Maurice de Vlaminck
Maurice de Vlaminck nait à Paris
le 4 avril 1876. Ses parents, tous deux musiciens flamands, émigrent dans la
région parisienne. Vlaminck passe son enfance au Vésinet et à Chatou dans les
Yvelines. A partir de 1893, il gagne sa vie en tant que violoniste, coureur
cycliste, boxeur et journaliste notamment pour le journal anarchiste Le Libertaire. En 1896, il épouse
Suzanne Berly.
En 1900 suite à un accident
ferroviaire, il se retrouve coincé dans une gare de banlieue. A cette occasion,
il rencontre le peintre André Derain. Partageant la même passion créatrice, les
deux hommes, devenus amis, louent un atelier à Chatou abritant aujourd’hui le
CNEAI (Centre National Édition Art Image). Autodidacte et afin de ne pas perdre
sa propre inspiration Vlaminck refuse de copier les autres œuvres pour se
former. Il apprécie les toiles de Van Gogh, sa liberté de touche et sa palette
exacerbée. Vlaminck peint les paysages des bords de Seine (Chatou, Bougival,
Rueil, Nanterre, Carrières-sur-Seine, Argenteuil).
Il expose pour la première fois
au Salon des Indépendants de 1905 aux côtés de Matisse, Derain, Manguin et
Marquet. Les critiques sont surpris par les couleurs vives et exubérantes.
« Dans la salle VII, c’est la cage au fauve ! », dira l’un
d’eux. Le terme fauvisme est né. Ces peintres renoncent à un art imitatif. Ils
construisent leurs toiles en posant arbitrairement les couleurs par aplats.
Vlaminck est l’un des fauvistes les plus virulents. Il applique la peinture
directement du tube à la toile. Sa pâte est riche, sa peinture gestuelle, ses
compositions mouvementées et audacieuses. Ses traits tourbillonnent.
En 1906, le marchand d’art
Ambroise Vollard achète toutes ses toiles et lui suggère de se lancer dans la
céramique. De 1906 à 1910, Vlaminck recouvre plus de 300 céramiques de motifs
floraux, animaliers et géométriques des faïenceries Méthey à Asnières dans les
Hauts-de-Seine.
En 1909, la mode du fauvisme est
passée. Vlaminck s’adapte aux nouvelles conceptions de la peinture issue des
œuvres de Cézanne et Picasso. Il synthétise les formes géométriques, retient sa
gestuelle et adopte les tons bleus-verts de Cézanne. Cependant, il ne pratique
pas un cubisme extrême. En 1913, il signe avec le marchand d’art, Kahnweiler,
un contrat d’exclusivité pour deux ans. Vlaminck n’est pas envoyé au front, car
il est père de trois filles. Il effectue son service dans une usine de la
région parisienne. A la fin du conflit, il se marie une seconde fois avec
Berthe Combe, avec laquelle il a deux filles.
En 1925, il se retire à Rueil-la-Gadelière
en Eure-et-Loir. Il retrouve une nature préservée synonyme de vérité du monde. Il
adopte des formes classiques, des tons austères, des contrastes violents. Ses
ciels tourmentés dramatisent les paysages nocturnes et enneigés. La critique
parisienne lui reproche l’absence d’enjeu intellectuel. Ses amis apprécient la
force lyrique et la sincérité de ses transcriptions de la nature.
Vlaminck meurt le 11 octobre 1958. Il est enterré dans le
cimetière de Rueil-la-Gadelière. Un circuit de randonnée de 8km, à son nom,
longe les paysages ayant inspiré ses œuvres.
Sources
Texte :
Exposition à l’atelier Grognard de Rueil-Malmaison du 30
janvier au 25 mai 2015
« Vlaminck : un fauve indompté », in
HDS Mag, janvier-février 2015, n°39, pp41-43.
Image :
http://www.hermitage.nl/
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