Louis XVI (3/9) : le ministère Necker et les premières tentatives de réformes (1776 - 1781)

 


Après Turgot, c’est Jacques Necker, un banquier originaire de Suisse, réputé pour son art de manier l'argent et son souci d'économie, qui arrive aux Finances. Cette nomination choque car l’homme est roturier, étranger et protestant.
Oui, mais elle démontre bien mon ouverture d’esprit et mon souhait de mettre en avant également les capacités aux conditions sociales.

A ce titre, vous actez des réformes dans l’air du temps. Vous affranchissez les serfs du domaine royal. Vous abolissez la torture dans les procédures judiciaires.
J’autorise également les épouses à toucher des pensions sans autorisation. J’espérais que ces décisions prépareraient les esprits aux besoins de réformes.

La mission de Necker demeure identique : renflouer les caisses de l’État.
Et cela sans écraser les contribuables, ni irriter les riches et les propriétaires. Necker comprend que les dépenses ordinaires du royaume sont financées par l'impôt. Il faut en revanche trouver un moyen de financer les dépenses exceptionnelles. Il crée deux systèmes lucratifs à rendement immédiat : l’emprunt et la loterie. Il me propose de supprimer les parlements et intendants de provinces pour les remplacer par des assemblées provinciales recrutées dans le clergé, la noblesse et le tiers État.

On retrouve le projet de Turgot.
Bien qu'expérimentée à Bourges et Montauban, cette réforme est unanimement condamnée par les intendants, les princes et les parlementaires. Elle est donc vouée à l'échec et ne verra finalement pas le jour.

Et à nouveau, il y a incompatibilité d’humeur entre lui et vous.
Necker m’insupportait à vouloir rechercher à tout prix la popularité des milieux parisiens.

Il créait des réseaux de clientèles pour servir son travail. C’est la manière de fonctionner des financiers. Vous croyez ? Peut-être. J’ai l’impression qu’il cherchait à se hisser à un niveau qui n’était pas le sein.

Là vous parlez comme un monarque d’ancien régime.
Ce que je demeure, bien que réformiste.

Quoiqu’il en soit, en 1781, Necker rend public un Compte rendu de l’état des finances.
Quelle outrecuidance ! Il révèle l'usage détaillé des dépenses publiques et dévoile, dans un souci de transparence, tous les avantages dont bénéficient les privilégiés de la cour. Ces choses-là ne regardent que le monarque.

Les courtisans et autres ministres s’insurgent. Une réponse est rédigée, qui prétend que ce bilan est biaisé, que Necker dissimule les dettes de son action.
L’opposition est trop farouche. Je ne le soutiens plus au risque de me retourner contre l’aristocratie. Ce dernier ne tarde pas à me remette sa démission.

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Sources
Texte :
- PETITFILS Jean-Christian : Louis XVI, Perrin, 2021, 1183p
- Louis XVI, Historia thématique, n°99, janvier-février 2008, 88p.

 

 

 

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