Histoire de l'Italie ep 16 : La Révolution et l’Empire

 


La Révolution française suscite l’inquiétude outre-mont. Les autorités abandonnent les politiques réformistes, craignant qu’elles offrent un terrain favorable à la propagation des idées révolutionnaires. Pourtant, celles-ci ne touchent qu’au départ les élites intellectuelles. Cependant dès 1792, l’impérialisme français, sous-couvert d’apporter la liberté, inquiète les Italiens, d’autant plus que les armées révolutionnaires s’emparent de Nice et de la Savoie. Les Italiens se tournent vers l’Autriche et le Royaume-Uni. Le Directoire dépêche Napoléon Bonaparte dans la Péninsule. En 1796, il défait les troupes savoyardes, puis entre dans Milan. Il assiège Mantoue. Victorieux à Castiglione, Arcole et Rivoli, il empêche les secours d’arriver et s’empare de la ville. Il négocie une paix avec le Pape et Naples, avant de remonter vers l’Autriche, en traversant la Vénétie. Le 17 octobre 1797, la paix de Campoformio donne la Lombardie et la Savoie à la France, tandis que l’Autriche conserve la Vénétie. Modène, Bologne, Bergame et la Lombardie forment une république cisalpine. Elle adopte le drapeau vert, blanc, rouge. Cette république aurait pu être le prélude de l’unification de l’Italie du Nord, mais Gênes et Florence refusent. De toute façon, Paris n’a pas intérêt à constituer un Etat unifié à ses portes. Les nouvelles républiques ne rencontrent pas l’adhésion des populations, d’autant que les Français se livrent à de nombreuses exactions.

La France envahit la Toscane. En 1798, les Français déposent le Pape pour instaurer une république. Il ne reste plus que Naples à succomber quelques temps après. Seules la Sardaigne et la Sicile demeurent libres, car la Royal Navy les protège. La réaction est violente. Des armées autrichiennes et russes interviennent, secondées par des guérillas locales. En quelques mois, la France perd quasiment tout. Des purges se déroulent pour éliminer les Italiens ayant soutenu les Français.

En mai 1800, Napoléon Bonaparte pénètre en Italie. Il bat les Autrichiens à Marengo. Le traité de Lunéville de 1801 replace le nord de l’Italie dans le giron français. Le Sud accueille des garnisons françaises. Rome garde son indépendance. Napoléon entend stabiliser et moderniser la péninsule. En 1804, certains territoires italiens deviennent des départements français. Le reste forme un royaume à la tête duquel Napoléon Ier place son beau-fils Eugène de Beauharnais, dont Milan est la capitale. La bourgeoisie lombarde est la grande gagnante de la période impériale. Elle profite de la vente des biens nationaux et de la hausse de la production agricole pour s’enrichir et se développer. Les besoins des garnisons françaises stimulent l’économie. Les manufactures d’équipement et d’armement se multiplient. De nombreux Italiens s’engagent dans l’armée dans l’espoir de s’élever socialement. En 1806, la France envahit le royaume de Naples. Napoléon Ier place sur le trône son frère Joseph, avant de le remplacer par Joachim Murat. Ce dernier a la lourde tâche de pacifier la région et de contrer les attaques britanniques lancées depuis la Sicile. En 1813, il négocie avec les Britanniques et les Autrichiens. En échange de son soutien, il conserverait son royaume. Lors de l’abdication de Napoléon Ier, les coalisés sont déjà maitres de la péninsule. Lors du congrès de Vienne de 1815, Louis XVIII obtient la destitution de Murat pour replacer un Bourbon sur le trône napolitain. Ecœuré, Murat se rallie à Napoléon Ier lors des Cent jours. En octobre 1815, il mène une opération de reconquête sur Naples. Il est capturé et fusillé.

 

 Sources

Texte :  MILZA Pierre, Histoire de l’Italie des origines à nos jours, Fayard, Paris, 1024p.

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https://www.larousse.fr/encyclopedie/images/Jacques_Augustin_Pajou_la_bataille_de_Marengo/1003621 

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