Temple d'Artémis
Je chante Artémis, vierge vénérable, qui, par les montagnes boisées et
les sommets battus des vents, se charme par la chasse, tend son arc tout en or
et lance des traits mortels.
Homère
Localisation : Selçuk (Ephèse) - Turquie
Date : -550 à 401
Architecte : Théodore de Samos, Chersiphron et
Métagénès
L’essentiel
L’Artémision est le plus imposant
sanctuaire dédié à Artémis, déesse grecque de la chasse et de la nature
sauvage. Grâce à ses dimensions et sa décoration, il figure parmi les sept
merveilles du monde antique. Les découvertes archéologiques et quelques sources
littéraires grecques et romaines permettent de connaitre le monument. Parmi ces
dernières, citons Philon de Byzance, Pline l’Ancien et Vitruve.
Au -VIe siècle, une inondation
détruit le temple initial datant du –VIIIe siècle. Le roi Crésus finance la
reconstruction en l’agrandissant et en l’embellissant. Le nouveau temple est
inauguré en -550. En -356, Erostrate l’incendie dans le but de se rendre
célèbre. Alexandre le Grand propose de financer la reconstruction. La cité
d’Ephese refuse, argumentant qu’un dieu ne peut dédier un temple à une autre
divinité. Dans la réalité en cas de défaite d’Alexandre, les Ephésiens ne souhaitent
pas être perçus comme des soutiens de ce dernier. Les Ephésiens sollicitent les
autres cités et mettent en place un service bancaire de prêts. Cette activité
bancaire est maintenue dans l’enceinte du temple après son inauguration. Dans
les premiers siècles de notre ère, le temple est pillé par l’empereur Néron,
puis par les Goths. Un tremblement de terre cause d’importants dégâts.
L’empereur Théodose Ier porte le coup de grâce. Par l’édit de Thessalonique de
380, le christianisme devient la religion d’empire. Les cultes païens sont
interdits. Les temples sont fermés ou reconvertis en église. L’Artémision est
laissé à l’abandon. Ses pierres sont prélevées et employés dans d’autres
constructions, notamment la basilique Sainte-Sophie. Peu à peu, la nature
reprend ses droits. En 1859, John T. Wood, un ingénieur britannique des chemins
de fer en Turquie et féru d’archéologie, se lance à la recherche du temple. Il
met dix ans à découvrir les ruines sous six mètres de terre. Depuis 1965,
l'Institut d'archéologie de Vienne poursuit les recherches.
Le temple présente une
architecture classique. Une grande pièce rectangulaire est placée sur un
soubassement à degré et surmontée d'un toit à deux pentes. Celle-ci mesure 105
mètres de long pour 55 de large. Elle contient trois espaces : le
vestibule, la cella (grande salle) et l’autel. Deux rangées de colonnes, dont
certaines sculptées, entourent le bâtiment. Celles-ci agrandissent l’édifice,
afin qu’il paraisse plus impressionnant. Elles mesurent vingt mètres de haut.
Aux angles du temple, les architectes ont placé des quadriges. Le fronton
représente une procession composée de bétail, de chevaux, de chars et d’Amazones.
Le temple abrite la statue d'Artémis. Son torse est orné de plusieurs rangées
de mamelles. Sa tête est ceinte d'un panier. L'autel, très grand, forme un fer
à cheval avec deux rangées de colonnes ioniques fines et allongées. Il est
surélevé, séparant ainsi l’espace sacré du profane. En effet, le temple est
très fréquenté : des marchands, des personnes livrant leurs services, des
pauvres…
Le culte d'Artémis est très
important. A ce titre, le temple reçoit de nombreuses offrandes. Il sert
également de banque. Par ailleurs, il assure un rôle protecteur. Toutes personnes
y trouvant refuge est protégé par un droit d’asile.
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