La dernière cartouche de Bazeilles
En 1870, la France de Napoléon III et la Confédération
germanique de Bismarck sont en guerre. En août, les Allemands occupent l'Est de
la France. Les Français sont encerclés dans Metz. Le général Mac-Mahon constitue une armée de 70.0000
hommes pour les secourir. Après six jours de marche forcée, il atteint Sedan. Il veut faire
reposer son armée et la ravitailler. Mac-Mahon ignore la supériorité des
Allemands et que ces derniers sont en train d’encercler les troupes françaises.
Il pense avoir le temps de laisser ses hommes se reposer.
Les hommes du général Vassoigne
doivent prendre position sur la route de Sedan à Mouzon. Il ne dispose pas de
carte des Ardennes, vu que l’Etat-major français avait prévu de se battre en
Allemagne. Sans carte et de nuit, les soldats français éprouvent de grandes
difficultés à gagner leur position. Heureusement, un adolescent du coin les
guide. Au matin du 31 août 1870, les soldats traversent Bazeilles une petite
ville de 2.000 habitants, au sud-est de Sedan. Quelques kilomètres plus loin,
ils essuient les tirs de l’artillerie ennemie. Vassoigne se rend compte que les
Allemands les ont contournés et se sont emparés de Bazeilles. Les Français font
demi-tour et après d’âpres combats reprennent la ville. A la fin de la journée,
ils installent leurs défenses.
A Bazeilles, le commandant
Lambert déploie des francs-tireurs postés le long de la Meuse , afin d’empêcher les
incursions ennemies. Des rumeurs circulent dans la ville. « L’ennemi est
en train de nous encercler », se murmure-t-il. Une patrouille est envoyée,
mais l’obscurité de la nuit empêche toute reconnaissance. Le général Vassoigne
souhaite détruire le pont, mais il ne le peut pas faute de poudre en quantité
suffisante. De plus, l’ouvrier du génie refuse d’installer des charges sous les
balles ennemies. Du coup, le général ordonne de dresser des barricades,
transformant Bazeilles en forteresse.
Le 1er septembre 1870,
à 4 heures du matin, les troupes allemandes, dirigées par von den Thann
attaquent la ville. Les Français les laissent pénétrer afin de jouir de leurs
positions défensives et les chasser. Une seconde vague est repoussée une heure
plus tard. A 7 heures, l’artillerie allemande ouvre le feu. L’infanterie
incendie les bâtiments. M. Herbulot, l’aubergiste, aide le médecin. Son
établissement est transformé en infirmerie. Il est abattu par des Allemands
ayant trouvé refuge chez lui. A 8h30, le général Vassoigne reçoit l’ordre du
général Ducrot, le remplaçant de Mac-Mahon blessé quelques jours avant la
bataille, d’abandonner Bazeilles et de rassembler ses troupes pour éviter le
contournement et faire en sorte que la route de Mézières ne soit coupée. La
ville est évacuée, mais à 9 heures, un nouvel ordre arrive stipulant qu’il faut
tenir la ville. C’est qu’entre temps, le général Wimpffen a remplacé Ducrot sur
ordre du Ministère. Les Français parviennent à reprendre la partie nord de la
ville. Cependant, étant inférieurs en nombre, ils ne tiennent plus le coup et
évacuent Bazeilles vers 14h, pour se replier sur Sedan. Les hommes du
commandant Lambert prennent position dans l’auberge Bourgerie, à cinquante
mètres à la sortie de la ville, pour couvrir la retraite de leurs camarades. A
16h, ils sont encerclés par l’ennemi. Ceux qui ne sont pas morts sont faits
prisonniers. Bazeilles est occupée par les Allemands.
La bataille a fait 43 morts civils,
plus de 2600 morts côté français pour 5000 côté allemand. Grâce à cette
victoire, les Allemands parviennent à encercler l’armée française sur Sedan. La
prochaine grande bataille signera la défaite de la France et la chute de
Napoléon III. L’auberge Bourgerie renommée « La maison de la dernière
cartouche » abrite aujourd’hui un musée. Le cimetière militaire de
Bazeilles regroupe des Français et des Allemands.
Sources
Texte :
COGNIET Jean, Bazeilles, Impress 3000, Paris, 1953, 91p
Image :
Alphonse-Marie-Adolphe de Neuville -Les dernières cartouches (1873),
wikipédia.fr
Lien externe : http://www.maisondeladernierecartouche.com/index.php/fr/
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