La Chapelle Sixtine
Si nul ne prenait jamais de risques, Michel-Ange aurait peint les planchers de la chapelle Sixtine.
Neil Simon
Localisation : Saint-Siège - Vatican
L’essentiel
Intégrée
aux Musées du Vatican, la chapelle Sixtine
se situe à l’angle sud-ouest du palais. Il s’agit de la plus grande chapelle du
Vatican. Elle tire son nom du pape Sixte IV qui en décida la construction.
C'est
une salle rectangulaire mesurant 40 mètres de long sur 13 de large et 21 de
hauteur. Ces chiffres correspondent aux dimensions du Temple de Salomon
mentionnés dans la Bible. La chapelle est éclairée de douze fenêtres cintrées.
A l’extérieur, elle est ceinte, en hauteur, d'un chemin de garde défensif.
Depuis le XVe siècle, les cardinaux s’y réunissent en conclave
pour élire le nouveau pape.
L’intérêt
de la chapelle réside dans les fresques de sa voûte, dues à Michel-Ange, mais
aussi dans d’autres peintures de ses murs, œuvres de Botticelli, Le Pérugin, le
Pinturicchio ou Domenico Ghirlanndaio. Chaque jour, 10. 000 touristes viennent
les admirer. Ces scènes servent à démontrer la primauté de la papauté et son
indépendance face aux monarques de la chrétienté. Les artistes se sont amusés à
glisser de nombreux clins d'œil dans leurs peintures, et notamment à y cacher
des portraits de leurs contemporains. Les murs sont divisés horizontalement en
trois bandes. Le long de la bande inférieure se déploie une rangée de damas
peints en trompe-l’œil, ornés de feuilles de chêne et de glands. À la bande médiane
sont placées, face à face, des scènes de la vie de Moïse et du Christ. La bande
supérieure montre les portraits des trente-deux premiers papes.
Michel-Ange
a recouvert de fresques la voute et une représentation du Jugement dernier sur
le mur du fond.
En
mai 1508, Michel-Ange signe le contrat prévoyant la représentation des douze
apôtres sur les pendentifs, agrémentée de motifs ornementaux dans les parties
restantes. Mais le peintre juge juge ce sujet trop pauvre. A sa demande
et grâce à l'aide des théologiens de la cour papale, il conçoit neuf scènes
centrales, représentant des épisodes de la Genèse. La série commence par La
Séparation de la lumière d'avec les ténèbres et se poursuit avec la célèbre
Création d’Adam où Dieu tend la main
vers le premier Homme pour lui insuffler la vie, puis la Tentation et
d'autres épisodes. Les panneaux des voutes sont encadrés de sculpturaux
athlètes nus, qui soutiennent des médaillons illustrant des scènes tirées du Livre des Rois. À la base de la
structure, douze voyants dont sept prophètes et cinq sibylles siègent sur des
trônes monumentaux, au-dessus d'ancêtres du Christ. Enfin, sur les pendentifs
des quatre angles, l'artiste a peint des épisodes du salut miraculeux du peuple
d'Israël. Dans ses compositions, Michel-Ange conçoit des personnages aux poses
variées.
La
fresque du Jugement dernier s'étend sur un vaste mur de 20 mètres de haut et 10
mètres de large. La scène offre une vision torturée très éloignée des
représentations traditionnelles. Il choisit de peindre le fond en bleu pour
suggérer la profondeur de l’espace. La figure du Christ surprend par son
apparence de jeune homme viril et athlétique. Michel-Ange exprime la puissance
plutôt que la miséricorde. L'œuvre fait scandale car ses quatre cents
personnages sont nus, y compris le Christ. Paul IV fait voiler certains
personnages. Cette entreprise se poursuit jusqu’au pontificat de Pie XI au XXe
siècle.
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