La mosquée de Djenné

 


«Avec la magnificence de l’éternité devant nous, laissons-le temps, avec toutes ses fluctuations, se réduire à sa propre petitesse."

Thomas Chalmers

Localisation : Djenné ; Mali

Date : 1238

Architecte :

L’essentiel 

Au XIIIe siècle, le roi Koi Kunboro se convertit à l’Islam. Il démolit son palais pour construire une grande mosquée. L’édifice abrite l’un des centres d’enseignement islamique les plus importants d’Afrique à l’époque médiévale. En 1819, Sékou Amadou conquiert le Mali. Considérant que la mosquée offre trop de richesses pour un édifice musulman, il en ordonne sa destruction. Seuls l’enclos contenant les tombes de chefs locaux résiste à la démolition. En 1896, l’édifice est reconstruit à l’identique. Elle est à nouveau démolie en 1907 pour laisser place au bâtiment actuel. Les autorités de Djenné ont privilégié la conservation de l’intégrité historique du monument par rapport à une modernisation. La procédure de construction initiale consiste en une superposition de boules de terre crue encore mouillée. Cette substance sert de brique et de liant. La reconstruction du XIXe siècle est différente. Des briques en terre crue séchée sont liées entre elles par de la terre crue mouillée. Des faisceaux de branches de palmiers sont enfoncés dans la profondeur des murs afin d’absorber les fissures. Ils donnent au bâtiment un aspect hérissé.

La ville de Djenné se situe sur une île. Lors de la crue annuelle du Bani, les plus hautes eaux peuvent inonder certains secteurs de la ville. Afin de palier ce risque, la mosquée repose sur une plateforme surélevée. Elle présente la forme d’un carré de 75 mètres de côté. Sa hauteur mesure 20 mètres. 90 piliers de bois soutiennent le toit. Celui-ci comporte 104 trous d’aération. Certains trous d’aération sont recouverts de dômes amovibles en céramique. Ils empêchent la pluie de pénétrer. Ils peuvent être retirés pour permettre l’aération lorsque l’air intérieur est trop chaud. Le toit couvre la moitié de l’édifice. L’autre moitié se constitue d’une cour de prière à l’air libre. Une seconde salle de prière est aménagée dans une enceinte fermée derrière la partie couverte. Trois grands minarets rectangulaires dominent le mur de prière. Chaque tour se termine par un cône surmonté d’un œuf d’autruche. Les murs mesurent de 40 à 20 cm d’épaisseur. Celle-ci dépend de la hauteur, les plus hauts étant les plus épais. Leur base doit être proportionnelle à leur poids. Les parois en banco isolent pendant la journée l’intérieur du bâtiment des plus fortes chaleurs, assurant une régulation thermique avec les nuits plus fraîches. La capacité d’accueil de la mosquée s’élève à mille personnes. Les matériaux de construction, l’érosion, les pluies, la chaleur nécessité un entretien régulier. Toute la communauté des habitants de Djenné y participe dans le cadre de festivités annuelles, avec musique et repas traditionnels. Des membres éminents de la corporation des maçons dirigent les opérations.

Depuis qu’un photographe de mode a pris des clichés sur le toit et à l’intérieur considérées comme outrepassant l’accord passé avec les autorités locales, la mosquée est fermée aux non musulmans. Dans la ville de Fréjus, la mosquée Missiri, construite dans les années 1920, est une réplique de la mosquée de Djenné.

La moquée de Djenné constitue le plus grand édifice du monde en terre crue. Considérée comme la réalisation majeure du style architectural soudano-sahélien, tout en reflétant des influences islamiques, elle est inscrite à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

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