La femme au Moyen Age : vie de couple

Au Moyen Age, la femme n’est pas une individualité propre. Dans les textes, elle n’est jamais appelée par son nom. Elle est la « fille de », puis la « femme de ». Seules les dames de la haute aristocratie sont désignées par leur nom. Juridiquement, la femme est considérée comme une mineure placée sous la responsabilité d’un homme.

La femme par le biais du mariage est l’instrument de la stratégie d’union de deux familles. Les mariages d’amour sont peu fréquents et sont davantage l’apanage des classes défavorisées, dans lesquelles les enjeux politiques et économiques sont moindres. La pratique du rapt, visant à forcer la famille de la mariée à céder la femme déshonorée par cet acte, est de moins en moins acceptée et pratiquée au cours du Moyen Age.
Des couples peuvent parfaitement vivre en union libre. Le concubinage est reconnu par la société. Il s’agit d’un état transitoire permettant le mariage ou la séparation si les partenaires ne parviennent pas à vivre ensemble. L’Eglise surveille ces couples et sanctionne tout manquement aux règles de bonnes conduites. A partir du XVe siècle, le concubinage n’est plus aussi bien perçu.
Au concile de Latran III de 1139, l’Eglise rend obligatoire la bénédiction du mariage. Puis en 1215, lors de Latran IV, elle impose le mariage monogame et indissoluble. Le mariage dans sa conception moderne est donc une invention médiévale. Il s’agit d’une alliance irrévocable car prise devant Dieu. Progressivement, l’union réalisée dans l’intimité ou devant le seigneur se trouve reléguée à une simple promesse, qui correspond à nos actuelles fiançailles. Celle-ci peut tout à fait être dénouée. L’anneau symbolise une union sans fin. Seule la femme le porte. L’homme ne le mettra qu’à partir du XIXe siècle. Le passage devant le prêtre ne devient obligatoire qu’au XVIe siècle.

Après le mariage, la femme s’établit chez son époux avec sa dot. Par la suite, les fruits de l’union sont de droit commun. Seul l’adultère constitue un motif de divorce. La tromperie doit se faire devant témoins. Au moment de la séparation, le mari décide seul du partage des biens.

L’accouchement est une affaire de femmes. La période qui s’ensuit, appelée les relevailles, englobe une série d’interdits. Selon la Bible, la femme est considérée comme impure pendant quarante jours. Dans la réalité, il s’agit de 18 jours. La femme ne plus cuisiner, certaines activités et le contact avec certains objets sont prohibés. L’homme prend en charge le foyer. Durant ce temps, la femme se repose et reçoit la visite de sa famille et de ses amies. Ces derniers lui offrent des friandises. Le parrain donne un plateau d’accouchement. Il sert d’abord à apporter le repas à la jeune mère alitée, avant d’être exposé dans la maison. En effet, l’une des faces est décorée de scènes représentant l’amour, la fidélité ou la nativité.

Une femme veuve hérite des biens de son mari et peut reprendre ses affaires. Même si le mari peut lui avoir donné un tuteur, comme un membre de sa famille ou le fils. Elle monte ainsi dans la hiérarchie sociale.

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Commentaires

  1. Je cherche des information sur l'education des filles au Moyen Age .Avez-vous quels que renseignement a me faire part ?

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  2. Je n'ai pas grand chose à vous proposer. Essayez à tout hasard les ouvrages suivants :
    KLASPICH-ZUBER Christiane: Histoire des femmes en Occident, Plon, 1991
    POWER Eileen : Les Femmes au Moyen Age, Aubier, 1979
    HENSCH Alice : De la littérature didactique du Moyen Age s'adressant spécialement au Moyen Age, 1903.

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  3. salutation,
    Le livre chevalier léttré de Martin Aurell parle un peu de ce sujet

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