George Custer
Le 6 juillet 1876, les Etats-Unis
sont sous le choc. Des guerriers cheyennes et lakotas ont massacré le général
Custer et ses 260 hommes, près de Little Big Horn dans le Montana, ne laissant
aucun survivant.
George Custer nait à New Rumley dans
l’Ohio le 5 décembre 1839. Il est le fils d'Emanuel Custer, forgeron devenu par
la suite fermier, et de Marie Kirkpatrick. A l’âge de 14 ans, il loge chez sa
demi-sœur à Monroe dans le Michigan pour suivre ses études. Il fait la
connaissance d’Elizabeth Bacon, la fille du juge Daniel Bacon. Sa beauté et son
intelligence ne le laissent pas indifférent. En 1857, il intègre West Point.
C’est un jeune homme ambitieux, courageux et désirant être célèbre. L’armée
constitue un bon moyen de s’élever socialement. Néanmoins, Custer supporte mal
l’autorité et est têtu. Dernier de sa promotion, il sort diplômé avec le grade
de capitaine en juin 1861.
Durant la Guerre de Sécession, il
s’expose souvent au danger, dans le but de se faire remarquer. Il se distingue
par plusieurs actions décisives de cavalerie. Il obtient à titre temporaire le
grade de général de brigade pour pallier aux manque d’officiers dans l’armée
nordiste. Il arbore un style vestimentaire provocant : une veste noire
avec des galons dorés, un foulard rouge vif et des plumes à son chapeau. Il
devient la coqueluche des journalistes et de ses hommes. Son haut fait d’arme
se déroule lors de la bataille de Gettysburg en juillet 1863. A la tête du 1er
régiment de cavalerie du Michigan, il repousse les Confédérés dans l’une des
batailles les plus sanglantes de la guerre. Dorénavant, il est surnommé
« le jeune général ». Il accompagne le général Grant lors de la
reddition d’Appomattox. Il profite de ses permissions pour retrouver Elizabeth
Bacon à Monroe. Il l’épouse le 9 février 1864. Elle l’accompagne sur les champs
de bataille, partageant sa tente. Le couple est très soudé. Elle aide son mari,
car elle a le sentiment qu’il possède toutes les capacités pour entrer dans
l’histoire.
Après la guerre, les effectifs de
l’armée se réduisent considérablement et les promotions sont bloquées. Comme
nombre d’officiers, Custer est rétrogradé, le revoilà capitaine. Il ne sait
plus quoi faire de sa vie et déprime.
Des tensions ont lieu entre Amérindiens,
colons et ingénieurs du chemin de fer. En 1866, Custer est promu
Lieutenant-colonel et rejoint le fort Riley au Kansas sous les ordres du
général Hancock. Il découvre une nouvelle manière de combattre qui le
déstabilise. Les Amérindiens préfèrent fuir après quelques escarmouches, plutôt
que de combattre dans un champ délimité. Custer fulmine. Il ne peut pas faire
preuve de son courage habituel. Les négociations avec les Amérindiens ne
débouchent sur rien et il ne cesse de pleuvoir en cet été 1866. Le moral est au
plus bas. Des soldats de son régiment désertent. Custer ordonne d’exécuter les
déserteurs repris. Pour cet acte, il passe en cour martiale. Jugé, il est
suspendu de l’armée et sa solde lui est retirée. Il rentre avec sa femme vivre
à Monroe. Durant sa mise à pied, il rédige des articles sur la chasse.
En juillet 1868, une nouvelle
guerre indienne éclate. Des Cheyennes, dirigés par Sitting Bull, attaquent des
villages au Kansas. C’est un guerrier très réputé, doté d’un fort charisme dû à
ses visions prophétiques. Il refuse les traités qui créent les réserves et
incite à la révolte. Le général Sheridan est chargé de les arrêter. Il conçoit
le plan de les attaquer durant l’hiver, lorsque les Cheyennes se reposent dans
leurs camps. Il rappelle Custer, seul homme assez énergique et ambitieux pour
réaliser ce type d’opération. En novembre, Custer et ses hommes se mettent en
route. Les Cheyennes préfèrent protéger leurs villages plutôt que de contre-attaquer. Custer est ainsi libre de se déplacer tranquillement. Ils arrivent au
camp de la rivière Washita et tirent sur tout ce qui bouge sans distinction.
Les fuyards sont poursuivis. Joël
Elliott commande un bataillon chargé de couper la retraite des indiens. Ses
hommes et lui sont massacrés. Custer, n’ayant pas de nouvelles du commandant
Elliott et craignant d’être coupé de ses bases arrières se remet en route. Le
capitaine Frédéric Benteen pense que Custer a abandonné Eliott et ses hommes.
Ne lui pardonnant pas la mort de son ami, il devient l’un de ses plus
farouches détracteurs.
En 1873, Custer est muté dans le
Dakota du Nord au Fort Lincoln au sud de Bismarck. Des rumeurs concernant des
filons d’or attirent plus de 15.000 colons dans la Dakota. Sitting Bull utilise se
prétexte pour organiser une résistance.
Le 2 juillet 1874, Custer mène
une expédition dans les Black Hills. Il cherche un emplacement pour un nouveau
fort. Le gouvernement souhaite créer un conflit avec Sitting Bull pour rendre
le traité caduc et favoriser l’implantation des colons dans la région. Custer
rédige des articles sur les ressources et les paysages. Il est photographié en
conquérant de l’Ouest. Custer s’intéresse aux mœurs et aux modes de vie des
Amérindiens. Ils copient certaines de leurs pratiques dans les vêtements, les
bijoux et la manière de vivre sous une tente. D’un autre côté, il les considère
comme des primitifs voués à disparaitre. Custer est doué sur le champ de
bataille. Libbie, le diminutif de son épouse, tire les ficelles en société. Le
couple n’a pas d’enfant. Custer aime jouer aux cartes. Il cherche l’admiration
des femmes. Ces deux aspects engendrent des tensions dans le couple. Custer
vieillit et cherche des voies de reconversion. Il se lance dans les affaires.
Peu doué dans ce domaine et flambeur, il effectue de mauvais placements dans
les mines. Pour se renflouer un peu, il poursuit la rédaction d’articles et
donne des conférences.
En 1875, le président Grant
décide de ne pas empêcher les colons de s’installer dans le Dakota et menace
les Amérindiens qui ne se cantonnent pas aux alentours de leurs réserves. En 1876,
Custer est cité à comparaitre devant une cour chargée d’enquêter sur les
malversations du cabinet Grant. Il cite le frère de Grant comme l’un des
responsables des détournements d’argent. Grant est furieux et lui retire son
commandement militaire. Les généraux Sheridan et Terry font pression sur Grant
pour réintégrer Custer. Le Président finit par céder.
Le 17 mai 1876, Terry et Custer
quittent Fort Lincoln. Ils doivent ramener Sitting Bull et ses guerriers dans
leurs réserves. En cas de refus, les ordres sont de les éliminer. Terry
disperse ses unités. Gibbon avance vers l’est et Cavock remonte au nord.
L’objectif est de concentrer les Cheyennes dans un seul endroit.
Le 21 juin, Terry ordonne à
Custer d’encercle le camp de Sitting Bull par le sud. Il doit opérer une
jonction avec Gibbon arrivant par le nord. Connaissant l’officier, Terry pense
que Custer attaquera les Cheyennes dès qu’il le pourra. Il les repoussera au
nord, où Gibbon et lui les élimineront. Si les choses tournent mal, il pourra
toujours expliquer cet échec par l’impétuosité de Custer. De son côté, Sitting
Bull a réussi à rassembler un nombre incroyable de guerriers. Acculés de toutes
parts et conscients de lutter pour leur survie, ils sont prêts à se battre.
Custer est secondé par Benteen, qui ne le supporte plus depuis la bataille de
la rivière Wachita, et le capitaine Marcus Reno, qui ne supporte pas le
caractère de Custer et rejoint les théories de Bentenn concernant la mort du
commandant Elliott. Quelques jours avant la bataille de Little Big Horn, les
deux hommes se disputent violemment. Reno a refusé d’attaquer un village
indien, car il estimait que les indiens étaient trop nombreux pour attaquer.
Ses hommes n’étaient pas assez préparés et trop éloignés du ravitaillement.
Custer le traite de lâche et d’incompétent.
Custer divise ses hommes en trois
bataillons. Il confie le commandement des deux autres aux officiers. Le corps
de Custer comprend 700 soldats : 100 sous les ordres de Reno, 400 sous les
ordres de Benteen et 200 sous les ordres de Custer. Des éclaireurs informent
Custer que les Cheyennes commencent à se disperser. Il comprend qu’il a été
repéré et qu’il doit agir vite. Il envoie Benteen plus au sud pour leur couper
la route. Reno et lui continuent d’avancer jusqu’au camp. Arrivés sur place,
Custer doit attaquer par le nord et Reno par le sud. Lorsqu’il aperçoit le
camp, Custer est surpris de constater qu’il est beaucoup plus important que
prévu. Les Cheyennes ont regroupé 2000 guerriers. Il envoie un message à
Benteen lui demandant de venir le rejoindre de toute urgence.
De son côté, Reno et ses hommes
se retrouvent face à des Cheyennes supérieurs en nombre. Se remémorant la
bataille de Washita, il croit que Custer l’a engagé volontairement dans une embuscade.
Il se met en position défensive, mais doit vite se replier devant les
assauts de l’ennemi. Les squaws présentes sur le champ de bataille poussent des
hurlements pour effrayer l’ennemi. Un vent de panique gagne Reno et ses hommes.
Les Cheyennes les poussent à traverser une rivière. Le gué ne permet de la
franchir qu’en file indienne. Les hommes se font massacrer. Benteen rejoint
Reno et les survivants. Les deux officiers discutent. Reno affirme que Custer
les a abandonnés comme le commandant Elliott. Benteen ressasse cette histoire.
Finalement, il décide de reprendre sa route et de tenter de rejoindre Custer. Le
lendemain, Terry et Gibbon retrouvent Benteen. Ils inspectent les lieux et
découvrent le corps de Custer. Sitting Bull s’est échappé avec tous ses
guerriers.
Les Etats-Unis sont sous le choc.
Il est impossible que les Cheyennes aient pu remporter une aussi grande
victoire. Terry se défend en disant que Custer a été imprudent d’attaquer
autant d’ennemis avec aussi peu d’hommes. Libbie entretient la réputation de
héros de son mari. Avec Frédéric Whittaker, elle rédige une biographie très
flatteuse de Custer. Le défunt général devient un martyr. La mort de Custer
sert de justification à la poursuite des guerres indiennes. Libbie joue le rôle
de la veuve. Aux Etats-Unis, il est inconcevable d’attaquer ou de critiquer une
veuve. Elle favorise les spectacles équestres de Buffalo Bill mettant en scène
la vengeance de Custer. Elle meurt en 1933.
Custer devient un personnage de
cinéma. Dans le film La Charge
fantastique, sorti en 1941 en pleine seconde guerre mondiale, le général est le
modèle de l’homme qui se bat avec bravoure jusqu’à la mort pour le progrès et
la civilisation. Dans les années 1970, Dustin Hoffmann joue dans Little Big
Horn. Custer est un fou mégalomane symbolisant la folie impérialiste du
gouvernement américain. Cette vision fait écho à la guerre du Vietnam.
Custer est à la fois un héros,
brillant militaire et un fou mégalomane. Le personnage est aussi contreversé
aujourd’hui que de son vivant. Les mêmes questions à son sujet se posent
toujours.
Sources
Texte :
Le général Custer une légende américaine,
documentaire réalisé par Stephen Ives, Etats-Unis, 2012, 90min.
Image :
wikipédia.fr
Vu que ca parle de la Bataille de Little big horn, Voici une vidéo sur la bataille de Little Big Horn : https://www.youtube.com/watch?v=GZYfyEHv2iQ
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