Mystère et Loup-garou - L'histoire d'Arline de Barioux
Le XVIe siècle est une période où l'Eglise doit
faire face à moult désagréments. D'abord sa scission. Catholiques et
Protestants se battent dans toute l'Europe... Et l'Eglise voit apparaître des
histoires de sorcières et de monstres partout. L'une d'elle raconte l'histoire
d'un fameux loup-garou. Ainsi, débute cette petite histoire: Nicolas De
Barioux, seigneur d'Apchon, près de Mauriac, voit venir Griffoul, un chasseur
du pays qui lui a promis du gibier pour le jour-même.
- Alors? demande le gentilhomme, m'apportes-tu
du lapin ou du perdreau?
Griffoul est désolé car il n'a pas tué de
gibier. Mais il raconte une bien étrange histoire: sur un chemin dérobé en
pleine forêt, un énorme loup s'est jeté sur lui et l'a attaqué. Courageux,
l'homme a dû se défendre dans un terrible corps à corps, en étant, à « deux
griffes » de se faire arracher la peau. Mais, la joute a finalement tourné
à son avantage: avec son couteau de chasse il a quand même réussi à couper une
patte à la bête. Celle-ci s'est alors enfuie en hurlant.
- Voici la patte, dit Griffoul fièrement.
Mais, dans sa gibecière, c'est une main de
femme qu'il trouve sanguinolente, avec une bague à un doigt. Il s'horrifie et jette
la main à terre. Mais s'est surtout Nicolas de Barioux qui parait le plus
pétrifié à cette vue.
- Laisse-moi cette main, dit-il, et rentre chez
toi.
Le gentilhomme part alors à la recherche de sa
magnifique épouse, Arline, qui est quelque part dans sa demeure. Il la retrouve
assise près du feu de la grande cheminé qui trône dans la chambre seigneuriale.
Elle dissimule sa main droite dans son tablier. Tandis qu'elle pleure, lui avance en tremblant.
- Donnez-moi votre main à baiser, dit-il.
A ses mots, les pleures de la pauvre Arline
redoublent. Elle consent à montrer son bras droit, sectionné au poignet et
prétend s'être blessée avec un couteau.
- Voici votre main, répond son mari, avec votre
bague.
- Je suis ensorcelée... finit-elle par avouer.
Une fois par semaine, je me transforme en loup. Cet après-midi, c'est vrai,
j'ai attaqué Griffoul et c'est lui qui a coupé ma patte. Voilà pourquoi je n'ai
plus de main à ce bras...
Le cœur brisé par cette malheureuse situation,
car il aimait tendrement sa femme, Nicolas de Barrioux accomplit tout de même
son devoir de chrétien. Il livra Arline à l'effroyable justice de l'Eglise de
cette époque qui bâcla son enquête pour mieux la condamner à mort. La
louve-garou... pardon, Arline de Barioux fut brûlée à Riom le 12 juillet
1588.
Image: enfant-garou (Kunstmuseum, Munich)
En voilà, une histoire dingue !!! Un magnifique thème pour film fantastique ! Pauvre femme !!!
RépondreSupprimerAmicalement,
Huguette :-D
oui , histoire de dingues , même si le passage de la torture n'a pas été cité dans ce texte ... et que le mari aurait arrangé tout ça avec le chasseur pour couper la main de sa femme volage dans le but de la faire brûler vive par le justice pour se venger ...
SupprimerCette histoire a été reprise dans le film "le chaperon rouge" qui est, euh, loin d'être le meilleur film de Loup-Garou que j'ai pu voir.
SupprimerAu château de Blois, il est possible d'admirer le portrait de Pedro Gonzales, surnommé l'homme singe à cause de sa pilosité, montré à la cour d'Henri II séjournant à Blois.
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJe suis très intéressée par cette histoire d'Arline de Barrioux. Pourriez-vous me dire de quelles sources provient-elle? Références de livres ou d'archives... D'avance merci.
evaneluna@yahoo.fr
Evane Luna
Après avoir fait quelques recherches, je pense qu'on peut davantage parler de légende que d'histoire réelle. La source est dans le livre de l'inquisiteur Henry Boguet "Exécrable discours des sorciers" qui a été reprise sans regard critique par Jules Michelet dans sa "Sorcière". Les spécialistes de Boguet ont déjà mentionné que son livre était rempli d'histoires saugrenues présentées comme réelles; par exemple il parle de 150 loups garous qui infestaient Constantinople! Michelet parle d'un procès. Aucune pièce d'archive n'a été trouvée. Quant aux noms de famille ils ne correspondent à aucune famille noble des environs d'Apchon.
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