La borgnesse et le roi : Une liaison surprenante à la cour de Louis XIV

Ce cher Louis XIV, le roi soleil qui a ébloui l'Europe par sa puissance et sa magnificence, a également enflammé de nombreux cœurs ardents féminins de sa cour avec sa chaleur brûlante. Cependant, les ébats de cet amoureux invétéré des formes et des charmes féminins ne se limitaient pas aux femmes les plus magnifiques et gracieuses du royaume de France, comme on pourrait l'imaginer. Témoin de cela, la toute première femme à qui les faveurs du jeune roi puceau ont été adressées était... une borgne !


Louis XIV avait quatorze ans lorsque ses amours ont dépassé le stade des jeux de l'enfance pour devenir des relations charnelles entre deux adultes consentants. Anne d'Autriche, sa mère et régente du royaume, était inquiète. Son deuxième fils, Philippe, était attiré par les "vices italiens" et ne courtisait que de jeunes hommes. Heureusement, Louis penchait dans une autre direction. Néanmoins, il fallait lui faire goûter au fruit défendu assez rapidement et le faire subtilement succomber aux charmes de Vénus ! Un bon roi est un roi aimant et actif dans le plaisir. La pauvre reine-mère en savait quelque chose : en tant qu'épouse du très timide Louis XIII, son fils n'a été conçu qu'après vingt-deux ans d'une attente presque monastique.


À l'instar des premiers amours d'Alexandre le Grand, Louis XIV sera pris en main par des experts. Alexandre avait eu droit à une courtisane, Louis à une femme de chambre de la reine : Catherine Bellier, baronne de Beauvais, plus connue sous le nom peu flatteur de Cateau la Borgnesse. Cette femme semblait désagréable à bien des égards : elle était âgée de quarante-deux ans et passait pour une mégère lubrique qui, selon les rumeurs, aurait profité des élans excités du jeune prince en le "violant" lors d'une rencontre fortuite dans un couloir. Tout excité qu'il était, Louis ne sembla pas remarquer la difformité de la baronne, qui allait pourtant à l'encontre de toute notion de beauté. Si Anne d'Autriche était bien l'instigatrice d'un tel "complot", on peut s'étonner de ce choix. La laideur de cette femme aurait pu tout autant le dégoûter ! La suite démontrera le contraire.


Louis XIV semblait même apprécier la compagnie de cette "borgnesse". À tel point qu'il lui rendit plusieurs fois visite. Était-elle une si bonne enseignante ? Sa lubricité faisait-elle d'elle une femme si attirante ? Quoi qu'il en soit, Louis XIV devint, selon les dires des dames, un amant remarquable. Notons au passage que cette aventure connut quelques rebondissements. La baronne ne souffrit pas de cette relation, car elle devint propriétaire d'un hôtel particulier qu'elle fit construire avec des pierres réservées initialement pour le Louvre. En revanche, Louis ne reçut pas les mêmes amabilités ! Au cours de cette année, il tomba malade, atteint de blennorragie, une maladie plus familièrement connue sous le nom de chaude-pisse !


Et ce ne sont là que les prémices de l'immense histoire amoureuse de ce monarque !


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Image: mascaron de l’hôtel de Beauvais: portrait présumé de Catherine Bellier


 

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