Claude Émile Jean-Baptiste Litre : L’incroyable Histoire de l’Homme derrière le Litre
Faisant mes courses, je me suis retrouvé devant ce dilemme. Dois-je prendre un litre ou 1/2 litre de lait? Sachant, qu’il m’en reste toujours car je n’en suis pas un grand consommateur. Et puis une question. D’où vient cet unité de mesure? Je fais ma première recherche et qu’elle ne fut pas mon étonnement mais également mon plaisir que de lire que c'est un Français qui est à l’origine de cette mesure reconnu mondialement. Laissez-moi vous raconter. Claude Émile Jean-Baptiste Litre est l’une des figures les plus méconnues de l’histoire des sciences, et pourtant, son héritage est omniprésent dans notre vie quotidienne. Né le 12 février 1716 à Bordeaux, dans une famille de vignerons, Litre grandit au milieu des bouteilles, des fûts et des étalons de mesure. Son environnement familial, marqué par les échanges commerciaux autour du vin, l’incita dès son plus jeune âge à réfléchir à l’importance des volumes et des systèmes de mesure. « Pourquoi toutes ces différences ? », aurait-il demandé à son père, en s’interrogeant sur les pintes, setiers et autres unités locales qui régnaient dans le chaos des marchés de l’époque. Cette question simple devint son obsession et orienta le reste de sa vie.
Après des études brillantes à Paris, où il fréquenta l’Académie des Sciences, Claude Émile se mit à concevoir un système universel pour mesurer les volumes. En 1758, il présenta son invention : un récipient cylindrique contenant un kilogramme d’eau pure à une température définie. Cet étalon, qu’il nomma « litre », était une véritable révolution. À l’époque, chaque région utilisait ses propres mesures, ce qui compliquait les échanges commerciaux et semait la confusion. Cependant, son idée ne fut pas immédiatement adoptée. Les marchands voyaient dans ce projet une menace à leur liberté de jongler avec des unités avantageuses pour eux. Malgré les résistances, Litre continua à défendre son invention avec passion, plaidant pour un monde où les mesures seraient claires, universelles et accessibles à tous.
Claude Émile Jean-Baptiste Litre mourut en 1778, dans un relatif anonymat. Ce n’est que bien après sa mort, en 1795, que la France révolutionnaire adopta le système métrique, inspiré par son travail. Le « litre » devint une unité officielle, un hommage à l’homme qui avait rêvé d’un monde où les mesures parleraient une langue universelle. Aujourd’hui encore, chaque fois que nous mesurons un litre d’eau ou de lait, nous honorons le nom de Claude Émile Jean-Baptiste Litre.
Cependant… tout cela est faux…
Oui, vous avez bien lu. Tout ce récit, toute cette biographie de Claude Émile Jean-Baptiste Litre… n’est qu’un canular ! Litre n’a jamais existé. Pas un instant. Ce personnage fictif a été inventé par Ken Woolner, un professeur de chimie à l’Université de Waterloo, en 1978, pour les besoins d’une blague savamment orchestrée. Woolner publia cette fausse biographie dans le magazine scientifique Chem 13 News, destiné aux enseignants de chimie. Le tout un... 1er avril. Son but ? Plaisanter sur l’origine du mot « litre » et attirer l’attention sur une controverse concernant le symbole utilisé pour cette unité de mesure. Le système métrique attribue des majuscules aux unités nommées d’après des personnes célèbres (comme le Newton ou le Joule), mais le litre, à l’époque, était représenté par un « l » minuscule. Woolner imagina donc un scientifique fictif, Claude Litre, pour justifier l’usage du « L » majuscule.
Le mot « litre » n’est pas né d’une personne, mais d’une évolution linguistique. Il dérive du mot latin litra, qui désignait une ancienne unité grecque de poids. Ce terme fut adopté par les scientifiques français à la fin du XVIIIe siècle, lors de l’introduction du système métrique. En réalité, le litre comme unité standardisée est le fruit d’un effort collectif mené pendant la Révolution française, lorsqu’un groupe de savants, dont Antoine Lavoisier, travaillait à rationaliser les mesures. L’objectif était d’instaurer un système cohérent, basé sur des phénomènes naturels comme la longueur d’un mètre ou la masse d’un kilogramme d’eau pure. Quant au symbole du litre, il fit l’objet d’un débat au XXe siècle. La lettre minuscule « l » posait problème, car elle ressemblait trop au chiffre « 1 » dans certaines polices. En 1979, grâce à la décision de la Conférence générale des poids et mesures, l’utilisation du « L » majuscule fut officiellement autorisée pour éviter toute confusion.
La fausse histoire de Claude Litre fonctionne si bien parce qu’elle joue sur des éléments crédibles : la passion des Lumières pour la science, les défis liés à la standardisation, et l’influence des grandes figures scientifiques. Woolner a également réussi à la rendre suffisamment réaliste pour qu’elle soit reprise par certaines publications scientifiques, notamment la lettre d’information de l’Union internationale de chimie pure et appliquée, avant que la supercherie ne soit dévoilée.
Même si Claude Émile Jean-Baptiste Litre n’a jamais existé, son histoire inventée continue de captiver, amusant autant qu’elle informe. Ce canular rappelle à quel point les unités de mesure que nous utilisons aujourd’hui ont une histoire complexe, souvent méconnue. Mais il souligne aussi la puissance d’un récit bien construit pour éveiller notre curiosité. Alors, la prochaine fois que vous utiliserez un litre d’eau ou de lait, rappelez-vous cette histoire : celle d’un scientifique fictif qui a marqué les esprits, et d’un professeur ingénieux qui a su mêler humour et pédagogie pour nous enseigner une vérité bien réelle.
Découvrez d'autres aventures scientifiques en cliquant : ici
Découvrez d'autres histoires de la période Moderne en cliquant : ici
Retrouvez-nous sur Facebook en cliquant: ici
Retrouvez-nous sur Instagram en cliquant : ici
Un message à nous envoyer: lesitedelhistoire2@laposte.net
Toutes les images d'illustration appartiennent à l'auteur. Si vous voulez les utiliser, merci de bien vouloir demander l'autorisation par mail.
Commentaires
Enregistrer un commentaire