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Pythagore : Entre Légende et Vérité - Une Quête Cosmique de Sagesse

Dans les ruelles sinueuses de l'ancienne Samos, une île grecque située dans la mer Égée à l'est de la péninsule grecque, un jeune homme aux yeux brillants de curiosité déambule sous le ciel étoilé de l'année 570 av. J.-C. Son nom est Pythagore, et il est destiné à devenir l'un des plus grands penseurs de tous les temps. Ce n'est pas un rêve ordinaire qui le guide ; c'est une vision cosmique, une quête de vérité qui va changer le cours des mathématiques et de la philosophie pour toujours. Il va révolutionner notre compréhension de l'univers et établir des principes qui transcendent le temps et l'espace. Et si les étoiles s'étaient alignées un peu différemment, il aurait même pu être élevé au rang de divinité.


Nous nous promènerons dans sa vie naviguant entre la légende et la vérité.


Pythagore est le fruit d'une union presque divine. Son père, Mnésarque, est un orfèvre de renom, et sa mère, Parthénis, est considérée comme la plus belle des Samiennes. Selon la légende, tous deux descendent du héros Ancée, fils de Poséidon, le fondateur de Samos. D'ailleurs, lors d'un voyage à Delphes, Mnésarque consulte la Pythie, qui lui prédit que son fils surpassera tous en beauté et en sagesse. Ému par cette prophétie, il change le nom de sa femme en "Pythaïs" et nomme son fils "Pythagore", signifiant "prédit par la Pythie".

Dès son plus jeune âge, Pythagore montre des signes d'un destin exceptionnel. Il est notamment fasciné par les formes géométriques des bijoux que son père crée et résout plusieurs problèmes mathématiques complexes, ce qui stupéfie ses enseignants. Mais ce n'est que le début. Pendant son adolescence, il domine déjà en force, en beauté et en intelligence tous les autres jeunes hommes de son âge. Il est comme un jeune Apollon parmi les mortels. Presque naturellement, à l'âge de 17 ans, Pythagore participe aux Jeux olympiques où il remporte toutes les compétitions de pugilat, un ancêtre de la boxe anglaise.


Éternellement insatisfait des connaissances locales et poussé par une soif insatiable de savoir, il part pour explorer le monde, le démonter, le comprendre et enfin découvrir son sens philosophique certes, mais surtout… géométrique !

À 18 ans, Pythagore quitte son île natale de Samos pour se rendre à Lesbos. Là, il étudie sous la tutelle de Phérécyde de Syros, un sage qui est le premier à proclamer que l'âme humaine est éternelle. Pythagore est fasciné par ces idées, qui sèment les graines de sa propre théorie sur la transmigration des âmes. Il affirme alors être la réincarnation de plusieurs figures mythiques, dont Éthalidès, fils d'Hermès, pour son extraordinaire mémoire et Euphorbe, un héros de la guerre de Troie abattu par Ménélas (Pythagore reconnaît le bouclier du héros troyen lors d’un pèlerinage à Argos où il est alors conservé). En effet, Pythagore prétend ainsi se souvenir de ces vies antérieures, ajoutant une couche de mystère à sa personnalité déjà fascinante.


Quittant les rivages grecs, il décide d’embrasser l’Orient qui est plus riche en souvenirs, en histoires et donc en savoirs. Après un bref passage en Syrie, il descend vers 547 av. J.-C. pour découvrir la terre des antiques Pharaons, l’Égypte. Déjà réputé, il est accueilli par les prêtres de Memphis. Il apprend la langue égyptienne et s'initie à la géométrie et à l'astronomie. Plus tard, il est initié aux mystères de la résurrection d'Osiris où les prêtres lui appliquent sur la cuisse un disque ailé d'Atoum-Râ en feuille d'or, lui valant le surnom de Pythagore "chrysomère, à la cuisse d'or". Les germes de fonder sa propre confrérie d’initiés semblent être nés de ces initiations.


Et pourtant, c’est ailleurs que naissent les deux aspects les plus fascinants de sa mythologie.


Capturé comme ennemi politique par Cambyse, le roi perse qui a conquis l'Égypte, Pythagore est envoyé en esclave à Babylone. De par son érudition, il se voit confier une tâche qui, pour d'autres, serait une corvée : la gestion et le classement des archives de la cité. Mais pour lui, c'est une bénédiction déguisée. Les tablettes cunéiformes qu'il manipule sont des trésors de connaissances anciennes, des fenêtres sur des mondes lointains et des époques révolues. Impressionnés par son savoir, ses gardiens lui accordent un rare privilège : quelques heures de temps libre chaque jour pour étudier ces tablettes. Parmi elles, il trouve des tablettes de calcul, des équations et des formules géométriques qui captivent son esprit.

Un soir, alors que la lumière des lampes à huile jette des ombres dansantes sur les murs de la salle d'archives, ses yeux sont attirés par une tablette particulière. Elle contient des schémas de triangles aux côtés marqués par des mesures. Un principe géométrique y est esquissé, mais pas complètement théorisé. Pythagore sent son cœur battre plus fort. Il prend une tablette vierge et un calame, et commence à griffonner des figures, des formules, des équations. Les heures passent sans qu'il s'en rende compte, son esprit est entièrement absorbé par le problème.


Soudain, comme si une lumière divine éclairait son esprit, tout devient clair. Il écrit, presque en transe, comme si sa main était guidée par les dieux eux-mêmes : "Si un triangle est rectangle, le carré de la longueur de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des longueurs des deux autres côtés." Il s'arrête, le calame suspendu en l'air, et contemple ce qu'il vient d'écrire. Une émotion intense l'envahit, comme s'il venait de déchiffrer une partie de l'architecture de l'univers. Dans cette salle d'archives, entouré de tablettes anciennes et de la douce lumière des lampes, Pythagore sait qu'il vient de franchir une étape cruciale dans sa quête de la vérité universelle


Plus tard, toujours à Babylone.


Alors que Pythagore se promène un des nombreux jardins des palais de Babylone, cherchant à échapper à l'agitation de la cité, il croise le chemin d'un homme au visage buriné et aux yeux pétillants de sagesse. Intrigué, il s'approche et engage la conversation. L'homme se présente comme un philosophe itinérant, un chercheur de vérités universelles. Ils s'assoient à l'ombre d'un palmier, et une conversation s'engage, aussi fluide que l'eau du fleuve Euphrate qui coule non loin de là.

Le philosophe parle d'un dieu suprême, un être tout-puissant qui domine d'autres divinités mineures et sans importance. Pythagore, en retour, partage ses réflexions sur la mécanique céleste, les mathématiques et la géométrie. Le sage écoute attentivement et dit finalement : "Seul un dieu peut décrire géométriquement le monde, car la complexité et la beauté de l'univers ne peuvent être l'œuvre du hasard."


Ces mots résonnent dans l'esprit de Pythagore comme une mélodie céleste. Il commence à envisager une idée audacieuse, presque sacrilège : et si lui-même est un de ces architectes divins de l'univers ? L'idée de devenir la réincarnation d'un dieu germe dans son esprit, nourrie par ses découvertes mathématiques et sa quête incessante de la vérité. Il se sent soudainement investi d'une mission divine, celle de déchiffrer les mystères de l'univers à travers les nombres et les formes.


Avant de prendre congé, Pythagore remercie le sage pour cette conversation éclairante et lui demande son nom. "Je suis Zarastas," répond l'homme. Mais dans l'effervescence de ses nouvelles idées, Pythagore entend "Zoroastre," et il sourit intérieurement. Pour lui, cette rencontre n'est pas une coïncidence, mais un signe du destin, une confirmation que sa quête de la vérité est bien plus qu'une simple recherche académique. Elle est, en effet, une mission divine.


Après ses rencontres fortuites et ses découvertes révolutionnaires, Pythagore se retrouve seul dans sa chambre, entouré de tablettes cunéiformes et de parchemins. Une réflexion profonde l'envahit. Il pense aux "sophistes," ces hommes de savoir qui excellent dans leur domaine. Mais lui, il aspire à quelque chose de plus grand, de plus noble. Il ne veut pas simplement être un expert ; il veut être un chercheur de vérité, un amoureux de la sagesse. C'est alors que le mot lui vient à l'esprit, comme une étincelle divine : "Philosophe". Il le murmure d'abord, goûtant chaque syllabe. Le terme vient du grec "philosophia," signifiant "amour de la sagesse". En se nommant ainsi, il réalise qu'il ne définit pas seulement sa propre quête, mais qu'il établit également un idéal pour les générations futures. Ce mot, il le sait, changera à jamais la manière dont l'humanité aborde la quête de la connaissance et de la sagesse. Il se lève, prend une nouvelle tablette et un calame, et commence à écrire, convaincu que ce terme sera son héritage le plus durable.


Plein de sagesse, il obtient son affranchissement et repart en Grèce après presque 30 ans d'absence. Son but désormais est de transmettre ses connaissances comme un héritage divin.


Après ses révélations et sa nouvelle compréhension de lui-même en tant que "philosophe", Pythagore ressent un appel intérieur à partager sa quête de la vérité. Mais il sait que cette connaissance est trop précieuse pour être partagée avec tous. Seuls les dignes, les initiés, devraient y avoir accès. Avec cette idée en tête, il entreprend un voyage vers Crotone, une cité grecque en Italie du Sud. Là, il fonde l'école Pythagoricienne, un sanctuaire de la sagesse où les esprits les plus brillants pourront s'épanouir.


L'école est bien plus qu'un simple lieu d'enseignement ; c'est une confrérie secrète avec ses propres règles et rituels. Les membres, triés sur le volet, sont tenus au secret le plus absolu. Ils suivent un régime alimentaire strict, évitant les fèves, que Pythagore considère comme contenant l'essence de la vie humaine. Le but ultime de cette confrérie n'est pas seulement l'acquisition de la connaissance, mais aussi l'élévation de l'âme et, à travers elle, de toute l'humanité. Ils deviennent rapidement influents, conseillant rois et dirigeants, car Pythagore croit que la véritable sagesse doit aussi s'appliquer au monde réel pour créer une société plus juste et harmonieuse.


Mais au fil du temps, quelque chose change. L'aspect scientifique de l'école commence à se teinter de religiosité. Les membres de la confrérie commencent à voir en Pythagore non seulement un savant et un philosophe, mais aussi une figure quasi divine. Les rituels deviennent plus mystiques, les enseignements plus ésotériques. Pythagore lui-même, peut-être influencé par sa rencontre avec le sage qu'il croit être Zoroastre, commence à se voir comme un architecte de l'univers, peut-être même une réincarnation d'un dieu. Sa figure se transforme progressivement, passant de celle d'un philosophe à celle d'un Dieu-Philosophe, un être qui détient non seulement la connaissance mais aussi la clé de l'énigme cosmique de l'existence. Et ainsi, la confrérie qu'il a fondée devient un mélange complexe de science, de philosophie et de mysticisme, reflétant la transformation de son propre être.


Dans l'enceinte sacrée de l'école Pythagoricienne à Crotone, Pythagore se tenait seul dans une salle éclairée par la lueur vacillante des lampes à huile. Les murs étaient ornés de symboles ésotériques et de formules mathématiques, un sanctuaire dédié à la connaissance et au divin. L'air était imprégné d'une aura mystique, comme si les dieux eux-mêmes chuchotaient les secrets de l'univers. Pythagore se sentait comme un navigateur céleste, cherchant à cartographier les constellations invisibles de la vérité. Ses disciples, vêtus de robes blanches, avaient quitté la salle, laissant le maître seul avec ses pensées et ses papyrus.

Il prit une plume d'oie et trempa son extrémité dans un encrier. Devant lui se trouvait un parchemin vierge, prêt à recevoir les fruits de sa réflexion. Ses yeux se fermèrent un instant, et il se perdit dans une méditation profonde. C'était comme si les nombres dansaient autour de lui, formant des motifs complexes qui se révélaient être les fondations mêmes de la réalité. Et puis, comme une étoile filante traversant le ciel nocturne, une idée surgit dans son esprit. Il rouvrit les yeux, sa plume volant sur le parchemin avec une urgence frénétique. Les nombres, la géométrie, la musique des sphères ; tout cela faisait partie d'un tout unifié, une symphonie divine qui résonnait à travers le cosmos.


Il y aurait encore tant à dire sur lui…


Soutenant les régimes oligarchiques, il craint les mouvements démocratiques. Selon lui, seuls les plus instruits et les plus nobles, donc ceux qui ont le plus à perdre, sont susceptibles de bien gouverner. Qui plus est quand c'est lui qui forme les dirigeants. Quittant son école assise sur des bases solides et déjà vieux, il se retire pour la cité côtière de Métaponte où sa maison sera nommée « Temple de Déméter » pour démontrer son aspect toujours nourricier et sa ruelle « Temple des Muses » pour son aspect inspirant.


Il y expire paisiblement en 497 av. J.-C. avec une aura telle qu'une religion se forma rapidement après sa mort. Une religion certes avec son lot de miracles et autres prophéties, mais surtout une religion basée sur la science et la recherche continuelle de faire progresser le monde. Trop dangereuse car faisant réfléchir les hommes, elle fut persécutée et ses disciples exterminés.



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