont cessé de tourmenter. Sa vie et ses sentiments vont être à jamais bouleversés.   Plus tôt, Nausicaa, fille du roi Alcinoos, s’éloigne du palais pour accomplir une tâche simple : laver ses tuniques et vêtements afin qu’ils soient beaux le jour de son mariage. Pourtant, dans la poésie d’Homère, ce geste ordinaire d...