Histoire de l'Italie : ép 8 - L’apogée des communes

 


Au Sud, Frédéric II est plus attiré par l’Italie que par l’Allemagne. Il installe sa cour à Palerme. Il entreprend de faire du royaume de Sicile un État centralisé. L’administration est assurée avec une grande rigueur par des fonctionnaires formés à Naples. Frédéric II contrôle tout : justice, fiscalité et économie. Il incite au développement de l’agriculture par des réformes et des déchiffrements. Frédéric II étend ce modèle au Nord. Les représentants impériaux se heurtent aux assemblées communales. Le Pape s’inquiète de cette mainmise impériale. En 1236, les cités du Nord se liguent contre l’autorité impériale. Battus à Cortenuova, les membres de la ligue prêtent allégeance à l’empereur. Cependant, cette défaite n’a pas anéanti toutes les forces de la ligue. Milan et Venise conservent leur armée. En 1243, le nouveau Pape Innocent IV refuse tout compromis. La guerre reprend.

La lutte entre le Pape et l’empereur trouve un écho dans les luttes locales entre cités. Chaque cité rivale pour le contrôle d’une région prend parti pour l’un ou l’autre camp : Florence/Sienne, Milan/Pavie, Lucques/Pise. Les belligérants ne possèdent pas les moyens de détruire leur adversaire. L’objectif se limite à l’affaiblissement économique par les pillages. Dans les cités, le pouvoir est détenu par des familles capables d’assurer un rôle militaire. Elles tirent leurs revenus du commerce et/ou de l’agriculture. Leur pouvoir apparaissent avec les palais fortifiés.

Au XIIIe siècle, l’Italie connaît une période de prospérité grâce au défrichement et au développement commercial et urbain. L’enrichissement engendre des inspirations à une vie plus conforme aux Évangiles. Cette remise en cause s’accompagne de l’essor d’un scepticisme populaire. L’esprit laïc, rationaliste pénètre les élites. Face à ces mouvements, l’Eglise se réforme pour chasser les hérétiques et prêche via les Ordre mendiants qui naissent (Dominicains et Franciscains). Saint François d’Assise, un marchand italien ayant renoncé à tous ses biens, vit en ermite. Des disciples le rejoignent et fondent une communauté. A sa mort en 1226, l’ordre se hiérarchise, se centralise et devient un outil du Saint Siège. Il compte plus de 1500 personnes dans toute l’Europe. Chiara Offreduccio de Favarone fonde le pendant féminin, les Clarisses.

Au XIIIe siècle, l’Italie du Nord constitue l’apogée de l’art roman. L’art byzantin resplendit également. Les mosaïques et les fresques brillent dans les édifices religieux de Vénétie et du Sud de la péninsule. La production littéraire reste en latin, à cause de la promiscuité de Rome. Les clercs ne se cantonnent pas aux monastères, mais fréquentent les villes et les universités. Pierre Lombard est l’un des fondateurs de la scolastique. Thomas d’Aquin contribue au développement de la philosophie à partir des écrits d’Aristote. Il concilie philosophie et théologie. La raison sert à expliquer la Création divine et à renforcer la foi. Le phénomène prend une telle ampleur que les étudiants des villes forment des corporations pour régir leur vie et se représenter auprès de l’évêque. Bologne est la première cité à accueillir ce qui seront les futures universités. C’est bien en Italie que germent les graines de l’humanisme de la Renaissance.

Sources

Texte :MILZA Pierre, Histoire de l’Italie des origines à nos jours, Fayard, Paris, 1024p

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