Le saviez-vous? L'incroyable affaire du procès des animaux pour « crime de luxure » au Moyen Âge

Le saviez-vous ? Au Moyen Âge, la justice pouvait être... très imaginative. Non seulement les humains étaient jugés pour leurs écarts sexuels, mais aussi les animaux ! Certains procès, aussi absurdes que fascinants, nous offrent un regard insolite sur la mentalité médiévale face au sexe et à la moralité.

Quand cochons et boucs passaient en jugement

Au Moyen Âge, en France, en Suisse ou encore dans certaines parties de l’Italie, les procès d'animaux étaient étonnamment fréquents. Un exemple célèbre remonte à 1386, à Falaise, en Normandie, où une truie fut jugée, condamnée et exécutée pour avoir tué un enfant. Mais parfois, les accusations étaient d'une toute autre nature : il arrivait que des animaux soient jugés pour des actes de "luxure" avec des humains. Ces accusations d’"abomination contre nature" étaient considérées comme extrêmement graves, car elles violaient l’ordre divin établi. Et dans ces cas, on ne badinait pas : les bêtes étaient souvent exécutées, et leurs maîtres pouvaient être condamnés à mort également.

Un procès surréaliste : l'affaire du bouc lubrique

Un tribunal, des juges et... un bouc

Dans les années 1400, un village de Bourgogne fut secoué par un scandale : un jeune berger fut accusé d’avoir entretenu des rapports sexuels avec son bouc. L’Église exigea un procès en bonne et due forme. Le jeune homme fut arrêté et emprisonné, et le bouc fut également incarcéré ! Lors du procès, des témoins furent convoqués pour témoigner du « comportement suspect » de l'animal. Les juges posèrent même la question de la responsabilité morale de la bête : avait-elle été "complice" ou seulement une victime passive ? Dans un raisonnement que l'on trouverait absurde aujourd'hui, les juges conclurent que l’animal avait "consenti" par son comportement et le condamnèrent à la pendaison aux côtés du berger. Oui, même au Moyen Âge, il existait une sorte de "logique juridique", aussi tordue soit-elle.

La symbolique derrière ces procès

Ces affaires grotesques illustraient surtout une profonde angoisse sociale et religieuse liée au sexe et à la pureté morale. Le diable, croyait-on, pouvait inciter humains et bêtes à commettre des péchés impardonnables. Condamner les animaux revenait à purifier la communauté tout entière, en éloignant les forces du mal. Un étrange mélange de superstition, de droit canonique et de théâtre public.

Quand le Moyen Âge nous surprend encore

Bien que ces procès paraissent ridicules aujourd'hui, ils montrent à quel point les frontières entre le droit, la religion et la superstition étaient poreuses au Moyen Âge. Le sexe, loin d’être vu comme une simple affaire privée, était une question d’ordre public, d'équilibre cosmique et même de salut éternel. Une époque fascinante où l’absurde côtoyait sans cesse le tragique.

Découvrez les autres anecdotes "Le Saviez-Vous?" en cliquant : ici


Retrouvez-nous sur Instagram en cliquant : ici

Retrouvez-nous sur Facebook en cliquant: ici


Un message à nous envoyer: lesitedelhistoire2@laposte.net


L'image d'illustration m'appartient. Si vous voulez l'utiliser, merci de bien vouloir me demander l'autorisation par mail.

Commentaires