Adéa-Eurydice : La Reine Oubliée de Macédoine et son Combat pour le Trône

Dans les couloirs du palais royal de Macédoine, Adéa se tenait devant un grand miroir encadré d'or. Elle portait une robe d'un bleu profond qui rappelait la mer Égée, et ses cheveux noirs étaient tressés avec des fils d'or. Sa mère, Cynané, entra dans la pièce, portant une couronne d'or ornée de pierres précieuses. "Tu es prête, ma fille," dit-elle en plaçant la couronne sur la tête d'Adéa. "Tu es née pour régner, et aujourd'hui est le premier jour du reste de ta vie."


Le jour de son mariage en 321 av. J.-C., Adéa se tenait à l'entrée de la grande salle du palais, prête à marcher vers l'autel. Philippe III, son futur époux, était un homme doux mais affligé d'un handicap mental, fils du grand roi Philippe II et demi-frère d'Alexandre le Grand. Les murs étaient ornés de tapisseries représentant les exploits des rois macédoniens, et l'air était empli de l'odeur de l'encens. Elle prit une profonde inspiration et marcha lentement vers lui. "Je serai tes yeux et tes oreilles," murmura-t-elle en se tenant devant lui, "et ensemble, nous serons forts. La Macédoine sera notre héritage."


Durant l'épopée d'Alexandre le Grand, la Macédoine était un empire florissant, étendant son influence à travers le monde connu. Cependant, après la mort prématurée d'Alexandre en 323 av. J.-C., le vide du pouvoir laissé derrière lui provoqua des tensions croissantes. Les années qui suivirent le mariage d'Adéa et Philippe III furent marquées par des intrigues politiques et des rivalités pour le contrôle de la Macédoine et des territoires conquis par Alexandre. Devant le handicap de son mari, c'était Adéa, maintenant appelée Eurydice, qui prenait les décisions cruciales, guidant ainsi le destin de la Macédoine avec une main ferme.


Quelques années plus tard, pendant les guerres des Diadoques, conflit majeur entre les anciens généraux d'Alexandre pour le contrôle de l'empire, Eurydice se tenait dans une salle secrète du palais. Les factions qui s'opposaient étaient principalement menées par Ptolémée en Égypte, Séleucos en Babylonie et en Perse, Antigone le Borgne en Asie Mineure, et Cassandre en Macédoine et en Grèce. Sur une grande table en bois étaient étalées des cartes de la Macédoine et des territoires environnants, ainsi que des figurines représentant différentes armées. Les généraux et les conseillers la regardaient attentivement, sous la lueur tamisée des chandelles. "la Macédoine a besoin de stabilité, et Cassandre peut nous l'apporter," dit-elle en déplaçant une figurine représentant l'armée de Cassandre sur la carte. "Nous devons agir maintenant, avant qu'il ne soit trop tard."


L'atmosphère était tendue alors que les forces d'Adéa et celles d'Olympias se préparaient pour une confrontation inévitable. La bataille était féroce, les troupes d'Eurydice luttant vaillamment contre les forces supérieures d'Olympias. Cependant, la loyauté des soldats macédoniens envers la mère d'Alexandre le Grand était forte, et beaucoup changèrent de camp pendant la bataille, se ralliant à Olympias. Cette trahison, couplée à la stratégie supérieure d'Olympias, scella le sort d'Eurydice. Elle fut capturée et emprisonnée dans une cellule sombre, marquant un tournant tragique dans sa quête pour maintenir la stabilité en Macédoine.


317 av. J.C. Capturée et emprisonnée dans une cellule sombre, Eurydice reçut l'ordre d'Olympias de mettre fin à sa vie. Elle regarda autour d'elle, les murs de pierre froide et le sol de terre battue, et prit une décision. Elle prit une ceinture en cuir, la fixa à une barre de fer au-dessus de sa tête, et se prépara à faire le pas final. "Je meurs en reine," pensa-t-elle en fermant les yeux.


Lors de ses funérailles, un sentiment de perte et de deuil enveloppa la Macédoine. Les poètes et les historiens commencèrent à tisser les fils de son héritage, assurant que le nom d'Eurydice résisterait à l'épreuve du temps. Sa tragique fin ne resterait pas inaperçue, car Cassandre, qui avait épousé Thessalonique, la sœur d'Alexandre et de Philippe III, vengerait sa mort en exécutant Olympias peu après la capture d'Eurydice. Ainsi, même dans la mort, l'influence d'Eurydice continuait à se faire sentir, laissant une empreinte indélébile dans l'histoire tumultueuse de la Macédoine.


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