Pour Vespasien, l'argent n'a pas d'odeur

Sous le ciel éternel de Rome, au Ier siècle après Jésus Christ, l’Empereur Vespasien marchait lentement le long des colonnades majestueuses du palais impérial, son esprit alourdi par les défis de l’Empire. Rome, cœur palpitant de la civilisation, brillait de mille feux, mais les coffres de l’État, eux, commençaient à se vider. Les guerres civiles récentes avaient épuisé les ressources, et Vespasien, connu pour sa sagesse et sa rigueur, se devait de trouver une solution novatrice pour restaurer les finances de l’Empire.


En déambulant dans les rues pavées de la capitale, ses pensées furent attirées par une scène quotidienne mais intrigante : les urinoirs publics, où les citoyens, riches comme pauvres, venaient se soulager. L’odeur âcre de l’urine, bien que désagréable, rappela à l’Empereur une vérité souvent négligée : cette substance, si commune et méprisée, était en réalité une ressource précieuse pour diverses industries romaines. Elle était utilisée dans le tannage des peaux, un métier essentiel, ainsi que pour blanchir les vêtements, conférant aux toges des patriciens leur éclat immaculé.


Une idée audacieuse germa dans l’esprit de Vespasien. Pourquoi ne pas taxer cette ressource omniprésente ? Ce serait une manière subtile mais efficace de remplir les caisses de l’État sans alourdir la charge fiscale des citoyens. Décision prise, il promulgua la taxe sur les urinoirs, suscitant à la fois surprise et indignation parmi les sénateurs et le peuple.


C’est alors que Titus, son fils bien-aimé, fervent défenseur de la morale et de la justice, entra en scène. Lors d’une soirée tranquille dans les jardins luxuriants du palais, où les fleurs exotiques exhalaient leurs parfums enivrants, Titus aborda son père avec une expression inquiète.


« Père, comment peux-tu imposer une taxe sur quelque chose d’aussi bas que l’urine ? » demanda-t-il, ses yeux reflétant une sincère incompréhension.

Vespasien, observant le visage de son fils, esquissa un sourire plein de sagesse. Il plongea la main dans les plis de sa toge impériale et en sortit une pièce d’or étincelante. Le disque de métal scintillait sous les derniers rayons du soleil couchant, captant l’attention de Titus.

« Dis-moi, Titus, cette pièce a-t-elle une odeur ? » demanda Vespasien en tendant la pièce à son fils.

Titus, intrigué, prit la pièce dans sa main et la porta à son nez. Après un moment de réflexion, il secoua la tête.

« Non, elle ne sent rien, père. »

Vespasien, avec un clin d’œil malicieux, répondit alors : « Eh bien, mon fils, c’est la même chose pour l’argent, peu importe d’où il provient. Pecunia non olet – l’argent n’a pas d’odeur. »


Cette simple leçon, délivrée avec une élégance impériale, illumina l’esprit de Titus. Il comprit alors la profonde vérité derrière la décision de son père. L’argent, peu importe son origine, conserve toujours sa valeur et son utilité. Cette sagesse paternelle, frappante par sa simplicité, se propagea rapidement à travers Rome, marquant les esprits et traversant les siècles.


Ainsi, Vespasien, en imposant une taxe sur les urinoirs, non seulement remplit les coffres de l’État, mais laissa également une empreinte indélébile dans l’histoire avec cette expression qui résonne encore aujourd’hui. L’ingéniosité de cet empereur montre que même les solutions les plus inattendues peuvent mener à une prospérité durable.


Aujourd’hui, l’expression « l’argent n’a pas d’odeur » est un rappel constant que la valeur de l’argent transcende son origine. Dans le grand théâtre de l’histoire, Vespasien se dresse comme un symbole de pragmatisme et de sagesse, son héritage éclairant les générations futures et rappelant que parfois, les leçons les plus simples sont les plus profondes.


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