L'Ecriture

 


L’écriture est née du besoin de conserver et de transmettre l’information et le savoir à travers le temps et l’espace. Elle n’est pas l’apanage d’un individu ou d’une société. Elle s’est développée à plusieurs endroits et sous différentes formes.

 

Les premières formes d’écriture sont des ensembles de dessins appelés pictogrammes. Les plus anciens datent de -3000 en Mésopotamie. Pour transmettre des informations plus complexes, les Humains utilisent des idéogrammes : un symbole représente une idée abstraite. Les Sumériens inventent l’écriture cunéiforme, utilisée par l’ensemble des peuples de Mésopotamie. Le mot « cunéiforme » vient de « coin », car les caractères ont la forme de coins, de triangles ou de lignes droites, éléments facilement dessinables sur l’argile avec le calame. A la même période à partir de dessins, les Égyptiens créent les hiéroglyphes. Les scribes constituent une caste de professionnels, dont les membres occupent une position sociale importante. Afin de gagner en temps de rédaction, les scribes développent l’hiératique, une forme plus cursive. Au fil des siècles, cette dernière se simplifie pour devenir le démotique. Grâce à la pierre de Rosette, Champollion réussit à les traduire. De leur côté, les Chinois se dotent de leur propre système d’écriture, qui n’a guère évolué depuis. Ainsi l’étude des textes anciens chinois est plus facile que ceux d’autres aires dont la langue a évolué ou disparu. Les premiers signes écrits permettent de compter et de garder la trace d’une transaction commerciale. Les marchands ont besoin d’établir la liste de leurs marchandises et tenir leur compte. Les gouvernements ont besoin de lister leurs administrés afin de prélever impôts et taxes.

 

L’alphabet est une forme d’écriture très utilisée. Une lettre représente un son de la langue. On combine des lettres pour former des mots. Aujourd’hui, la grande majorité des peuples utilise l’écriture alphabétique plus rapide et plus efficace. Le premier alphabet est inventé au Proche-Orient au -XVIIe siècle. Les marchands phéniciens le diffusent dans le bassin méditerranéen où chaque peuple l’adapte à ses besoins. Quand les Romains conquièrent l’Italie, ils adaptent à leur tour l’alphabet étrusque. Ils diffusent ensuite cet alphabet au sein de l’empire. Les peuples l’adoptent aux sons de leur langue. Peu à peu les copistes de l’époque carolingienne créent des minuscules, afin d’écrire plus rapidement. L’alphabet cyrillique doit son nom à Cyrille, évêque du IXe siècle, qui évangélise les peuples slaves avec son frère Méthode. Ensemble, ils inventent un alphabet à partir du grec oncial. L’alphabet arabe nait du besoin de retranscrire les paroles du Prophète. Il se diffuse avec l’expansion du monde musulman. Comme pour le latin, les peuples l’adaptent à leurs sons. Au XIXe siècle, des alphabets sont inventés pour transcrire les langues des peuples de tradition orale. Par exemple, Sequoyah invente un alphabet de 85 lettres pour rédiger le cherokee.

 

Les premiers supports d’écriture sont en bois, en os ou en argile. Néanmoins, ceux-ci ne sont guère pratiques. Les Égyptiens conçoivent un excellent support à partir de papyrus, qui se répand dans toute la Méditerranée. Le papyrus est un excellent matériau pour les rouleaux, mais il est impossible de le plier sans qu’il finisse par se briser au bout d’un moment. Par la suite, on fabrique du parchemin à partir de peaux d’animaux, qui est plus résistant. Celui-ci est inventé à Pergame au -IIe siècle, la ville n’arrivant plus à s’approvisionner en papyrus. Au Ier siècle, les Chinois inventent le papier à partir de fibres de lin ou de chanvre. Après macération et broyage, les fibres, plongées dans l’eau, deviennent une bouillie qu’on aplatit, puis qu’on sèche. Ce support se diffuse au Moyen-Orient au VIIIe siècle, puis en Europe au XIIe siècle. Le papier remplace le parchemin à la Renaissance.

 

La demande de livres et d’écrits allant toujours croissant, il devient indispensable de trouver un procédé plus rapide et plus économique pour les reproduire que de les copier à la main. Les Chinois inventent le système de l’imprimerie. Au milieu du XVe siècle, Gutenberg modernise le procédé en utilisant des caractères mobiles. En s’inspirant des pressoirs à vin, il construit une presse en bois, qui comprime la feuille sur des caractères préalablement encrés. En 50 ans, le système se répand dans toute l’Europe. Grâce à l’imprimerie, les livres sont devenus accessibles au plus grand nombre. Les gens éprouvent le désir de lire par eux-mêmes et d’écrire. Au XIXe siècle, le développement de la poste entraine une massification des correspondances écrites. En 1867, l’américain Christopher Sholes met au point la machine à écrire. Commercialisée par l’entreprise Remington, elle bouleverse le travail des employés et des professions littéraires. L’école apprend la lecture et l’écriture, faisant reculer l’analphabétisme.

 

Sources

Texte : BROOKFIEL Karen, L’Écriture et le livre, Gallimard, Paris, 1993, 64p.

Image : hellokids.com

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