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Flavius Josèphe : Entre Rome et Jérusalem, le Destin d'un Historien Juif au Cœur de l'Empire

Né à Jérusalem en l'an 37, mort à Rome vers l'an 100, Josèphe a été le témoin d'une guerre locale qui devait devenir notre principale source de renseignement. Pour ses contemporains latins, tels Tacite, la prise de Jérusalem en 70 ne constituait qu'un succès romain de plus dans une longue série de victoires et, bien que l'âpreté de la résistance juive fût soulignée sans aménité, cet épisode ne paraissait pas mériter tant d'attention. Rome sortait toujours vainqueur. Pour Joseph, fils de Mathias, descendant d'une noble lignée sacerdotale par son père et de la dynastie royale hasmonéenne par sa mère, c'est un événement d'une dimension cosmique où Dieu lui-même intervient. Mais au moment où il écrit cette histoire, vers 75, il porte déjà le nom de la gens Flavia, celle des vainqueurs de son peuple, Vespasien et Titus, et son prénom hébreu Joseph n'est plus qu'un cognomen latinisé en Josephus. Il est un juif assimilé.


Joseph ne s'était pourtant pas préparé au "métier d'historien". Ses origines sacerdotales le destinaient à servir dans le Temple alors au sommet de sa splendeur. Certes, depuis longtemps déjà, la fonction de grand-prêtre était bien dévalorisée car elle avait perdu son caractère héréditaire et dépendait entièrement des autorités politiques. En gros, des relations et des pots-de-vins. Face aux prêtres descendants d'Aaron dont la science n'était pas assurée, le prestige du rabbi, du maître pharisien, croissait dans le public. Dans une autobiographie écrite sur le tard - genre encore peu fréquent dans l'Antiquité - Josèphe évoque brièvement ses exploits d'enfant prodige, sa curiosité intellectuelle qui l'amena à explorer les trois principaux courants - sadducéen, pharisien, essénien - d'un judaïsme alors diversifié, ses aspirations mystiques passagères qui le poussèrent à suivre trois ans au désert l'ermite Bannous, avant de rentrer dans sa famille à Jérusalem et d'opter en fin de compte pour le courant pharisien. Toute autobiographie comporte une part de vantardise… qui est souvent bien méritée. En cette période d'occupation romaine, un jeune aristocrate judéen avait peu de chances de jouer un rôle politique, mais les origines aristocratiques de Josèphe ne devaient pas tarder à le rattraper.


On le retrouve à vingt-six ans chargé d'une mission diplomatique à Rome : obtenir la libération de prêtres emprisonnés par le terrible Néron. Son entregent et son éloquence font merveille puisqu'il obtient l'intercession de Poppée, femme de Néron, qui était "pieuse ", c'est-à-dire peut-être judaïsante. Or, quand il rentre à Jérusalem, mission accomplie, il y trouve une atmosphère d'insurrection suscitée par les exactions du procurateur Gessius Florus et entretenue par le camp des sicaires et des zélotes, impatients de secouer le joug romain. Une Jérusalem de paix et une Jérusalem fantasmée. S’est-il laissé entraîner par l'exaltation ambiante? Son récit autobiographique ne nous éclaire pas véritablement sur les raisons qui le poussèrent à rejoindre la rébellion et accepter de la part des nouvelles autorités juives de Jérusalem la défense d'une région clé, la Galilée. 


Néanmoins, le jeune général gouverneur, âgé d'à peine vingt-neuf ans, semble s'être très vite rendu suspect aux Galiléens. Malgré son orientation apologétique, l'Autobiographie de Josèphe ne cache pas qu'une commission d'enquête fut même demandée à Jérusalem contre lui. Les soupçons de son plus farouche adversaire, Jean de Gischala, devaient trouver leur confirmation après le siège de Jotapata où Josèphe eut à affronter le nouveau général envoyé par Néron: Vespasien. Réfugié dans une caverne avec quarante notables de la ville après le massacre des habitants, il plaide pour la reddition. Puis, devant l'hostilité de ses compagnons qui le sommaient de préférer comme eux le suicide au déshonneur, il organise un tirage au sort de façon que chacun donne la mort à celui qui avait le numéro précédent. "Miraculeusement" il tira le dernier numéro. Dans un premier temps à Jérusalem on le crut mort et on prit le deuil, puis on découvrit qu'il avait survécu, prisonnier des Romains, dès lors l'accusation de traître ne cessa de le poursuivre. Josèphe avait-il tant aimé la civilisation romaine pendant son bref passage à Rome qu’il en serait devenu un ardent défenseur, au détriment du peuple élu?


Au lieu d'être envoyé à l'empereur comme tout général vaincu, Joseph était en effet resté auprès de son vainqueur Vespasien. Pris d'une inspiration soudaine après sa capture, et cherchant surtout à sauver sa tête, il avait prédit l'empire au général romain. Celui-ci avait alors préféré garder à ses côtés cet oracle vivant. L'historien romain Suétone (II° siècle) le confirme: " Un noble captif nommé Joseph affirma de la manière la plus assurée, lorsqu'on le jeta en prison, qu'il serait bientôt délivré par le même Vespasien mais alors devenu empereur" (Vie de Vespasien 5). La prédiction provoqua-t-elle elle-même l'événement annoncé? Toujours est-il que deux ans plus tard, au terme d'une année de guerres civiles qui vit se succéder à Rome quatre empereurs, Vespasien fut élu par l'armée d'Orient et Josèphe, qui entre temps s'était lié d'amitié avec Titus, fils de l'empereur, se retrouva homme libre et doté d'une nouvelle identité romaine.


L'accusation de trahison devait être lancée de vive voix à Josèphe par ses coreligionnaires sous les murailles de Jérusalem. Quand Vespasien quitta l'Orient pour occuper son trône, il confia son armée déjà victorieuse à son fils Titus et à un préfet d'Égypte, d'origine juive, Tiberius Julius Alexander, neveu du brillant Philon d'Alexandrie, en vue du siège qui s'annonçait le plus difficile, celui de Jérusalem. L'ancien captif, Joseph, fut alors chargé d'appeler les assiégés à la reddition sous les quolibets et les pierres. Il ne parvint pas à gagner la confiance des meneurs qui poussaient la population décimée par la famine à se battre jusqu'au bout. Au cœur de l'été 70, il assista donc impuissant à la catastrophe qu'il redoutait le plus: l'incendie de la ville et du Temple, le massacre des habitants. Par la suite, il se retrouva aux côtés de Titus en tous les lieux où se célébrait la victoire romaine et jusqu'à Rome où il assista à la grande cérémonie du triomphe. C'est là qu'il apprit la chute des dernières forteresses juives, et notamment celles de Massada dont la défense fut héroïque.


Peu de temps après son arrivée à Rome, Josèphe devint historien sur ordre impérial. Qui mieux que lui pouvait raconter la guerre qui venait de se dérouler? Il en avait été acteur et spectateur, il disposait de ses propres notes prises pendant les opérations ainsi que du journal de campagne de l'armée romaine; hostile aux sicaires et zélotes qui avaient mené la lutte contre Rome, il saurait le mieux dissuader ses coreligionnaires de la très nombreuse diaspora de toute velléité de rébellion. C'est ainsi que Josèphe devint pensionnaire impérial avec pour mission d'écrire le récit du Bellum Judaicum, c'est-à-dire de la guerre de Judée du point de vue des vainqueurs. Restait l'obstacle de la langue. Après un premier essai en araméen, Josèphe eut recours à des secrétaires qui l'aidèrent à rédiger dans la langue universelle du temps, le grec.


Ayant pris goût à l'écriture, il se lança dans un vaste projet d'' histoire ancienne", les Antiquités judaïques, destiné à faire comprendre aux Grecs et aux Romains qui étaient les Juifs, narrant leur Histoire et toute la spécificité de leur religion unique au monde. En vingt livres, il racontait une histoire qui allait de la Création à la veille de la guerre dont il avait été le témoin. 


C’est une des rares sources à parler des évènements liés à l’existence d’un nouveau courant de pensée séditieux chez les Juifs: les Chrétiens.


C'est au livre 18 que se trouve un bref passage connu sous le nom de Testimonium Flavianum qui mentionne Jésus, et un peu plus loin une évocation élogieuse de Jean le Baptiste; au livre 20, enfin, est mentionnée la lapidation de Jacques " frère de Jésus appelé le Christ". Outre qu'il mettait en scène un certain nombre de personnages du futur Nouveau Testament, Hérode, Hérode Antipas, le roi Agrippa, Ponce Pilate, Josèphe apparaissait ainsi comme un témoin de la naissance du christianisme. C'est ce qui lui valut survie et notoriété en milieu chrétien.


Aujourd’hui, beaucoup d’historiens prennent leur distance avec leur principale source, arguant que ce dernier pouvait ne pas être totalement objectif. En effet, beaucoup de ses informations ont été contredites par d’autres sources et l’archéologie. De plus, en connaissant le contexte de sa vie, ses aspirations politiques et son amour pour la vie romaine, le doute plane sur les écrits de Josèphe. Néanmoins, Flavius Josèphe reste une source incroyable et d’une richesse documentaire indépassable pour cette période concernant l’histoire juive et les balbutiement de l’Eglise Chrétienne. 


Et puis, il n’était qu’un homme!


Il s'éteindra en l'an 100, à Rome qu'il aimait, loin de Jérusalem.


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Source: Tacite, Suétone, Le monde de la Bible

Commentaires

  1. Ses publications ont sûrement été biaisées… mais l’essentiel demeure bon.

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