Léon Blum : le sage de Jouy-en-Josas

 

Léon Blum nait le 9 avril 1872 à Paris dans une famille de commerçants juifs. A l’école, il est doué pour les disciplines littéraires. En 1889, il obtient le second prix du concours général de philosophie. L’année suivante, il entre à l’ENS. Après deux échecs à la licence de lettres, il quitte l’école pour intégrer une faculté de droit. Ayant obtenu sa licence, il est reçu au concours du Conseil d’Etat. En 1895, il est nommé auditeur. A côté de sa profession de magistrat, Léon Blum consacre une partie de ses loisirs à la littérature et à l’écriture. Il collabore à différentes revues en tant que chroniqueur littéraire. Il côtoie les auteurs à la mode (André Gide, Marcel Proust) et fait partie de la vie mondaine parisienne. L’affaire Dreyfus est pour lui le déclencheur de son activité politique. En 1897, il rencontre Jean Jaurès.

En 1904, il participe à la fondation du journal L’Humanité, puis adhère à la SFIO l’année suivante. En 1914, il devient le chef de cabinet de Marcel Sembat, ministre des Travaux Publics, dans le cadre du gouvernement d’Union sacrée. En 1919, il est élu député de la Seine. Léon Blum croit à une transformation progressive de la société plutôt qu’à une rupture révolutionnaire. Il rejette les idées du bolchévisme. Ceci aboutit à la scission de la SFIO entre socialistes et communistes. En 1936, le Front populaire remporte les élections législatives. Devenu président du Conseil, Léon Blum entreprend de vastes réformes économiques et sociales : semaine de 40 heures, congés payés, accords collectifs. Le marasme économique sévit toujours et le contexte international se durcit à l’approche de la guerre. Son gouvernement doit faire face à l’impatience des masses populaires et à l’opposition des milieux conservateurs. Lui-même subit des attaques antisémites et une agression physique conduisant à son hospitalisation. Le 21 juin 1937, il doit démissionner. Il revient au pouvoir un an plus tard avant de perdre la majorité au profit de la droite.

A l’assemblée nationale de Vichy, il est l’un des parlementaires refusant de voter les pleins pouvoirs à Pétain. Le 15 septembre 1940, il est arrêté et emprisonné. En février 1942, se déroule le procès de Riom, afin de juger les hommes politiques de la IIIe République accusés d’être responsables de la défaite de 1940. En 1943, il est remis aux Allemands comme otage d’Etat et déporté à Buchenwald. Les Américains le libèrent en avril 1945. En juillet 1945, il refuse un poste de ministre. Il dirige néanmoins le dernier gouvernement provisoire avant l’instauration de la IVe république. En novembre 1947, le président Vincent Auriol le charge de former un nouveau gouvernement, mais il n’obtient pas la majorité à l’assemblée. Il se retire dans sa maison de Jouy-en-Josas où il meurt le 30 mars 1950 d’un infarctus à l’âge de 77 ans.

Jeanne, encore mariée à son deuxième époux Henri Reichenbach, acquiert cette ancienne fermette et son terrain de 19 hectares en 1937 pour offrir à son fils Jean, asthmatique, un meilleur cadre de vie. Léon Blum vit durant 5 années dans cette maison. Dans son bureau-bibliothèque, il se consacre à l’écriture et la lecture. Il reçoit également de nombreuses personnalités politiques en quête de conseils, ce qui lui vaudra le surnom de sage de Jouy-en-Josas. A sa mort en 1982, Jeanne Blum lègue la Maison à la commune de Jouy-en-Josas avec pour en faire un musée à la mémoire de son mari. Le visiteur peut découvrir, au travers des pièces de la vie quotidienne (salon, chambres, salles de bain, cuisine, bibliothèques) les meubles présents du vivant de couple Blum, parcourir le parc, dénicher la tombe de Jeanne Blum dans le jardin, et redécouvrir la vie et la carrière politique de son illustre époux au travers d’une salle d’exposition. La visite se terminera par un passage au cimetière communal sur la tombe de Léon Blum.

 

Sources

Texte :

- visite de la maison Léon Blum effectuée le 11 juin 2023

- WILLAIME Vincent : « Léon Blum : un intellectuel de gauche en politique », La marche de l’Histoire, n°40, avril-mai 2022, pp 18-21

Image : https://www.maisonleonblum.fr/