Esdras, l'Homme qui écrivit la Bible

La Bible est aujourd’hui encore le livre – sacré – le plus lu au monde. Sans nul doute que si son rédacteur existait toujours aujourd'hui, il serait le plus riche de tous les auteurs… avec Homère, bien évidemment ! Connaît-on l’homme qui a composé la Bible ? Oui ! et c’est le Livre lui-même  qui le raconte: c’est Moïse, le second grand prophète - après Abraham - qui, au cours de son « odyssée », rédigea ce qui sera une grande partie de l’Ancien Testament. Le problème avec cette source - douteuse - c’est qu’elle est, pour le profane, étonnament surnaturelle. Trop peut-être, en effet, car Moïse aurait écrit… l’épisode tragique de sa propre mort ! Impossible ! Alors, rationnellement, qui ? L’historien, l’épigraphiste et l’archéologue ont retrouvé la trace de celui qui vraisemblablement a rassemblé et compilé un grand nombre de traditions orales, en a inventé de nouvelles pour enfin tout coucher par écrit. Son nom est Esdras, il est Juif et sa mission sera de sauver l’identité du peuple dont il est issu qui est, au Ve siècle av. notre ère, au bord de l’extinction.

Rappelons d’abord le contexte. Au Ve siècle, les Hébreux sont une peuplade éparse qui est revenue à Jérusalem après un exode forcé à Babylone (entre 597 et 538). Leur culture religieuse leur a inculqué la dévotion à un dieu puissant et supérieur aux autres divinités de l’époque comme Marduk ou Amon. Yahvé, pour le nommer, a un pouvoir si écrasant qu’il va progressivement devenir unique. Cependant, après la première chute de Jérusalem sous les coups de boutoir des Babyloniens et la rencontre des exilés avec la capitale du grand Nabuchodonosor II, les Juifs doutent de leur dieu et retournent à une culture plus polythéiste. Un fait que confirme le prophète Jérémie désabusé. Lorsque Babylone tombe aux mains de Cyrus le Grand en 538, l’empereur Perse « libère » les Hébreux et leur permet de retourner à Jérusalem où il leur octroie des finances pour reconstruire leur Temple. Certains rentrent tandis que d’autres restent sur place car ils se sont intégrés, depuis, à la population de Babylone. Une première « cassure » apparaît donc. Enfin, ceux qui ont décidé de retourner dans le royaume de Judée, reconstruisent la capitale mais beaucoup se tournent de plus en plus vers la nouvelle divinité à la mode de cette période : le grand et beau Ahura-Mazda. Il est aux yeux de certains le nouveau Yahvé ! En effet, si Dieu est si puissant et qu’il apporte prospérité et victoire, alors cela veut dire que Dieu s’est détourné de son peuple originel – les Hébreux - pour les Perses ! L’impôt pour le Temple n’est alors plus vraiment payé, les lois du pays ne sont plus respectées, la population s’en va et la culture hébraïque commence à défaillir… c'est le chaos!

Il ne faut pas prendre cette histoire pour fantaisiste ni même la minimiser. Il semble que le désamour des Juifs pour leur culture ancestrale ait été si grand, que le roi Perse Artaxerxès Ier en personne charge un scribe juif qui officie à sa cours, Esdras, de remettre de l’ordre à Jérusalem et dans la communauté juive. Aussi, dès son arrivée, il décide de reprendre à son compte la tentative nationalo-religieuse du roi Josias (640 – 609) qui, acculé par les royaumes babyloniens et égyptiens, avaient commencé à faire mettre par écrit la tradition orale de son royaume pour exacerber le nationalisme des Hébreux contre les futurs envahisseurs. Tentative vaine puisqu’il sera vaincu et tué lors de la bataille de Megiddo par le pharaon Nékao II. Esdras « adoube » la figure légendaire de Moïse ainsi que son rôle de prophète/rédacteur du Livre. Le scribe va alors rassembler et compiler l’ensemble des traditions, en ajouter quelques-unes empruntées aux mythes babyloniens (Déluge, Mélange des Langues ainsi que la très célèbre tour de Babel) et enfin créer de nouvelles figures afin de donner plus de corps et d’ancienneté à l’histoire des Hébreux (comme Josué, David, Salomon, Elie et Isaïe). Esdras est donc à l’origine de la première Bible et a sauvé sa religion.

C’est ainsi, parce que le peuple juif était au bord du précipice et de l’extinction – culturelle – qu’il s’est donné une nouvelle existence par l’écrit. Les Juifs ont matérialisé leur identité dans la Bible et sont devenus par extension le « peuple du Livre ». Pourquoi les autres cultures - comme les Perses - n’ont pas eu besoin d’écrire de Livre ? Les hommes qui croient à des dieux comme Marduk, Amon ou Ahura-Mazda n’ont pas besoin de livres où ils exaltent leurs péripéties pour croire. Des remerciements par des inscriptions toutes faites et laconiques suffisaient amplement !      

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Commentaires

  1. Je ne savais pas que quelque chose ou quelqu'un avait été inventé dans la Bible....
    Mais chacun est toujours libre de ses opinions. Après tout, nous ne sommes que des créations de Dieu et nous ne savons rien du tout....

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  2. Bonjour,
    Permettez quelques mots sur le personnage d'Esdras.
    Je me permets également de vous transmettre le lien concernant l'article de mon blog d'où est tiré cet extrait, au cas ou vous souhaiteriez y consacrer quelqu'autres secondes de votre précieux temps. Merci.
    ESDRAS (Hezra)
    Sous le règne d'Artaxercès (la 7ème année de son règne), vers 456 ou 458, vint à Jérusalem une nouvelle colonie de Judéens, conduite par Esdras ; « c'était un scribe bien exercé dans la Loi de Moïse », dit-on. En réalité, un mauvais écrivain, ignorant et et prétentieux.
    Il avait pris connaissance du Sépher, emporté à Babylone, et c'est lui qui en rapportait la traduction (il ne faut pas oublier qu'à cette époque on ne parlait plus la langue de Myriam).
    D'un caractère dominateur et ambitieux, d'un esprit faux et étroit, Esdras était en même temps dévot dans le mauvais sens du mot, c'est-à-dire adonné aux pratiques futiles. On l'a comparé, non sans raison, à un clérical moderne. Mais ce qui le distinguait surtout, c'était sa haine de la Femme et le mépris qu'il affectait de lui prodiguer. Son premier acte en Judée en témoigne :
    Il apprend que les Juifs ont pris des femmes appartenant à l'ancien régime gynécocratique, ce qu'il traduit par le mot « étranger », qui servait à désigner « ceux de l'autre parti » ; son premier soin est d'en débarrasser « la sainte race mâle », qu'il ne veut pas voir mêlée à ces viles femmes. On eût dit que la Terre allait s'écrouler.
    Voici comment il exprime son indignation : « Lorsque j'entendis ce discours, je déchirai ma tunique et mon manteau et je m'arrachai les cheveux de la tête et les poils de la barbe et m'assis atterré » (Esdras, 9, 3) ; et, furieux, il fit expulser les femmes et leurs enfants.
    Tel fut son début. Ce qui n'empêche qu'on trouva plus tard des Juifs qui avaient pris des femmes asdodites, ammonites et moabites.
    Cette belle colère n'était qu'une comédie ; il voulait imiter l'indignation des Prophétesses et prenait leur ton et leurs phrases, en les exagérant et en appliquant aux femmes les reproches qui avaient été adressés aux hommes « des autres cultes », aux goïm.
    LE NOUVEAU SÉPHER D'ESDRAS
    Aussitôt que les anciens fidèles de la Thorah surent qu'Esdras s'occupait de récrire le Sépher en le dénaturant, quelques-uns d'entre eux se réunirent pour combattre cette imposture. La lutte s'engagea.
    Suite : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/histoire-des-israelites.html
    Cordialement.
    Accueil de mon blog : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/

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  3. Esdras a pris l'argent du culte et les autres offrandes et s'est enfui probablement et c'est nehemie qui reconstruisit le temple

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