Le château de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines)
Louis VI fonde le château vers
1124. Bâti sur une colline, il lui permet de surveiller la Seine et la route menant à
Poissy. A cette époque, le roi de France est en conflit avec Henri Ier
Plantagenêt pour le contrôle de la Normandie. Saint Germain en Laye se situe sur le
domaine royal. Les rois se rendent dans la forêt pour y chasser le faucon.
Durant la Guerre de cent ans, les
Anglais incendient le château en 1346. Tout est détruit à l’exception de la
chapelle et du donjon. Du premier château médiéval, il ne reste que
l’emplacement et les caves. Charles V reconstruit le château en 1366. Par
mesure d’économie, les tracés sont réalisés au plus court, ce qui explique
certains murs en diagonale. Charles V installe une bibliothèque dans le donjon.
François Ier adore Saint Germain
en Laye. En 1539, il décide de réaménager le château en style renaissance. Il
conserve le soubassement et reconstruit par dessus un nouveau château, dont la
forme demeure médiévale, à savoir quatre murs d’enceinte flanqués de tours. Les
murs sont en pierre et décorés avec de la brique rouge qui fait ressortir portes
et fenêtres. Il aménage des terrasses. Henri II termine les travaux entrepris
par son père. Il décide de construire un second château quelques centaines de
mètres plus loin en face de la Seine.
Dorénavant , Saint Germain en Laye possède deux
châteaux : le neuf et l’ancien. Henri II transforme les sous-sols du
donjon en prison. Henri IV agrandit le château neuf en construisant deux ailes
latérales. L’ensemble forme un U à un seul étage. Les jardins à l’italienne
descendent jusqu’à la Seine
en terrasse par degré. Ils sont parsemés de fontaines et de grottes renfermant
des automates. Les frères Francini, venus d’Italie sur ordre de Catherine de
Médicis, réalisent tous les jets d’eau.
L’aile nord du vieux château
abrite les appartements du roi, l’aile sud ceux de la reine et l’aile est ceux
des enfants royaux. Tous les appartements se situent au second étage et
possèdent leur chapelle. Cette configuration demeure identique jusqu’à la Révolution. Le
nombre important d’escaliers indique une circulation verticale. Les résidents
passent peu par les couloirs. Les grands escaliers possèdent des loggias ou des
petites chapelles à leurs intermédiaires. Louis XIV transforme le donjon pour y
aménager les appartements de Mme de Montpensier. Au milieu du XVIIe siècle, les
terrasses commencent à s’effondrer. Le sol est un véritable gruyère, car il a
été exploité comme carrière pour la construction du vieux château.
De 1680 à 1720, le château abrite
la famille royale des Stuart. Jacques II d’Angleterre, renversé par Guillaume
III d’Orange-Nassau et le Parlement, s’exile avec ses partisans et trouve
refuge à Saint Germain en Laye. Le château vit à l’heure anglaise. Jacques II,
décédé en 1701, est inhumé dans l’église faisant face au château.
Louis XVI offre à son frère
Charles (futur Charles X) le château neuf. Ce dernier est en très mauvais état.
Charles d’Artois décide de le raser, mais à cause de la Révolution , il ne le
reconstruira jamais.
Après la Révolution , le château
est transformé en prison. Puis, Napoléon Ier aménage le château en école de
cavalerie. Sous la
Restauration , le château est plus ou moins laissé à
l’abandon. Napoléon III restaure le château pour accueillir la reine Victoria.
De visite à Paris, elle souhaite se rendre sur les lieux dans lesquels ont vécu
ses ancêtres. L’empereur décide de l’aménager en musée des antiquités
nationales en 1867. Napoléon III est féru d’archéologie et d’histoire ancienne.
Il favorise les fouilles de Gergovie et d’Alésia et donne au Louvre une
immense collection de vases étrusques.
Durant l’occupation, le château
est occupé par les Allemands. Profitant de sa position en hauteur, ils
construisent des bunkers toujours visibles. Dans les années 1960, une
restauration est commanditée par André Malraux, ministre de la culture.
La salle de bal connait ses
heures de gloire sous Louis XIV. Le roi, excellent danseur, y organise de
nombreux bals, dont ceux composés par Lully. La troupe de Molière s’y produit à
plusieurs reprises. Les écoliers militaires de l’époque napoléonienne la
rebaptisent « salle de Mars », du nom du dieu romain de la guerre.
Sous le règne de Louis Philippe, elle est découpée en plusieurs étages et
transformée en prison. La
France et l’Autriche signent le traité qui met fin à la Première guerre mondiale.
La chapelle est édifiée en 1238
par l’architecte Pierre de Montreuil, qui construira dix ans plus tard la Sainte Chapelle à Paris. Les
architectures des deux bâtiments sont très semblables. La chapelle se constitue
d’une nef unique et possède de larges vitraux. A l’origine, elle se situe hors
du château. Elle est incluse dans l’enceinte sous le règne de Charles V. Cette
chapelle a été le lieu de nombreux évènements historiques. Louis IX y signe
l’acte d’achat des saintes reliques à l’empereur byzantin Baudouin II. Pour la
somme considérable de 135.000
livres , il acquiert la couronne d’épines, la sainte
lance et quelques gouttes de sang du Christ. En 1514, François d’Angoulême
(futur François Ier) épouse Claude de France. Louis XIV, né dans l’actuel
Pavillon Henri IV, est baptisé. Par peur du Louvre suite à la Fronde , il habite au
château de nombreuses années avant d’emménager à Versailles. La chapelle est
parfois trop étroite pour certains évènements. A ce moment là, la cour, toute
entière, se transforme en chapelle à ciel ouvert.
De nombreux symboles dominent la
cour témoignant de l’histoire de l’édifice : la salamandre de François
Ier, le N de Napoléon III, le RF de République Française.
Aujourd’hui, le château conserve
son rôle attribué par Napoléon III et abrite le musée d’archéologie nationale.
Sources
Texte
- Visite guidée du château organisée par l’office de
tourisme de Saint Germain en Laye en janvier 2014
Image : Société
d'Histoire de Villepreux
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