Elisabeth de France : sœur du roi


Elisabeth naît le 3 mai en 1764 à Versailles. Elle est la fille de Louis-Ferdinand, fils de Louis XV et de Marie-Josèphe de Saxe. Elisabeth est la sœur de Louis XVI, de Louis XVIII et de Charles X. Son éducation est confiée à la comtesse de Marsan, puis à l’âge de dix ans à la baronne de Mackau. Le peintre Van Blarenberghe lui apprend le dessin, domaine dans lequel elle montre de réelles dispositions. De plus, elle se passionne pour les sciences et est très douée pour les mathématiques. Elle travaillera plus tard sur des tables algorithmiques destinées à déterminer les coordonnées en mer. En 1777, elle obtient de son frère la permission de rester à Versailles, ce qui fait échouer le projet de mariage avec l’empereur Joseph II d’Autriche. Louis XVI lui propose alors de devenir coadjutrice de la prestigieuse abbaye de Remiremont. Néanmoins, ayant peu d’inclinaison pour la vie monastique et préférant la vie de cour, elle refuse cette charge. Demeurant célibataire, elle ne réussira jamais à trouver de mari. Afin de ne pas être perçue comme une vieille fille, elle met en avant le côté vertueux du célibat et la chasteté. Elle évite de fréquenter des hommes.

En 1783, Louis XVI lui offre le domaine de Montreuil, un petit village à quelques kilomètres du château de Versailles. Avant la demeure appartenait à sa gouvernante, Mme de Guéménée, qui ruinée, le revend au roi. Jean-Jacques Huvé, inspecteur des Bâtiments du Roi entreprend d’importants travaux de construction et d’aménagement. Les bâtiments sont reconstruits dans un style néoclassique et les jardins conçus sur un modèle anglo-chinois en vogue à l’époque.
A Montreuil, elle se comporte à l’opposé de sa belle-sœur, la reine Marie-Antoinette, dont elle n’apprécie pas la désinvolture. Elle distribue du lait aux orphelins, visite les malades et secourt les pauvres par le biais de son médecin Lemonnier qui prodigue ses soins gratuitement. Elle fait venir de Suisse, la fiancée de son vacher Jacques afin qu’il l’épouse et qu’il puisse vivre ensemble. Toutes ses actions lui valent le surnom de « la bonne dame de Montreuil ». Avec ses dames de compagnie, elles brodent des tapisseries et des fauteuils à partir de laine de mouton et de la tresse de crin de cheval.

Madame Élisabeth quitte le domaine en octobre 1789, pour suivre son frère obligé de vivre aux Tuileries. En 1792, elle est capturée avec le roi à Varennes puis emprisonnée au Temple avec le reste de la famille royale. Elle meurt le 10 mai 1794, sur l’échafaud. La Restauration la présente comme une martyre, une victime innocente. Déjà son exécution avait choqué une partie de la population, qui ne comprenait pas la condamnation d’une personne reconnue pour sa vertu et l’intérêt de la mettre à mort.

Si vous vous rendez à Versailles, arrêtez-vous quelques instants pour flâner dans les allées du parc de son ancienne demeure, plus calme et plus intime que le vaste palais de son frère Louis XVI.

Sources
Texte :
TRIEY. Juliette : Madame Elisabeth : une princesse au destin tragique, exposition au domaine de Mme Elisabeth de Versailles, 2013.
DE HUERTAS Monique : Madame Elisabeth : soeur martyre de Louis XVI, Pygmalion, Paris, 2009, 323p.

Image : larousse.fr

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