Vitry-le-François : « je m’en nourris et je l’éteins »
Vitry-le-François est une commune de l'est de la France, située dans le département de la Marne, dont elle est l'une des sous-préfectures.
Vers -50, les Romains bâtissent un fort sur les rives de la Saulx, qu’ils baptisent Victrix, « la victorieuse » en latin. Le bourg, situé dans le comté de Champagne, se développe notamment avec la construction de monuments religieux. En 1142, les troupes du roi Louis VII incendient le village, causant la mort de 1500 villageois. En 1284, la ville est rattachée à la couronne de France. Elle subit les affres de la Guerre de Cent ans. Au début XVIe siècle, la France et l’Espagne sont en guerre. Les troupes impériales de Charles Quint rasent le bourg fortifié.
La stabilité de la région au XVIIe siècle permet à la
ville de se développer. On dénombre 11.000 habitants en 1626. Ces derniers
travaillent dans l’administration et dans le commerce : bois, grains et
vin. Les marchandises sont acheminées jusqu’à Paris par la Marne. De nombreux
édifices religieux sont construits : le couvent des minimes, le couvent
des récollets, deux couvents de religieuses et l’hôpital des Frères de la
Charité, sans oublier les églises de quartier. Une imprimerie voit le jour en
1645. Située sur la route de Paris vers l’Allemagne, la ville accueille de
nombreux souverains, nécessitant l'organisation de grandes festivités. Au XVIIe
siècle, Vitry perd plusieurs milliers d’habitants à cause des famines, des
pestes et de la révocation de l’Edit de Nantes. La déchristianisation opérée
par la Ière République supprime les couvents. Le couvent des récollets devient
l’hôtel de ville, celui des minimes une caserne. Les prêtres prêtent serment
sur la constitution.
En février 1814, la ville est le théâtre d’affrontements entre les troupes napoléoniennes et les armées russes et prussiennes. En 1832, le choléra ravage la cité et cause 371 morts. Le 25 août 1870, les Prussiens s’emparent de la ville. Une garnison y demeure jusqu’en novembre 1872.
À la moitié du XIXe siècle, la ville s'embellit et se
développe. On érige des écoles et des fontaines. Les fortifications sont
embellies, avant d’être démolies à la fin du XIXe siècle. La porte du Pont est
édifiée. Le canal de la Marne au Rhin est creusé. La cité vit du commerce des
grains et des vins, ainsi que du transport fluvial. L’assassinat du président
Sadi Carnot en 1894 provoque une vive émotion à Vitry. En effet, trois ans plus
tôt, le président avait effectué une spectaculaire revue des armées. Un
monument est érigé dans le parc de la mairie.
Durant la Première Guerre mondiale, la ville se situe sur l'un des principaux axes de l'avance ennemie. Le 4 août 1914, le Général Joffre installe son état-major au collège. Les Allemands font leur entrée le 5 septembre dans une ville presque entièrement évacuée. Le 6 septembre les troupes françaises passent à l'offensive. Les obus sifflent au-dessus de Vitry. Les blessés affluent à l'hôpital, dans les collèges, les écoles. Le 16 mai 1940, des bombes incendiaires mettent le feu à un quart de la ville. La bataille du 13 juin 1940 incendie le reste de la cité qui est sinistrée à plus de 90%. Des baraquements sont installés pour loger les habitants. Le 28 juin 1944, les Alliés bombardent Vitry. 105 civils sont tués et les destructions sont très importantes.
Les décennies 1950 et 1960 sont placées sous le signe
de la reconstruction : la place centrale, le Halle, la sous-préfecture, la
mairie, le collège. Le plan en damier est conservé. En revanche, les canaux
sont comblés. Des logements HLM sont construits. Même si elle reste la quatrième
ville du département de la Marne, le nombre d’habitants ne cesse de diminuer
depuis les années 1980. La ville vit aujourd’hui de l’industrie
agroalimentaire, du transport routier avec la nationale 4, et du tourisme grâce au lac du Der.
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