De César à Auguste : la mort de la république romaine

« Je ne suis pas roi, je suis César », rétorque le consul à vie aux membres du Sénat. Rien n’y fait, les sénateurs profondément attachés à la République ne tolèrent plus l’homme, qui semble s’accaparer plus de pouvoirs de jour en jour et qui se prend pour un dieu. En -44, une soixantaine d’hommes menés par Marcus Brutus, fils adoptif de César, assassinent ce dernier. Cet évènement marque les soubresauts de partisans attachés au régime républicain régissant Rome depuis 500 ans. Il s’agit d’une république oligarchique dans laquelle, le pouvoir est détenu par les riches familles terriennes (les patriciens) au détriment du peuple (la plèbe), qui ne peut s’exprimer qu’à travers ses tribuns.
Si la République parvient à gouverner la ville et la péninsule italique, elle n’y parvient plus lorsqu’il s’agit de son empire, comprenant le Sud de la Gaule, une partie de l’Espagne, la Grèce et les côtes africaines.

L’expansion romaine se traduit par une crise sociale. Les conquêtes entraînent l’émergence de nouvelles élites. Les marchands s’enrichissent par l’ouverture de nouveaux marchés et l’accès à un nombre grandissant de ressources. Grâce à leur fortune, ils acquièrent des terres et accèdent aux magistratures et aux hautes fonctions. L’écart entre riches et pauvres est provoqué, également, par l’arrivée massive d’esclaves, qui concurrencent les classes populaires sur le marché du travail. Celles ni n’ont même pas accès à des lopins de terre, accaparés par les marchands et les militaires.
Afin de remédier à cette situation, le consul Caius Marius, au début du Ier siècle av. JC, crée, en autre, l’armée de métier. Les humbles combattent en échange de terres et d’une solde. A long terme, cette politique engendre des hommes tout acquis pour leur commandant. L’armée devient l’instrument de généraux ambitieux, cherchant à s’emparer des plus hautes responsabilités.

De Sylla, à Octave, en passant par César, Pompée et Marc Antoine, la République meurt à petits feux, sous les ambitions de ces hommes nouveaux, qui apparaissent comme les seuls capables de faire régner l’ordre dans l’empire et à Rome.
A partir de -27, Octave devenu Auguste, s’accapare peu à peu tous les pouvoirs, avec l’approbation du Sénat. Il est imperator, c'est-à-dire qu’il dirige les armées et a autorité sur tous les gouverneurs des provinces impériales, qui constituent la majorité des provinces de l’empire. Il gère la politique étrangère et l’administration intérieure. Considéré comme le représentant du peuple, il prend les prérogatives des tribuns sans en avoir le titre. Ainsi, il dispose du droit de veto sur toutes les actions du Sénat et peut soumettre des lois au nom des assemblées populaires, les comices. Il est également grand Pontife, chef de la religion, devenant l’autorité morale dans l’empire.
Les institutions républicaines perdurent, mais elles sont peu à peu vidées de leur substance. Les sénateurs n’ont plus de prérogatives au niveau de l’empire et se limitent aux provinces sénatoriales et à la ville de Rome. Les sénateurs sont concurrencés par la nouvelle administration impériale, dont les membres sont issus, pour la plupart de l’ordre équestre.
Auguste apparaît comme le sauveur de la République et comme le garant de l’ordre ainsi que de la paix, après plusieurs années de guerres civiles.
Durant son principat, Auguste réorganise et agrandit l’empire, modernise l’appareil administratif pour l’adapter à un si vaste territoire et instaure le culte impérial, véritable ciment de populations si différentes.

La République romaine s’est effondrée suite à son échec à contrôler un trop vaste territoire, par rapport à la cité-état initiale. Les conquêtes ont introduit des inégalités sociales et brisé le lien de confiance entre la plèbe et les patriciens. Le peuple se tourne vers d’autres élites. Ainsi, Auguste est perçu comme un sauveur, ayant ramené la paix après cinquante années de guerre civile. Le nouveau régime conserve les apparences de la République, mais le prince détient l’ensemble des pouvoirs. L’empereur permet de préserver les frontières de l’empire et d’intégrer toutes les populations y résidant.






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Mosaïque représentant la louve romaine allaitant Romulus et Rémus fondateurs de Rome et le sicle SPQR signifiant Senatus Populus Que Romanus (le Sénat et le Peuple romains) devise de la République qui perdure sous l'empire.

source image : endiscoming.blogspot.com

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