Accéder au contenu principal

Vannes : A ma vie


Le peuple des Vénètes

Le site de Vannes est occupé dès le -Ve siècle par le peuple celte des Vénètes. Ces Gaulois sont de bons marins. Ils contrôlent le commerce vers la Grande-Bretagne.Lors de la Guerre des Gaules, Jules César ne réussit pas les à soumettre. En effet, les Vénètes fuient par la mer dès que la victoire leur échappe. Le général romain s’appuie sur les Pictons et les Santons ennemis des Vénètes pour obtenir une flotte de guerre. Ne bénéficiant plus d’avantages, les Vénètes succombent aux légions romaines. Les chefs sont exécutés. Une partie de la population est réduite en esclavage. Les Romains leur interdisent de produire du sel, qui leur conférait d’importants revenus.

La cité gallo-romaine de Darioritum

Les Romains édifient une nouvelle ville sur la colline de Boismoreau (actuel quartier Saint-Patern). Ce nom signifierait gué de Dario. La cité est le carrefour de plusieurs vois romaines. La ville se dote des infrastructures d’une cité romaine classique.À la fin du IIIe siècle, pour se prémunir des raids de pirates, la cité se dote de murailles. Un château est construit sur la colline du Mené bordé d'un lacet marin.Au IVe siècle, la cité change son nom en Venetis. En Bretagne, l’effondrement de l'empire romain marque la résurgence de certains aspects culturels celtiques.

Le royaume de Vannes 

Au début du Ve siècle, des Grand Bretons émigrent en Armorique. Saint Paterne figure parmi eux. Lors du concile de Vannes en 465, il devient le premier évêque de la ville. Suite au départ des Romains, une principauté se forme dans le Vannetais. Le premier roi est Caradoc, roi semi-légendaire, chevalier de la Table ronde. Les princes vannetais nouent des alliances avec les Francs. En 578, le roi breton Waroch s’empare de la ville. Le roi franc Chilpéric échoue à secourir les habitants. Waroch reconnaît que la ville appartient aux Francs  en échange de son gouvernement. Malgré le statu quo, Waroch mène de nombreuses incursions dans le Rennais et le Nantais. Exaspéré, le roi des Francs Gontran envoie son armée. Les Francs s’emparent de Vannes.

La Marche de Bretagne

En 753, Pépin le Bref organise une zone-tampon sous administration militaire, la Marche de Bretagne, dont Vannes est la capitale. Le plus célèbre préfet de la Marche est le fameux Roland. Les rois bretons obligent les Carolingiens à intervenir à de nombreuses reprises.En 819, Louis le Pieux confie le comté à un noble breton Nominoë. Ce choix traduit une recherche d'apaisement. Cependant, bien que jurant fidélité au souverain, Nominoë cherche à réunir des forces bretonnes en vue d’en finir avec les Francs. Pour réaliser son objectif, Nominoë doit « bretonniser » Vannes. Pour ce faire, il compte sur le recours des moines de l’abbaye de Redon. En 840, profitant du décès de Louis le Pieux, Nominoë se révolte. L'armée bretonne quitte Vannes pour affronter l'armée de Charles le Chauve. Nominoë remporte la bataille de Ballon. Le roi reconnaît l'indépendance du chef breton.

 Les invasions normandes

Au début du Xe siècle, les Vikings déferlent sur le Vannetais. La cathédrale est pillée et son évêque assassiné. En 939, Alain de Bretagne intervient militairement. A la bataille de Trans, il chasse les Normands. Il en profite pour incorporer de manière définitive la région à la Bretagne

Une ville du duché de Bretagne

Venetis devient Vennes, puis Vannes, par accentuation sur la première syllabe qui entraîne la disparition du "T". Après la période des invasions normandes, Vannes se reconstruit. Un hôtel-Dieu est construit. Un nouveau faubourg se constitue à l'Ouest. La constitution des faubourgs et la croissance démographique obligent les autorités religieuses à démembrer la paroisse de Saint-Patern pour en créer deux nouvelles : Le Mené et Saint-Salomon. Au milieu du XIIe siècle, Vannes est victime du conflit opposant les candidats au pouvoir ducal. Assiégée cinq fois, Vannes doit à nouveau se reconstruire une fois la paix revenue. L'évêque Guéthenoc bâtit la cathédrale dans le style roman tardif. Vannes poursuit son essor économique. La Cohue et les halles sont construites. Au XIIIe siècle, les murailles sont rénovées. La ville se dote d’un atelier monétaire. Des franciscains s’installent au sud-ouest de la ville. Vannes devient une étape du pèlerinage du Tro Breizh regroupant les villes des sept saints fondateurs de la Bretagne. En 1286, un séisme frappe la ville.

La guerre de Succession de Bretagne 

Le 30 avril 1341, Jean III de Bretagne meurt sans descendance et sans avoir désigné son successeur. La mort du duc déclenche une guerre sanglante qui va durer 24 ans. Vannes soutient le parti de Montfort soutenu par l’Angleterre.En janvier 1342, alors que Montfort est fait prisonnier à Nantes et que son parti est privé de son chef et du soutien des grandes familles bretonnes, son épouse Jeanne de Flandre se rend à Vannes. Elle présente son fils Jean aux partisans de son mari et les exhorte à continuer la lutte. Charles de Blois, l’adversaire de Montfort à la succession, se rend maître de Vannes, après une journée de siège. Cinq jours plus tard, Robert d’Artois commandant une armée anglaise reprend la ville par la ruse. Au mois d’octobre, les Français prennent la ville. Le roi d'Angleterre Edouard III débarque en personne dans le Morbihan. Philippe VI de France se porte au secours de la garnison de Vannes. La ville est sauvée par les deux légats du Pape qui obtiennent une trêve. En septembre 1343, les Anglais s’emparent de la ville et la tiendront jusqu’à la fin du conflit. En 1364 à la bataille d’Auray, non loin de Vannes, Jean de Montfort tue Charles de Blois. Il devient duc de Bretagne sous le nom de Jean IV et fait de Vannes sa capitale. Les Français interviennent à nouveau en 1373. Bertrand du Guesclin prend la ville. En 1378, les habitants se révoltent contre les Français. Avec l’aide des Anglais, Jean IV reconquiert la ville.

La capitale de la Bretagne 

Vannes connaît son âge d’or au XVe siècle. La ville devient capitale du duché au détriment de Nantes et Rennes, trop proches des frontières avec la France. A ce titre, Vannes accueille de nombreuses administrations comme la chambre des comptes et le parlement de Bretagne.Jean IV rénove et étend l’enceinte de la ville au Sud, afin de protéger les nouveaux quartiers. Il érige le château de l’Hermine. Les chantiers et la cour attirent de nombreux artisans et artistes. Les faubourgs du Mené, de Saint-Salomon et de Saint-Patern concentrent les activités industrielles ou polluantes (textiles, abattoirs). En 1418, Jean V invite à sa cour le prédicateur dominicain Vincent Ferrier. Celui-ci prêche sur la place des Lices avant de repartir sur les chemins. Il revient à Vannes où il termine sa vie. Il est inhumé en la cathédrale. Le pape Calixte III le canonise en 1455. Les nombreux pèlerins assurent la prospérité du diocèse. Au XVe siècle, la cour délaisse progressivement Vannes au profit de Nantes. En 1458, François II de Bretagne déplace sa capitale sur les bords de Loire.

Le rattachement à la France

A la fin du XVe siècle, la Bretagne est secouée par une guerre. En juin 1487, les Français s’emparent de Vannes. Les Bretons la reprennent en avril 1488. La guerre se termine grâce au mariage d’Anne de Bretagne au roi de France Charles VIII. En 1505, la duchesse Anne se rend à Vannes dans le cadre du pèlerinage du Tro Breizh. Elle finance la rénovation de la cathédrale. En 1532, François Ier fait son entrée dans la ville. Il y convoque les Etats de Bretagne. Le 4 août, les députés lui présentent leur désir d’unir la Bretagne à la France. Le roi accepte la proposition dans un document s’intitulant la Lettre de Vannes. L’Edit d’Union est promulgué à Nantes le 13 août 1532. L'intégration du duché au royaume de France prive Vannes de ses attributs de capitale. Les administrations déménagent à Rennes. Malgré le déclin constaté au niveau politique, la ville affiche une bonne santé économique. La rénovation de la cathédrale se poursuit. Une chapelle de style renaissance est bâtie. Les carmélites construisent le monastère de Notre-Dame de Nazareth. Les importations de vins se poursuivent. On retrouve cette activité dans le nom des rues. Une imprimerie s’établit, ainsi qu’un établissement scolaire.

 Du côté des ligueurs

En 1562, un pasteur prêche la nouvelle religion réformée. Les habitants restent fidèles au catholicisme. En 1582, le duc de Mercoeur devient gouverneur de Bretagne. Partisan de la Ligue catholique, il refuse de reconnaître Henri IV comme roi de France. Il demande le soutien de l’Espagne. Philippe II envoie un contingent, qui loge à Vannes. Les remparts sont relevés, les douves sont nettoyées, des bastions sont élevés. En 1590, il tient tête à l’armée royale aux abords de la ville. Néanmoins, il est contraint de se soumettre en 1598.

La belle époque des XVIIe et XVIIIe siècles

Après les guerres de religion, les remparts voient leur rôle décliner Ils sont progressivement cédés à de riches particuliers. Louis XIII autorise le comblement des douves du château. Des habitations sont aménagées dans la basse-cour du château. C'est également à cette époque que la ville voit la construction de nombreux hôtels particuliers. Le port de Vannes ne peut accueillir le commerce de long cours du fait de sa position au fond du golfe. Les gros navires mouillent à Conleau. En 1675, Vannes connaît quelques troubles lors de la révolte des Bonnets rouges. Pour punir les Bretons, Louis XIV déplace le Parlement à Vannes jusqu’en 1689. Cet épisode provoque un afflux important de population. De nouveaux espaces verts sont aménagés, la voirie se transforme, l’urbanisme se modifie, un aqueduc est même construit. Au XVIIIe siècle, des armateurs de Vannes participent à la traite négrière.

La nouvelle préfecture du Morbihan

Le 8 août 1789, Vannes reconnaît l’Assemblée nationale et se soumet à son autorité. Les élections s'enchaînent. Alexandre Le Menez de Kerdelleau devient le premier maire. Le 4 mars 1790 à la création des départements Vannes devient la préfecture du Morbihan. Les établissements religieux sont fermés, par décret de l'Assemblée, et le nombre de paroisses est diminué. En décembre 1790, l’évêque refuse de prêter serment et invite son clergé à faire de même. Une émeute éclate. L'évêque s’exile. La majorité de la population reste fidèle à son clergé réfractaire.

La chouannerie 

L'automne et l'hiver 1791 sont particulièrement difficiles pour la population qui manque de tout et tend à se rebeller. Pour pallier la situation, la convention nomme Prieur de la Marne représentant du peuple à Vannes. Il commence par destituer les autorités préexistantes et forme une nouvelle municipalité à sa cause. La cathédrale est transformée en temple de la Raison et l'église Saint-Patern en écurie. Les prisons se remplissent. En 1795, le général Lazare Hoche établit ses quartiers à Vannes. Il déjoue un débarquement de troupes anglo-royalistes dans la presqu’île de Quiberon. En septembre 1799, Cadoudal poursuit la lutte armée. Vannes reste fidèle à la République. Napoléon Bonaparte place le Morbihan hors constitution et charge le général Brune de pacifier la région. Olivier Harty, commandant de la garnison de Vannes décide d’attaquer les chouans pour briser le siège de la ville. C'est la bataille indécise du pont du Loc’h. Cadoudal dépose les armes en février 1800. La région ne sera pacifiée qu’avec la mort du dernier chef chouan, Pierre Guillemot en 1805. Sous l’empire, le trafic du port décroît à cause du blocus continental. Vannes accueille avec joie la chute de l’empire.

 Déclin et misère

Au XIXe siècle, Vannes perd sa place dans le commerce maritime. En effet, la municipalité ne possède pas les moyens financiers de moderniser son port, qui subit la concurrence de Lorient. La population connaît la pauvreté. Dès 1803, des soupes populaires apparaissent. En 1812, la mairie instaure un Comité de Bienfaisance, puis en 1818 un Bureau de Bienfaisance. Son rôle consiste à trouver du travail aux chômeurs et à verser une aumône aux plus pauvres. De même, la société de Saint-Vincent-de-Paul aide les nécessiteux. La maison de la Providence prodigue de l’aide aux jeunes filles défavorisées. Vannes profite de la création des ateliers nationaux instaurés par la IIe République. Ainsi à l’avènement du Second Empire, un tiers de la population vit des œuvres.

La révolution industrielle

Les progrès industriels et le chemin de fer aident la ville à sortir de son marasme. Un nouveau quartier (Saint-Symphorien) se développe autour de la gare et des casernes. La presqu’île de Conleau assure la demande en bains de mer de la bourgeoisie. Des journaux locaux naissent : la Concorde du Morbihan, le Foyer breton, le Journal de Vannes. La Société polymathique du Morbihan contribue à la recherche de l'histoire de la ville et du département. Les activités sportives se développent : cyclisme au vélodrome, gymnastique, le Stade Vannetais en football.

Guerres et occupation

Bien qu’éloignée du front, Vannes ressent les effets de la guerre 14-18. Les conscrits sont nombreux. Plusieurs centaines de Vannetais périront dans le conflit. Toute l’industrie soutient l’effort de guerre. Les hôpitaux sont mis à contribution. La ville accueille des réfugiés des zones dévastées, ainsi que des prisonniers allemands. En 1940, les Allemands occupent la ville. Dans la cadre du Mur de l’Atlantique, les côtes sont fortifiées et l’entrée du Golfe du Morbihan est classée zone militaire. En août 1944, les Américains libèrent la ville.

Vannes aujourd’hui

La ville en tant que préfecture du Morbihan abrite une multitude d'organismes économiques et financiers. Son économie est basée sur le tertiaire. Le secteur industriel se compose de PMI officiant dans l’agroalimentaire, la production de produits intermédiaires, le nautisme et la construction. Il existe également des activités piscicoles. L’Université de Bretagne-Sud constitue le troisième pôle universitaire de la région. Elle permet la recherche en biochimie et en informatique.
 
Également sur notre site
 
 
 


Commentaires

Les articles les plus consultés

Lilith, la première femme de la Bible et d'Adam

Avez-vous d é j à lu la Bible? En entier? Peu l'ont fait! Au moins la Gen è se alors! La Gen è se? Mais si, le d é but, l'intro' ! Lorsque Dieu cr é e le ciel, la terre, les ê tres vivants et enfin l'homme Adam! Enfin, Adam et È ve... Vous connaissez cette histoire et souvent peu le reste. Lorsque je discute de la Bible avec des amis ou des é l è ves - pas toujours ignorants du fait religieux - je remarque souvent un ab î me d'ignorance de l'histoire biblique comme si on passait directement d'Adam à J é sus. Ah si: les gens connaissent aussi Abraham et Mo ï se. J'ai toujours aim é le d é but des histoires. La Bible ne fait pas exception. Je ne sais pas combien de fois j'ai pu lire et relire la Gen è se. Et puis un jour, un passage m'a turlupin é . Le sixi è me jour, Dieu d é cida de remplir la terre d'animaux, d'oiseaux et de bestioles. Puis, il est é crit: Chapitre 1: 26 Dieu dit : « Faisons l ’ homme à notre image, se

Alexandre le Grand homosexuel ? Le doute Hephaestion

Il est un fait, sur la possible homosexualité d’Alexandre, qu’il faut relever immédiatement. De toute sa vie, aucun acteur privilégié, c’est à dire proche du conquérant – et ils sont nombreux -  n’a jamais affirmé ou constaté de visu le voir pratiquer une relation sexuelle avec un autre homme. Cependant aucun non plus n’affirme qu’il n’en a jamais eue. La seule énigme tourne autour du seul et même homme avec qui il partage très souvent son quotidien: H é phaestion. Savoir si ces deux hommes ont un jour ou l’autre sauté cette fragile frontière qui sépare la grande amitié de l’amour restera pour l’éternité en suspens… du moins pour le moment ! Il faut s’attarder un instant sur l’ami intime d’Alexandre, celui qui lui sera toujours fidèle. H é phaestion naît à Pella, la même année qu’Alexandre. Fils d'Amyntas, un aristocrate macédonien, il reçoit également la même éducation que lui auprès du philosophe Aristote dans son adolescence. Il est un homme fort et beau. Certaines anecdo

Cléopâtre, son tapis et Jules César : Une Histoire d'Amour Épique et Mystérieuse qui a Bouleversé l'Empire Romain

Les amours passionnées entre la célèbre reine égyptienne Cléopâtre et le tout-puissant et charismatique Jules César forment un épisode à la fois mystérieux et envoûtant de l'histoire. Leur relation est digne des ébats charnels des dieux de l'Olympe. Au sein de leur amour naît un enfant légendaire et secret, Césarion, conférant à la reine une place singulière dans l'histoire et une renommée qui fait jaser du sénat romain jusqu'aux recoins les plus sombres de l'empire. Cléopâtre, descendante de Ptolémée Ier, général et compagnon d'Alexandre le Grand, est d'origine grecque, mais elle se distingue par son amour pour son peuple et son désir ardent de faire reconnaître l'Égypte comme la grande civilisation du monde méditerranéen, au même titre que Rome. Polyglotte, elle parle la langue de son peuple, une particularité sans précédent parmi les descendants de la dynastie des Ptolémées, qui règnent sur le trône depuis trois siècles.

Pasteur et la découverte du vaccin contre la rage

En 1879, Louis Pasteur, surnommé par René Dubos le « Franc-tireur de la science », a découvert le principe du vaccin et ceci grâce aux vacances d’été que celui-ci s’est octroyé. Tout grand esprit a besoin de repos. Le choléra des poules fait alors rage, depuis le printemps. Après plusieurs mois d’expériences infructueuses, Pasteur décide de se reposer et part rejoindre sa femme ainsi que toute sa famille dans sa maison de campagne. De retour dans son laboratoire, très détendu après ses congés estivaux, il reprend avec une grande motivation ses recherches, suivant le même procédé que celui établi jusque-là. Il inocule la bactérie du choléra sur des poules. Et il attend : une heure, deux heures. Aucune poule ne meurt. L’aiguille de l’horloge tourne et tourne pendant des heures, tout comme Pasteur dans son laboratoire. Rien ne se passe. Les poules sont toujours aussi pimpantes. Le chimiste de formation, loin d’être novice en matière d’expériences scientifiques, réfléchit : « Mais que

Hitler et Mussolini : quand l’élève dépasse le maître

En 1922, Benito Mussolini à la tête du parti fasciste italien, marche sur Rome et s’empare du pouvoir. Il transforme la démocratie en Etat fasciste. De l’autre côté des Alpes, Adolf Hitler observe ses actions. Mussolini est un modèle à suivre. Hitler organise son parti sur le modèle italien. L’année suivante, il tente lui aussi de marcher sur Berlin, pour s’emparer du pouvoir. C’est un échec. Il doit attendre les élections de 1933, pour accéder à la fonction de chancelier. La première entrevue entre les deux dictateurs se déroule à Rome en 1934. Le principal sujet réside dans la question autrichienne. Mussolini protège l’Autriche, qu’il considère comme une zone tampon face à l’Allemagne. Le meurtre du chancelier Dollfuss le 25 juillet 1934 par des sympathisants nazis est très mal vu par Rome. Mussolini envoie des troupes à la frontière, empêchant ainsi les nazis de prendre le pouvoir. Le Duce impose de par sa prestance. Vêtu de son bel uniforme, il apparaît comme l’homme fort au côté d

Aux origines de la galette bretonne

Chandeleur oblige, les crêpes sont de la partie ; et en Bretagne, qui dit crêpe, dit galette. L’histoire de la galette est étroitement associée à celle du blé noir, son principal ingrédient. C’est le parcours historique de cette céréale que nous allons retracer ici. Suivons à présent pas à pas la recette. Afin de réussir une bonne galette bretonne, accompagnons les croisés en Asie, au XIIe siècle. Après plusieurs milliers de kilomètres parcourus, des champs de fleurs roses s’étendent à perte de vue. Ce n’est pas un mirage, ni de simples fleurs d’ornement : les croisés découvrent le blé noir. Ils en prennent quelques plants, puis regagnent l’Europe avec des mules chargées de la précieuse semence. Mais le retour au Vieux Continent rime avec désillusion pour ces « chevaliers agricoles ». La culture de ce blé est exigeante et sa production reste faible. Néanmoins un espoir renaît du côté des exploitations d’une des régions françaises. Cet endroit est connu pour sa pluie :

Alexandre le Grand et Diogène: une rencontre de géant

Vous connaissez mon amour inconditionnel pour Alexandre le Grand. Aussi, aujourd'hui je vais vous conter un des épisodes qui m'a toujours marqué dans la vie du Macédonien : sa rencontre avec le célèbre philosophe cynique Diogène. De son entrevue, je crois, Alexandre en a retenu une leçon de vie qu'il essaiera, avec plus ou moins de bonheur ou de réussite, de s'appliquer tout au long de sa courte vie : l'humilité. Nous sommes en 335 avant notre ère. Alexandre n'est pas encore Alexandre le Grand et il n'a pas encore vingt-un ans. Pourtant, il est déjà craint par les Grecs... Bientôt par les Perses. En attendant, le jeune roi macédonien vient d'épater tous ceux qui doutaient encore de lui. Voilà quelques mois, son père Philippe mourrait sous les coups de couteaux de Pausanias - amant blessé - et la Grèce soumise décide alors de se révolter sous l'égide du meneur Démosthène et de la cité d'Athènes. Alexandre, fou de rage devant tant de traîtrise,

Hypatie d'Alexandrie, une femme seule face aux chrétiens

Alexandrie, ville de savoir ; ville de délices ; ville de richesses ! Et pourtant parfois, ville décadente et théâtre des pires atrocités faisant ressortir le vice animal, dénué de toute philosophie civilisatrice. En 415 de notre ère, cette Alexandrie, cité révérée et donnée en exemple, va connaître les premiers signes de sa décadence : elle assassine une des plus grandes savantes et philosophes de l’histoire de l'humanité, la belle et intelligente Hypatie. Née vers 370, Hypatie a environ dix ans lorsque l’empereur Théodose proclame la foi chrétienne comme étant la religion officielle de l’empire. Théodose met fin à un millénaire de stabilité religieuse et installe une religion qui tend à la prédominance   et qui, par l’intolérance qu’elle exerce, met l’empire en proie à des révoltes incessantes.  Moins d’un siècle suffira à le faire définitivement chuter ! Les chrétiens avaient été plusieurs fois massacrés – souvent injustement – servant de boucs émissaires quand la situation l’i

Le destructeur du nez du sphinx

Voilà bien longtemps que les hommes de la riche et nourricière terre d’Egypte le contemple. On vient également de loin pour se recueillir devant lui. Le Sphinx, cet être gigantesque que les plus grands hommes révèreront comme un dieu est un porte bonheur ! Né de la volonté du pharaon Khéphren, ce mastodonte taillé dans la roche garde depuis 2500 av. notre ère environ le plateau de Guizèh et ses somptueuses tombes : les pyramides de Khéops, Khéphren et Mykérinos. Le Sphinx parcourt les siècles avec aisance bien qu’il faille régulièrement le déterrer car le sable, inlassablement, vient le recouvrir jusqu’aux épaules. La chrétienté puis l’islam passent et le culte du dieu lion à tête d’homme s’éteint progressivement sans toutefois totalement disparaître. Les musulmans d’Egypte le considèrent tel un génie et l’admirent comme une œuvre d’art défiant la nature et rendant grâce au génie humain voulu par Dieu. Malheureusement, les belles heures théologiques, bien souvent plus intellectuelles