Mont Saint Michel

 

L'Église et l'État, l'Esprit et le Corps, Dieu et l'Homme, tous se mêlent au Mont Saint-Michel. 

Henry Adams

Localisation : Mont Saint Michel - France

Date : 709

Architecte :

L’essentiel

Les Gaulois, puis les Romains occupent le Mont. Ces derniers bâtissent un temple dédié à Jupiter. L’édifice est transformé en église au Ve siècle. Connu sous l'appellation de mont Tombe, le lieu accueille deux oratoires dédiés à saint Symphorien et à saint Etienne. Ensuite au début du VIIIe siècle, un nouvel oratoire est édifié en l’honneur saint Michel. Une communauté de chanoine réside sur le mont pour entretenir le sanctuaire et accueillir les pèlerins. Des villageois, fuyant les raids vikings y trouvent refuge. Un village se forme. Au Xe siècle, les bénédictins érigent l’église préromane appelée Notre-Dame-sous-Terre. Très vite, l’abbaye devient un lieu de pèlerinage majeur de l’Occident chrétien mais aussi un des centres de la culture médiévale où furent produits, conservés et étudiés un grand nombre de manuscrits. Au XIIIe siècle, le mont se dote de remparts et de tours. Ceux visibles aujourd’hui datent du XIVe siècle. On trouve notamment la tour Boucle. Cette tour, d'un genre nouveau, est capable de résister à l'artillerie. Le 17 juin 1434, les Anglais échouent à s’emparer du mont. Ils abandonnant deux bombardes, exposées de nos jours à l’entrée de la ville. A la Révolution, le Mont, devenu bien national et rebaptisé Mont Libre, accueille une prison, fonction qu’elle occupe jusqu’à l’avènement du Second empire. En 1862, Napoléon III classe le Mont au titre des Monuments historiques. Le village accueille le restaurant de la Mère Poulard.

On pénètre dans la citadelle par trois portes successives. Le visiteur accède ensuite dans la Grand-Rue du village, voie étroite qui monte vers l'abbaye en serpentant entre deux rangées de maison qui datent pour la plupart de la fin du XIX^e siècle. La montée finale vers la porte de l'abbaye se réalise par le grand degré (escalier) extérieur. L’abbaye monument offre une diversité de formes architecturales couvrant la période du Xe au XIXe siècle. L’église abbatiale, bâtie au sommet du Mont, à 80 mètres d’altitude, repose sur une plateforme longue de 80 mètres, constituée de quatre cryptes adossées à la pointe du rocher. Le bâtiment de la Merveille est un chef d’œuvre de l’art gothique normand. La statue de saint Michel, au sommet de l’église abbatiale, culmine à 157 mètres au-dessus du rivage.

Le mont est visité dès le IXe siècle par de nombreux pèlerins. Il se situe sur la route de Saint Jacques de Compostelle pour l’Europe du Nord. Au XIXe siècle, les peintres romantiques apprécient son charme et les qualités pittoresques de la baie. Au siècle suivant, le mont devient un site touristique de renommée mondiale et l’un des plus visités en France. La fréquentation du site et de l'abbaye est concentrée dans le temps. Elle est la plus forte au cours de la période estivale et de certains week-ends printaniers avec une moyenne journalière approchant les 12 000 visiteurs et des pics dépassant les 16 000 visiteurs par jour. Chaque année plus de deux millions de touristes s’y rendent. Depuis le 22 juillet 2014, les visiteurs peuvent se rendre au Mont par les nouveaux ouvrages d'accès une digue et une passerelle sur pilotis laissant passer l'eau en dessous desservent désormais l'île.

L'abbaye, ses dépendances et la baie sont classées depuis 1976 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. L’abbaye, les remparts et certains immeubles sont propriétés de l’État et gérés par le Centre des monuments nationaux. Le mont Saint Michel demeure un élément emblématique du patrimoine français.