L'étrange culte de Pélops
Il
existait au temps de la Grèce classique de biens étranges cultes que l’on
rendait à tel héros ou telle divinité. La Grèce, mais également l’Anatolie,
regorgeaient de grands temples ou bien de petits autels dans lesquels les
prêtres rendaient le culte. A Olympie, beaucoup de temples et de cérémonies
religieuses parcouraient l’année et bien évidemment lors des fameux jeux.
Pendant ces réjouissances, le monde antique semblait mettre en suspend les différentes querelles qui existaient entre
les différents peuples – grec, perse, égyptien – et on venait de tous les
contours de la Méditerranée pour assister aux joutes olympiques des athlètes
grecs. C’est dans le temple du héros Pélops que je vous emmène. Son nom vous
est inconnu et pourtant il est le héros mythologique qui donna jadis son nom au
Péloponnèse, célèbre île qui abritait alors la très virile cité de Sparte. Dans
le Pélopion, le temple qui lui était dédié, avait lieu de biens étranges
cérémonies.
Le
Pélopion était l’œuvre d’Héraklès, quatrième descendant du héros, dont il traça
au sol le plan du futur temple et fit le premier sacrifice. Pélops était une
figure centrale de la mythologie grecque bien que moins célèbre, aujourd’hui,
que son semi-divin descendant Heraklès. Fils de Tentale, lui-même fils de Zeus,
Pélops fut l’amant de Poséidon qui s’était terriblement éprit de lui et
remporta une célèbre course de char contre le roi Oenomaos. Cet épisode épique
était toujours célébré au moment des jeux par d’autres courses. Oenomaos mourut
pendant sa confrontation avec Pélops laissant sa fille Hippodamie et son
royaume – situé vous l’avez deviné dans le Péloponnèse – au vainqueur.
Aussi,
chaque habitant du Péloponnèse se devait de rendre hommage à Pélops mais ils
devaient le faire – au moins une fois dans leur vie – d’une bien étrange
manière. Le Pélopion conservait soigneusement les reliques du héros parmi
lesquelles son épée et ses ossements qui reposaient à l’intérieur d’un caveau
sur lequel les prêtres immolaient, le premier jour des jeux, un bélier noir. Mais
la cérémonie allait plus loin et prenait parfois l’image de messe … sadique et
masochique. Ecoutez donc :
Les
jeunes éphèbes, c’est à dire les jeunes grecs sortis de l’âge de l’enfance
(15-18 ans), et vivant dans la terre du Péloponnèse devaient sacrifier de leur
personne en se faisant frapper le derrière jusqu’au sang par des prêtres
affublés de fouets en lanières de bœuf ! Il fallait que le sang coule en
mémoire des sacrifices que le héros avait fait pour rendre sa contrée prospère
et heureuse. La scène peut se représenter ainsi : de jeunes garçons faisaient
face au tombeau en le fixant ardemment. Ils étaient obligés de se dénuder et la
foule, qui participait également au "spectacle", voyait alors les prêtres prendre
un malin plaisir à faire souffrir la chair des éphèbes qui à chaque coup
devaient citer le nom du héros. Aucun gémissement ni hurlement… seule la dévotion
devait prévaloir. Les jeunes filles n’étaient pas les dernières à regarder. En
effet, celles qui n’étaient pas encore mariées pouvaient se rendre aux jeux et
participer aux liturgies religieuses. Elles n’étaient pas friandes d’un tel
spectacle – quoique ? – mais attendaient toutes un moment rare mais ô
combien symbolique. En effet, malgré la douleur, il apparaissait parfois qu’un
jeune homme s’abandonnait, recouvrant de sa semence le tombeau du héros… Les
jeunes filles détalaient à vive allure dans le temple d’Héra tout proche pour
accomplir un vœu en faveur de leur mariage à venir car disait-on, il fallait
voir dans la jouissance du rite du fouet… un heureux présage ! Je ne
comprends pas trop le message si ce n’est que le mariage peut faire… mal au
derrière… et que cela procurait un certain plaisir.
???
Il
est vrai que les rites monothéistes furent par la suite bien moins sanglants,
bien moins douloureux… mais étrangement moins amusant à raconter !
Pourriez-vous citer vos sources, s'il vous plait.
RépondreSupprimerMerci Maximilien pour votre intéressante contribution. En effet, comme l'a demandé Etienne en mai 2018, nous vous serions reconnaissants d'indiquer les sources. Merci d'avance.
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