La culture est le produit du foisonnement urbain. Les intellectuels sont tout autant des clercs que des laïcs (marchands, banquiers, juristes, médecins). Ces derniers sont impliqués dans les affaires politiques et internationales de la cité. Les intellectuels du XVe siècle, bien qu’attachés à leur cité, forment une république des Lettres à l’échelle de la péninsule. Ils circulent sans cesse entre les principautés, dont les dirigeants se disputent leur présence. La culture humaniste s’épanouit à Florence, qui a déjà donné deux précurseurs au XIIIe siècle en la personne de Pétrarque et Boccace. La nouveauté du XVe siècle ne réside pas dans la redécouverte des textes antiques qui se pratique depuis deux siècles. Le changement réside dans le regard porté sur ceux-ci. Dorénavant, les intellectuels les questionnent, étudient la forme et le fond, essayent de travailler sur l’œuvre originale. Ainsi en 1440, Lorenzo Valla démontre que la donation de Constantin est un faux datant du VIIIe siècle. Ce texte justifiait la création de l’Etat pontifical par l’octroi de terres à Rome données par l’empereur au pape. La fuite des savants grecs en Italie contribue au foisonnement intellectuel.
L’art gothique éprouve des difficultés à s’implanter. L’Italie est plus rétive aux grandes monarchies et plus ancrée dans l’art roman considéré comme le prolongement de l’architecture romaine. Les Franciscains et les Cisterciens l’introduisent au XIIIe siècle en Ombrie et Toscane. Le gothique flamboyant connait un plus vif succès, notamment en Lombardie et en Émilie-Romagne. Les palais seigneuriaux conservent leur allure de forteresse.
L’Italie est pionnière dans l’art pictural, du fait de l’habitude d’orner les décors intérieurs de carrelages, fresques, mosaïques. D’autant plus que de nombreux artistes grecs se sont installés dans la péninsule depuis le XIIIe siècle. La présence de l’humain caractérise l’art de la Renaissance italienne. Les réalisations d’œuvres profanes se multiplient. L’Homme, avec ses aspirations, ses sentiments, ses forces et ses faiblesses, passe au premier plan. Pas de Renaissance possible sans accumulation de richesses et sans émulation entre les puissants. Florence et Rome constituent les exemples les plus significatifs de la collaboration entre artistes et mécènes. L’artiste sort de l’anonymat. D’artisan, il devient célébrité. Dorénavant, il signe ses œuvres. Comme les intellectuels, il questionne leurs pratiques, tel Léon Battista Alberti qui rédige plusieurs traités sur la peinture, la sculpture et l’architecture. Souvent, les trois sont liés et les artistes le sont tour à tour. Le tableau remplace peu à peu la fresque murale. Deux innovations techniques favorisent l’art pictural : le développement de la peinture à l’huile et les lois de la perspective.
Sources
Texte :MILZA Pierre, Histoire de l’Italie des origines à nos jours, Fayard, Paris, 1024p.
Image : Université de Bologne - wikipédia.fr
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