Histoire de l'Italie ep 12 : Les guerres d'Italie

 

A la fin du XVe siècle, le nouveau visage de l’Italie apparait. Les États vont s’effacer sur la scène politique, mais des hommes et des œuvres font faire rayonner la culture. Charles VIII de France rêve de gloire, ses barons de butin et les Angevins de reconquête. Prenant prétexte ses droits à la couronne de Naples, le roi pénètre en Italie avec son armée. Milan s’allie à la France. Pise l’accueille en libératrice. Les Médicis sont chassés du pouvoir et remplacés par le moine Savonarole. Le 21 février 1495, Charles VIII s’empare de Naples. Néanmoins, le comportement des Français suscite la révolte. La syphilis ravage les troupes françaises. Le roi regagne son royaume. En juillet, il affronte une coalition d’États italiens à Fornoue. Il réussit à s’échapper. Son successeur, Louis XII réclame le royaume de Naples et le duché de Milan. Il s’assure le soutien de la Papauté et de Venise avant de pénétrer en Italie en 1499. L’année suivante, ses troupes capturent Ludovic Sforza. Avec l’aide des Français, César Borgia, neveu du pape Alexandre VI, conquiert les duchés d’Imola et d’Urbino pour le compte du Saint-Siège. Les choses se compliquent au Sud. En effet cette fois, le roi d’Espagne s’investit pour soutenir les Aragonais revenus au pouvoir à Naples. Le 28 avril 1503, les Espagnols battent les Français à Cerignola.

La puissance milanaise ayant été balayée, le Nord devient le théâtre des luttes entre Venise et la Papauté. Jules II forme la ligue de Cambrai regroupant la Savoie, l’Espagne et la France. Sous prétexte de lutter contre les Ottomans, la ligue attaque les comptoirs vénitiens. Une fois Venise affaiblie, le Pape décide de chasser les Français de la péninsule par des moyens diplomatiques. Son successeur, Léon X préfère négocier une paix. En 20 ans, la France ne gagne rien. A l’inverse l’Espagne réussit à s’implanter au Sud.

François Ier poursuit la politique de ses prédécesseurs. En 1515, il bat les Suisses à Marignan, puis entre dans Milan. Il signe avec Léon X le concordat de Bologne en échange de son adhésion à une ligue composée de Rome et Florence. L’alliance ne dure pas. Le Pape s’allie avec le nouvel empereur et roi d’Espagne Charles Quint. Le 25 février 1525, François Ier est battu à Pavie et fait prisonnier. Les Italiens changent à nouveau de camp lorsque l’Espagne devient la puissance dominante de la péninsule. En 1527, les troupes de Charles Quint saccagent Rome. Le 3 août 1529, la France et l’Espagne signent la paix de Cambrai. En échange de la Bourgogne, François Ier laisse l’Italie à Charles Quint. Cette paix permet à la France de préparer une nouvelle tentative. François Ier cherche l’appui des princes italiens et allemands. Il fait entrer les Médicis et leur argent dans la famille royale en mariant son fils Henri à Catherine. La guerre reprend en 1536.

La mort de François Ier ne change rien. Henri II poursuit la guerre. Les nombreux Italiens présents à la cour de France espèrent pouvoir revenir dans leur patrie en cas de victoire française. L’Espagne et la France ne s’affrontent pas directement en Italie. Leurs agents sont présents dans les conflits entre Etats italiens. Par le traité du Cateau-Cambresis du 3 avril 1559, la France rend la Savoie, la Corse et le Piémont. L’Espagne confirme sa domination. Les Médicis ont réussi à reprendre le pouvoir à Florence. L’Etat se transforme en une micro monarchie centralisée et bureaucratique et devient le Grand-Duché de Toscane.

De 1559 à 1620, l’Espagne maintient son hégémonie sur la péninsule. Seules Venise et la Papauté conservent assez d’autonomie pour jouer un rôle sur la scène internationale. Venise lutte contre les Ottomans en Méditerranée. Elle fournit à l’Espagne ses navires et ses marins. Au XVIIe siècle, les riches vénitiens se reconvertissent dans les activités manufacturières. Ils investissent dans la terre et les domaines agricoles. Ils deviennent des rentiers plutôt que des aventuriers de la mer et du négoce. En Savoie, le duc Emmanuel Philibert déplace sa capitale à Turin, orientant ainsi son duché vers la péninsule plutôt que vers la France et la Suisse. A sa mort, le duché regroupe les terres de Neuchâtel à Nice et de la vallée de la Saône à la Lombardie.

 

 

Texte :MILZA Pierre, Histoire de l’Italie des origines à nos jours, Fayard, Paris, 1024p.

Image : Université de Bologne - wikipédia.fr

 

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