Hitler et Mussolini : quand l’élève dépasse le maître

En 1922, Benito Mussolini à la tête du parti fasciste italien, marche sur Rome et s’empare du pouvoir. Il transforme la démocratie en Etat fasciste. De l’autre côté des Alpes, Adolf Hitler observe ses actions. Mussolini est un modèle à suivre. Hitler organise son parti sur le modèle italien. L’année suivante, il tente lui aussi de marcher sur Berlin, pour s’emparer du pouvoir. C’est un échec. Il doit attendre les élections de 1933, pour accéder à la fonction de chancelier.

La première entrevue entre les deux dictateurs se déroule à Rome en 1934. Le principal sujet réside dans la question autrichienne. Mussolini protège l’Autriche, qu’il considère comme une zone tampon face à l’Allemagne. Le meurtre du chancelier Dollfuss le 25 juillet 1934 par des sympathisants nazis est très mal vu par Rome. Mussolini envoie des troupes à la frontière, empêchant ainsi les nazis de prendre le pouvoir.
Le Duce impose de par sa prestance. Vêtu de son bel uniforme, il apparaît comme l’homme fort au côté d’Hitler ne portant qu’un simple costume. Lors des discours et des défilés de jeunesses fascistes, Hitler s’efface et est relégué au second plan. Mais le Führer observe attentivement et apprend de son mentor.
En septembre 1937, Mussolini est invité à Berlin. Fort des enseignements italiens, Hitler a beaucoup changé en trois ans. Il porte lui aussi un uniforme, organise les mêmes défilés des jeunesses hitlériennes et des militaires. Mussolini est admiratif de la symbiose entre le peuple et l’armée. De plus, il est épaté par le pas de l’oie allemand. Il l’introduit dans les armées italiennes. Une place Mussolini est inaugurée à Berlin. Le renversement en faveur d’Hitler commence à s’opérer.
En 1938, Hitler retourne en Italie. Il visite Florence, qui demeure pour lui la plus belle ville du monde. Il concède le Tyrol à l’Italie. En échange, Mussolini l’appuie lors de la Conférence de Munich. Ce soutien permet à Hitler de prendre possession du territoire des Sudètes. Mussolini espère contenir les ambitions guerrières de son ami.

Les deux hommes s’apprécient de plus en plus. Ils ont conscience d’avoir une destinée hors du commun. Ils ont les mêmes rêves de grandeur et vouent tous les deux une haine aux régimes démocratiques. Leurs pays sont mis au ban de la SDN. Les deux Etats se lancent dans des conquêtes territoriales. L’Allemagne peut annexer l’Autriche, tandis que l’Italie conquiert l’Ethiopie. En 1939, les deux hommes signent une alliance militaire.

Néanmoins, Hitler ne dévoile jamais ses plans à son ami, le laissant devant le fait accompli. Lorsqu’il apprend l’invasion de la France, Mussolini se hâte d’envoyer des troupes. Là où les Allemands utilisent des chars, les Italiens se déplacent à dos d’âne. Les troupes allemandes s’enfoncent rapidement dans le territoire français, tandis que les troupes italiennes peinent à mettre en déroute les régiments de chasseurs alpins. Mussolini réclame la Corse, ainsi qu’une partie des Alpes et de la côte Méditerranéenne.
Mussolini veut avoir une victoire franche comme son homologue germanique. Il envahit l’Albanie, puis attaque la Grèce. Ses troupes sont tenues en échec. Hitler est furieux en apprenant cette nouvelle. Il doit envoyer des renforts, ce qui retarde le déclenchement de l’opération Barbarossa.
Une fois la Grèce battue, l’Italie appuie l’Allemagne lors de l’invasion de l’Union Soviétique. Mussolini rejoint le QG d’Hitler en Prusse Orientale. Il y reste une semaine. Rien ne semble résister aux deux hommes, jusqu’en 1942. Les troupes italiennes s’enlisent dans les sables africains, tandis que les Allemands s’enlisent dans les neiges soviétiques. La situation militaire devient complexe, surtout avec l’entrée des Etats-Unis dans la guerre. Les deux hommes sont fatigués. Hitler est sous anti dépresseur. Mussolini est victime d’une crise de foi.
En 1943, Mussolini apprend le projet de débarquement en Sicile. Il souhaite faire la paix avec Staline, afin de n’avoir plus qu’un front à défendre. Hitler refuse et promet de lui apporter une aide militaire, si son pays est attaqué. Mussolini cède. Le Duce ne peut que suivre les volontés de son ami.

L’année suivante Mussolini est jugé par le Grand Conseil fasciste. Il est démis de ses fonctions et emprisonné sur l’île de Ponza. Hitler est fou de rage. Il craint des trahisons dans son propre entourage. Il décide d’envahir l’Italie, mais les Alliés le devancent. Le 12 septembre 1944, des commandos allemands libèrent Mussolini, qui a été transféré dans les Alpes. Hitler souhaite remettre son ami au pouvoir et refasciser l’Italie. Mussolini installe son gouvernement à Salo. Il désire se venger de Rome et souhaite créer une immense armée italienne. Hitler se contente d’incorporer les Italiens à la Wehrmacht.
La dernière entrevue entre les deux hommes a lieu le 20 juillet 1944. A partir de novembre, Hitler s’enferme dans son bunker à Berlin. Le 28 avril 1945, Mussolini déguisé en soldat allemand, tente de fuir devant les partisans. Il est abattu par un tir de mitraillette. Son corps est amené à Milan et exhibé sur la place publique. Deux jours plus tard, Hitler ne voulant pas connaître le même sort, se suicide et ordonne de brûler son corps.


Hitler s’est régulièrement emporté contre l’inefficacité des armées italiennes. Forcé de les aider dans les Balkans et en Afrique, l’Allemagne a perdu du temps et des moyens, qui auraient été probablement plus efficaces ailleurs. Malgré cela, Hitler n’a jamais laissé tomber Mussolini. Demeurant son mentor, il croyait peut être que tout ce qui arriverait au Duce se répercuterait sur sa personne. De son côté, Mussolini a tout d’abord méprisé le Führer, mais son point de vue a radicalement changé. Bien que n’étant pas toujours en accord avec les décisions d’Hitler, il ne s’opposa jamais à lui. Peut être que le Duce était fasciné par le dirigeant allemand, réalisant ce que lui espérait, mais ne pouvait faire faute de moyen.

Commentaires

  1. Le journal de Ranuccio Bianchi Bandinelli constitue un point de vue intime sur les deux chefs d'Etat. En effet, Bandinelli a servi de guide à Hitler lors de son second voyage en Italie en 1938.
    Les pages racontant cet évènement sont publiées sous le titre "Quelques jours avec Hitler et Mussolini".

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  2. Quand Hitler dépasse Mussolini? Je trouve pas

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  3. Le fascisme est une theorie dont tout le monde parle mais totalement meconnue. Qui sait en France ce que signifie le fascisme en dehors des cliches collant cette doctrine a Hitler ?
    Mussolini n'aimait pas Hitler. Savez vous seulement que Mussolini a dit : "La race est un sentiment et non une realite"
    Si vous voulez en savoir plus, lisez "La doctrine Fasciste" de Mussolini : http://livre-interdit.blogspot.com/

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  4. Le fascisme est une theorie dont tout le monde parle mais totalement meconnue. Qui sait en France ce que signifie le fascisme en dehors des cliches collant cette doctrine a Hitler ?
    Mussolini n'aimait pas Hitler. Savez vous seulement que Mussolini a dit : "La race est un sentiment et non une realite"
    Si vous voulez en savoir plus, lisez "La doctrine Fasciste" de Mussolini : http://livre-interdit.blogspot.com/

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