L'affaire Galilée (2e partie)

En 1624, Galilée fait part au pape de son projet d’écrire un ouvrage sur les différents systèmes d’explication du monde. Urbain VIII donne son accord à condition de ne pas avantager l’un des systèmes. En 1628, Galilée termine son Dialogue touchant le flux et le reflux des marées. Il le soumet à l’Inquisition. La Congrégation demande à Galilée de modifier le titre, pour qu’il ne soit pas directement question des marées. C’est un exemple trop repris par les coperniciens. Il doit également rédiger une préface, où il indiquera ne pas prendre partie dans la querelle. De plus, Urbain VIII souhaite que l’auteur ajoute à la fin, l’argument de la toute puissance divine. Galilée accepte les modifications, car cela ne change rien sur le fond de l’ouvrage.


En 1630, la peste sévit à Rome. Les chercheurs de l’académie du Lynx se dispersent. Galilée sans le savoir, vient de perdre un précieux allié. Il publie son ouvrage à Florence et non à Rome, comme convenu avec la Papauté. Le nouveau titre est encore plus provocateur, car il stipule directement que l’auteur parle de la querelle entre les systèmes de Ptolémée et celui de Copernic, en omettant volontairement le système de Tycho Brahé. Le contenu est à l’image du titre. La partie sur Ptolémée est réduite et ne contient que des critiques. De plus, les arguments sur la puissance divine sont mis dans la bouche de Simplicius, personnage du livre bête et têtu.



A cette époque, l’Europe est plongée en pleine guerre de Trente Ans, opposant les puissances catholiques et protestantes. La France vient de rejoindre le camp des protestants, contre les Habsbourg. Urbain VIII est francophile et doit montrer aux Espagnols, qu’il ne soutient pas cette politique, de crainte d’être déposé et que Rome soit de nouveau mise à sac comme en 1527. Il faut montrer que la Papauté ne protège pas les hérétiques. Pour cela, rien ne vaut de condamner un hérétique pour l’exemple et de préférence quelqu’un de connu, pour faire impression. C’est à ce moment, que le livre de Galilée est présenté au pape.


Urbain VIII est furieux après lecture de l’ouvrage. De plus, l’injonction de 1616 revient sur le bureau pontifical. On affirme au pape, qu’il s’agit d’une injonction orale et que Galilée s’y était soumis. Par ailleurs, Galilée est devenu l’ennemi des jésuites, les fers de lance de la Contre Réforme. Le souverain pontife annule l’autorisation d’imprimer et ordonne au scientifique de se présenter devant le commissaire général de l’Inquisition. Déconcerté par cette réaction, le savant arrive à Rome le 13 février 1633. Il est placé en résidence surveillée, puis passe devant une commission spéciale dirigée par le cardinal Barberini, plutôt favorable à Galilée. Condamner un savant aussi célèbre permettrait de prouver aux souverains catholiques que la Papauté ne plaisante pas. Cependant, Urbain VIII souhaite une condamnation minime. La commission va en ce sens. Galilée est simplement accusé de désobéissance envers le Saint Siège et aucunement d’hérésie. Le dossier est transféré devant l’Inquisition pour jugement. Le chef d’accusation ne peut être modifié.


Le procès s’ouvre. Lors de la première audience, Galilée n’a aucun mal à démontrer que l’injonction n’est pas recevable. Les juges abondent en son sens et la pièce est retirée du dossier. Le lendemain, lors de la seconde audience, Galilée se repend et reconnaît les accusations portées contre son livre.


Le 22 juin 1633, il abjure ses erreurs et il est condamné à une assignation à résidence. Il vit à Rome, puis à Sienne et enfin à Florence. Il rédige un dernier ouvrage sur la mécanique et les mouvements locaux, avant de mourir le 8 janvier 1642.



Galilée a davantage été condamné plus pour des raisons politiques que scientifiques ou théologiques. Il aurait pu s’en sortir, si son caractère sanguin et ses excès de confiance ne l’avaient pas emporté. Croyant absolument avoir raison, Galilée met tout et n’importe quoi en œuvre pour prouver, ce qui à l’époque, n’était qu’une hypothèse parmi d’autres et qui allait à l’encontre d’un système admis et ancrés dans les esprits, depuis plus de mille ans. En respectant les mises en garde du cardinal Bellarmin, sans s’en prendre aux jésuites le soutenant, et en respectant ses engagements auprès du Pape, Galilée n’aurait sans nul doute jamais été condamné.

Commentaires

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    Cordialement,

    Joël Col

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  2. Rappelons que Galilée, lors de son procès du 22 juin 1633, fut condamné par l'Église pour avoir "tenu et cru une doctrine fausse et contraire aux Saintes Écritures."

    Joël Col

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    . Un témoin absent du procès parle

    En écrivant son premier ouvrage ENTRE GALILÉE ET L’ÉGLISE : LA BIBLE, l’auteur a mis en évidence, au moyen d’une étude sémantique approfondie, que les découvertes scientifiques de Galilée – soleil ne tournant pas autour de la terre - étaient en parfait accord avec les Textes Originaux de la Bible, mais en désaccord avec leurs traductions.
    Cette réalité, qu’on ne saurait placer sous le boisseau, fait des Textes hébreux et grecs un témoin et défenseur de Galilée de premier plan.
    Absents du procès du savant, ils ont fait dire à Spicace, l’un des personnages de ce second livre quelque peu romancé, que « les absents n’ont pas toujours tort.»

    Ce dialogue montrera que l’Homme se complaît, comme par le passé, à rester dans ses traditions et à rejeter la Vérité. Mais, cette Vérité, ne finit-elle pas toujours par triompher ?


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    Chapitres
    1. Introduction : Création ou évolution ?
    2. Créationnistes, évolutionnistes, ou querelle entre religieux et non religieux
    3. L’évolutionnisme : Lamarck et Darwin
    4. Les girafes
    5. L’homme n’a pu se grandir
    6. Canins et bovins
    7. L’homme descendrait du singe !
    8. Et Dieu cria…
    9. Les jours de la création de la Genèse
    10. Vénus et les autres planètes
    11. L’écriture
    12. Conclusion



    Chaque chrétien devrait se sentir concerné par les sujets traités.
    À votre disposition pour répondre à toute question concernant ces ouvrages d’importance.
    Bien amicalement,

    Joël Col.

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  4. Notons que Galiée, dans son Dialogue, en 1628, n'omet non seulement de mentionner le système de Tycho Brahe, mais ignore - de mauvaise foi - la solution de Kepler, publiée dans l'Astronomia Nova, en 1609. 19 ans après Kepler, Galilée défend encore l'axiome platonien de la circularité des orbites.

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