Vauban, c'est de la dynamite !

L’invention de la poudre attribuée aux Chinois parvient en Europe au XIIIe siècle par l’intermédiaire des Arabes. Son utilisation dans le domaine militaire remonte au XIVe siècle. Les premiers canons sont sans effet sur les fortifications. Au milieu du XVe siècle, les artilleurs de Charles VII modifient les techniques de ces nouvelles armes à feu. Ils remplacent les boulets de pierre par des boulets en fonte, améliorent la composition de la poudre et fabriquent les fûts en bronze. Désormais, les remparts ne résistent plus aux tirs de mortier. Ces progrès techniques entraînent une révolution dans l’art des fortifications.

Les guerres d’Italie ont permis une accélération des recherches dans ce domaine. En 1515, Antoine de San Gallo substitue aux fortifications verticales des remparts bas en terre précédés d’un fossé, remplace les tours par des bastions triangulaires réduisant ainsi les angles morts et facilitant les tirs croisés. Les ingénieurs italiens modifient également le tracé des routes à l’intérieur des citadelles en adoptant des plans radioconcentriques. S’il permet de mieux contrôler les rues, il engendre un habitat peu commode.
Durant tout les XVIe siècle, l’école italienne est la référence en matière de fortification. Néanmoins, la grande importance accordée à la géométrie les amène parfois à des constructions peu adaptées au terrain. Ils sont peu à peu délaissés au siècle suivant au profit des Néerlandais et des Français.

Rationalisant le procédé d’attaque employé par les Turcs devant Candie, Vauban établit une méthode de siège, appliquée pendant les guerres de Hollande et qui restera appliqué jusqu’au milieu du XIXe siècle. Cette méthode est fondée sur l’occupation rationnelle du terrain par des tranchées, un emploi judicieux de l’artillerie et le souci de réduire les pertes. Après avoir établi les lignes de circonvallation et de contrevallation, il entreprend la construction des tranchées pour approcher les bastions. Ils forment des zigzags, afin d’éviter les tirs en enfilade. Des places d’artillerie couvrent l’avancée des fantassins.
Pour les systèmes défensifs, Vauban se base sur les travaux de Blaise François de Pagan comte de Merveilles. Il donne aux flancs des bastions un tracé perpendiculaire à la ligne de défense et organise des chemins couverts sorte d’avant garde, protégés par d’épaisses banquettes. Vauban reprend ce système en l’améliorant en fonction du système d’attaque qu’il a mis au point. Afin de parer les tirs en ricochet, il construit des petites tours d’artillerie derrière les banquettes.

Les nouvelles techniques mises au point par les ingénieurs Français et Néerlandais ont considérablement réduit le temps de reddition des villes et diminuent les pertes subies par les assiégeants, à l’heure où les guerres se gagnent encore par la possession des villes et des place-fortes.

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