Histoire de l'Italie ep 17 : De la restauration au printemps des peuples

 

Le traité de Vienne rétablit la situation politique antérieure à la période impériale. Seules les républiques de Gênes et de Venise disparaissent : la première au profit du royaume de Piémont et la seconde au profit de l’Autriche. Le centre se compose du duché de Toscane, d’une multitude de principautés, puis des États pontificaux. Les Bourbons règnent au Sud sur le Royaume des Deux-Siciles.

Le rétablissement des anciennes frontières politiques s’accompagne de celui des barrières douanières. La bourgeoisie marchande s’en offusque. Elle rêve d’un marché unifié. Les idées libérales trouvent un écho en Lombardie et en Toscane. Les libéraux se réunissent dans des loges maçonniques ou dans des sociétés secrètes comme la Charbonnerie à Naples. Dans les années 1820, l’Italie connait plusieurs mouvements révolutionnaires. L’Autriche, secondée par l’aristocratie, les mate. A partir des années 1830, le développement de la presse permet de mener les débats politiques. Les intellectuels entendent unifier la culture, afin de créer une conscience nationale. Les artistes et les musiciens sont mis à contribution. Le poète Giuseppe Mazzini prône l’instauration d’une république par un soulèvement populaire. Ces activités le contraignent à l’exil en Angleterre. Les chefs de file des mouvements libéraux, Vincenzo Gioberti, Cesare Balbo et Massimo d’Azeglio, pensent que seul un État libéral et fort peut créer l’unification, qui passera par les domaines économiques.

Le mouvement libéral et national se développe dans un contexte de difficultés économiques et d’agitations sociales. Dans les années 1840, certains États adoptent des mesures libérales (liberté de la presse, suppression des barrières douanières…). En août 1846, lors d’une représentation à Bologne d’Hernani de Verdi, les chœurs transforment les paroles pour créer un chant de ralliement envers le pape Pie IX et anti autrichien. Néanmoins, le mouvement révolutionnaire éclate à Naples en 1847. Ferdinand II est obligé d’adopter une charte sur le modèle français. Les autres Etats suivent. Le Piémont adopte le drapeau tricolore et une constitution. L’Autriche, accaparée par des révoltes dans son empire, n’intervient pas. Les Vénitiens demandent l’aide du Piémont pour recouvrer leur liberté. Poussé par son Premier ministre Cavour, Charles-Albert, roi du Piémont, déclare la guerre à l’Autriche. Les autres États italiens s’engagent à ses côtés avec réserves. En effet, ils ne souhaitent pas que l’un d’entre eux domine les autres. Au final, le Piémont ne réussit pas à chasser les Autrichiens de Vénétie. La guerre s’achève sur un statuquo. Le peuple perd confiance dans ses souverains. Des révoltes éclatent à Florence, Rome et Gênes. Une nouvelle guerre éclate en 1848. Battu à Novare, Charles-Albert abdique en faveur de son fils Victor-Emmanuel II. En représailles, les Autrichiens répriment les mouvements insurrectionnels et remettent sur leur trône plusieurs souverains déchus par les mouvances libérales.

 

Sources

Texte :  MILZA Pierre, Histoire de l’Italie des origines à nos jours, Fayard, Paris, 1024p.

Image :

https://www.lepoint.fr/europe/en-1848-deja-le-printemps-des-peuples-secouait-l-europe-03-06-2018-2223733_2626.php 


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