Les Amérindiens dans la Guerre de Sécession
Les
Amérindiens sont également touchés par la Guerre de Sécession, un conflit qui
ne semble pas les concerner de prime abord. Le recensement de 1860 dénombre
340.000 Amérindiens, dont 110.000 vivants dans des réserves.
Au
fur et à mesure du développement américain, les Amérindiens sont repoussés vers
l’Ouest. Ils s’établissent dans des réserves créées à leur intention dans des territoires
vides et dépourvus d’intérêt. Ils sont perçus comme un obstacle. Les tribus du Sud
(Cherokee, Choctaw, Creek, Chickasaw, Séminole) se sont converties au
christianisme, allant même jusqu’à adopter le mode de vie blanc (exploitation
agricole, recours à l’esclavage). Les Américains les appellent les Cinq nations
civilisées. Cela n’empêche pas le gouvernement fédéral de les regrouper dans
des réserves en Oklahoma. Les conditions de vie sont désastreuses. Plusieurs
milliers meurent de maladie ou de faim.
Au
déclenchement du conflit la majorité des Amérindiens apportent leur soutien à
la Confédération, grâce au partage du mode de vie et à la rancœur vis-à-vis du
pouvoir fédéral. Le gouvernement de Richmond crée un poste de secrétaire d’état
aux Affaires Indiennes pour dialoguer avec les réserves. Ces dernières
acceptent que la Confédération annexe leurs territoires en échange d’une
protection militaire. Certains amérindiens s’engagent dans l’armée confédérée.
Le chef Cherokee, Stand Watie, est même nommé général en 1862. Quelques tribus
refusent le pacte de la Confédération. Elles s’adressent à Washington par peur
d’une conquête par les Sudistes. N’ayant pas la capacité d’agir, le
gouvernement fédéral les encourage à trouver asile au Kansas. Le 19 novembre
1861, une bataille se déroule à Round Mountain entre les Amérindiens
pro-sudistes et les Creeks partis en exil. Ces derniers vaincus s’éparpillent
en abandonnant tous leurs biens sur place. Chacun tente de gagner le Kansas par
ses propres moyens. Nombreux sont ceux qui meurent de froid. Les Sudistes en
profitent pour conquérir les territoires laissés vacants.
En
mars 1862, les Fédérés pénètrent dans l’Arkansas. Certains Creeks ayant trouvé
refuge au Kansas accompagnent les tuniques bleues pour reconquérir leur
territoire. En ce sens, la guerre de Sécession est aussi une guerre civile pour
les Amérindiens. Après les revers subis sur le front oriental, la Confédération
n’a plus les moyens de soutenir ses alliés amérindiens. Ces derniers livrent
une guérilla jusqu’à la fin de l’année.
En
juillet 1863, le général James Blunt décide de porter le coup de grâce avant
l’arrivée des renforts confédérés. Les Sudistes n’ont plus de matériel et
n’offrent pas une grande résistance. Les Nordistes s’emparent de Fort Smith
dans l’Arkansas, la principale base ennemie. Peu à peu, les Fédérés occupent
les territoires indiens. Stand Watie poursuit seul la lutte avec ses partisans.
Il est l’un des derniers généraux à déposer les armes le 23 juin 1865.
Sources
Texte : Eginhard,
« Les Amérindiens dans la guerre de Sécession », article publié le 4
novembre 2011, sur le site www.histoire-pour-tous.fr
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