Angkor Vat
Au fond des forêts du Siam, j’ai vu
l’étoile du soir se lever sur les grandes ruines d’Angkor.
Henri Mouhot
Localisation : Angkor - Cambodge
L’essentiel
Angkor
Vat est le plus grand des temples et le plus grand
monument religieux au monde. Le roi khmer Suryavarman II ordonne sa
construction en tant que « temple d'État » et éventuel mausolée. Il
se situe dans l’ancienne ville d’Angkor. Angkor signifie « résidence
royale » et vat « temple, monastère ». On peut traduire
« Angkor Vat » par "Angkor des monastères", car le site en
héberge deux. L'appellation « Angkor Vat » est utilisée depuis le XVIe
siècle. Avant, le temple semble avoir été appelé « Preah
Pisnulok » : « lieu sacré de celui qui est allé au monde suprême
de Vishnou.
Angkor Vat combine les deux styles de l’architecture
khmère, à savoir les temples-montagnes et les temples à galeries. Il représente
le mont Meru, lieu de résidence des dieux dans la mythologie hindoue. Deux fois
par an, le soleil se lève et se couche exactement dans l'axe du bâtiment. Durant
ces moments la lumière éclaire une salle située dans la tour centrale, qui
était prévue pour accueillir le tombeau de Suryavarman II. Le complexe occupe
une surface totale de 1 500 mètres sur 1 300 mètres. Les
principaux matériaux utilisés sont des grès de différentes couleurs et la
latérite. La pierre, découpée en blocs énormes, est assemblée sans emploi de
ciment. La décoration se compose de représentations de dieux, d'hommes et
d'animaux. Les combats et les épisodes de légendes sont fréquents. Les
décorations florales sont réservées aux bordures, aux moulures et aux
chapiteaux. Contrairement à la plupart des temples des khmers, Angkor Vat est
orienté vers l’ouest, probablement en référence à Vishnou.
À l'intérieur d'une douve de plus de 5 kilomètres de
long et d'un mur externe de 3 km de longueur se trouvent trois galeries
rectangulaires. Chacune construite l'une à l'intérieur de l'autre. A l'ouest,
une chaussée pavée longue de 200 mètres, permettant de traverser les
douves, conduit à une large terrasse. La première galerie est constituée de
piliers carrés. Le plafond est décoré de rosaces et de lotus. Des fenêtres
percent les murs entre les colonnes. Elles affichent des sculptures de nymphes
et d’animaux. La première enceinte est séparée de la seconde de 350 mètres. Il
faut franchir un parc rempli de sculptures d’animaux mythologiques. Des bassins
et des bâtiments, appelés bibliothèques, se trouvent également dans le parc. On
arrive à la seconde galerie par une plate-forme surélevée flanquée de lions.
Des scènes de l'épopée du Mahabharata s’étalent sur le mur occidental. La
troisième galerie délimite un espace de 150 mètres sur 200 mètres. Cet
espace comprend trois étages de dimensions décroissantes. Chacun est formé
d'une terrasse entourée d'une galerie.
L’étage le plus élevé constitue le sanctuaire. Il est
accessible par douze escaliers très raides, symbolisant la difficulté
d'atteindre le royaume des dieux. A l’origine, il était dédié à Vishnou. Sa
statue d’or a été remplacé par un Bouddha. Une grande tour pyramidale le
surmonte. La galerie extérieure du sanctuaire central est décorée de
bas-reliefs décrivant des scènes tirées d'épopées indiennes ou de l'histoire
d’Angkor.
Angkor Vat est plutôt bien conservé. En effet, bien
que délaissé à la fin du XVIe siècle, il n’a jamais été abandonné. Il est
demeuré un centre religieux important. Initialement hindou, il devient
bouddhiste à la fin du XIIe siècle. Par ailleurs, les douves ont freiné le
développement de la jungle. Le temple est redécouvert au XIXe siècle grâce aux
travaux du naturaliste français Henri Mouhot. Par la suite, différentes
missions ont déblayé le site et retranscrit les inscriptions en vue de leur
traduction. Angkor Vat a nécessité des efforts de restauration, principalement
par l'enlèvement de la terre accumulée et de la végétation. Faute d'entretien
et d'exploitation touristique jusqu'au début des années 1990, le site est de
nouveau envahi par la végétation, ce qui disloque des statues et des colonnes. Un
quart des bas-reliefs sont en très mauvais état, à cause de l’érosion naturelle
et de la détérioration de la pierre.
Le temple est admiré pour sa grandeur, l'harmonie de son
architecture et les nombreux bas-reliefs qui ornent ses murs. De par sa beauté
et sa taille, certains le considèrent comme la huitième merveille du monde. Il
est le principal lieu touristique du pays. 1er monument touristique
du pays. Environ 500.000 visiteurs par an. Il est classé au patrimoine mondial
de l’UNESCO depuis 1992. L’organisation fournit des financements et aide le
gouvernement à protéger le site.
Au Cambodge, des édifices contemporains utilisent des
éléments architecturaux inspirés de ceux du site, comme le monument de
l’indépendance à Phnom Penh. Véritable emblème national, le monument figure sur
le drapeau du pays. C’est d’ailleurs le seul bâtiment présent sur un drapeau
national. Le temple reste pour les Cambodgiens un sujet de fierté.
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