Le saviez-vous? Les amours interdites en Bretagne médiévale

En Bretagne médiévale, l’amour n’était pas si chaste : découvrez les étonnantes fiançailles charnelles et les amendes sexuelles du XIVe siècle.
Table des matières
- Le saviez-vous ?
- Des fiançailles pas si chastes
- Le paiement de l'amende : un rite social
- Quand l'amour défiant devient coutume
- Bibliographie
Le saviez-vous ?
En Bretagne au Moyen Âge, l'amour et la sexualité étaient encadrés par des coutumes parfois très étonnantes, où les jeunes fiancés avaient droit à une nuit d'intimité… mais à condition de payer une amende si l'affaire allait trop loin !
Des fiançailles pas si chastes
Contrairement aux idées reçues, les sociétés médiévales bretonnes n'étaient pas aussi puritaines qu'on pourrait le croire. En Bretagne, les "fiançailles charnelles" — appelées aussi "épousailles" — permettaient aux futurs mariés de se connaître intimement avant le mariage religieux. Lors de ces promesses d'union, il était admis que les fiancés partagent une certaine intimité physique, parfois même sous le regard discret de témoins pour garantir le sérieux de la démarche. Toutefois, si cette proximité menait à une grossesse avant le mariage, la communauté exigeait le paiement d'une « amende de fiançailles », une sorte de réparation publique destinée à régulariser la situation avant l'officialisation de l'union.
Le paiement de l'amende : un rite social
Une pratique contrôlée par l'Église et les seigneurs
Le paiement de l’amende n’était pas une simple sanction : il témoignait aussi de l'importance accordée aux liens familiaux et sociaux dans la Bretagne médiévale. L'Église condamnait certes les rapports hors mariage, mais dans la pratique, elle tolérait ces écarts tant qu'ils aboutissaient rapidement à une union sacramentelle. Les seigneurs locaux profitaient parfois de ces amendes pour remplir leurs caisses, en monnayant leur "pardon" aux amoureux trop pressés. Ce système renforçait l’ordre social, tout en ménageant une certaine souplesse face aux réalités affectives et sexuelles des jeunes Bretons.
Des traditions locales bien ancrées
Dans certaines paroisses, notamment dans les Monts d'Arrée ou le Trégor, on allait jusqu’à organiser des rituels publics pour les fiancés fautifs. Sous les yeux des villageois, les futurs époux devaient parfois effectuer des actes symboliques d'humilité — comme traverser le village en chemise — avant de régulariser leur mariage. Ces traditions visaient autant à divertir qu’à rappeler à tous les limites de la liberté sexuelle autorisée.
Quand l'amour défiant devient coutume
Ces "libertés" médiévales bretonnes illustrent la complexité des rapports entre morale chrétienne et traditions populaires. Loin d'être un âge d'obscurantisme rigide, la Bretagne du Moyen Âge savait concilier pragmatisme, amour et exigence sociale. Ces pratiques nous rappellent que la sexualité, même fortement encadrée, a toujours su trouver des chemins tolérés… pour peu qu'on sache payer le prix !
Bibliographie
- Jean Verdon, La Vie quotidienne au Moyen Âge, Hachette Littératures, 1994.
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