La naissance des 24h du Mans
Bonjour
à tous et à toutes. Ici Aurore Beaulieu en direct du Mans dans la Sarthe où
vient de se dérouler, en ce week-end des 26 et 27 mai 1923, la première édition
du grand prix d’endurance du Mans. Il s’agit d’une nouvelle course, ambitieuse,
folle et plus novatrice que toutes les autres. Mesurant 17 kilomètres , le
circuit serpente dans les bois et les villages. Les voitures ont roulé 24
heures sans interruption. Ce grand prix relance le sport automobile en France. Il
est vrai que depuis la fin de la guerre nos marques jadis victorieuses, sont
désormais distancées par les voitures italiennes et allemandes et, Brescia, en Lombardie,
est devenu le lieu névralgique des compétitions automobiles.
C’est
dans la tête de George Durand, secrétaire général de l’Automobile club de
l’Ouest (ACO) qu’a germé ce projet fou. Au salon de l’automobile de l’année dernière,
il s’est entretenu avec deux sommités de la course automobiles : le
polytechnicien Charles Facoux, directeur du magazine La Vie automobile et Emile Coquille responsable pour la France de
la société de pneumatiques Rudge-Whitworth, qui équipe de nombreuses voitures
de compétition. Ce dernier a financé une partie du projet et fabriqué la coupe.
Selon les organisateurs, le grand prix du Mans doit permette aux constructeurs
de perfectionner leurs voitures et être le banc d’essai de la route. Ainsi le sport
automobile tout étant compétition vise également l’amélioration des techniques
de la voiture et des dispositifs de sécurité. Les organisateurs ont dû résoudre
les questions de ravitaillement et de sécurité, notamment l’éclairage et le
goudronnage des routes.
Trente-trois
voitures se sont présentées au départ. Leurs couleurs sont fixées par
l’Automobile Club de France (ACF) : bleue pour les françaises, rouge pour
les italiennes, jaune pour les belges, vertes pour les anglaises, blanche à
train bleu pour les américaines. Charles Facoux a donné le départ sous une
pluie battante doublée de rafales de grêle. Pour une course fin mai, on aurait
pu penser que le temps serait plus clément. La pluie a rapidement transformé le
circuit en marécage boueux. Quant au revêtement de la chaussée, il a fondu et
s’est mélangé aux grêlons. Si sur le plan technique, ce grand prix est un
succès avec 30 voitures classées. Néanmoins le public, déjà peu nombreux, a fui
sous la pluie battante. Conformément au règlement, il n’y a pas de classement,
mais le palmarès de cette première édition s’établit ainsi : la première
place est occupée par la Chenard and Walcker sport n°9 d’André Lagache et René
Léonard, qui a effectué 128 tours et parcouru 2209 km à la vitesse
moyenne de 92km/h. Viennent ensuite la Chenard and Walcker sport de Raoul
Bachmann et Christian d’Auvergne, puis la Bignan 11HP Desmo n°23 de Raymond de
Tornaco et Paul Gros.
Je vous
rends l’antenne et espère vous retrouver pour une prochaine édition du grand
prix de l’endurance du Mans !
Sources
Texte : DE CORTANZE
Gérard, « La genèse des 24 heures du Mans », Historia, n°858, juin 2018, pp58-63.
Image : les24heuresdumans.fr
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