Le destructeur du nez du sphinx
Voilà
bien longtemps que les hommes de la riche et nourricière terre d’Egypte le
contemple. On vient également de loin pour se recueillir devant lui. Le Sphinx,
cet être gigantesque que les plus grands hommes révèreront comme un dieu est un
porte bonheur ! Né de la volonté du pharaon Khéphren, ce mastodonte taillé
dans la roche garde depuis 2500 av. notre ère environ le plateau de Guizèh et
ses somptueuses tombes : les pyramides de Khéops, Khéphren et Mykérinos.
Le Sphinx parcourt les siècles avec aisance bien qu’il faille régulièrement le
déterrer car le sable, inlassablement, vient le recouvrir jusqu’aux épaules. La
chrétienté puis l’islam passent et le culte du dieu lion à tête d’homme
s’éteint progressivement sans toutefois totalement disparaître. Les musulmans
d’Egypte le considèrent tel un génie et l’admirent comme une œuvre d’art
défiant la nature et rendant grâce au génie humain voulu par Dieu.
Malheureusement, les belles heures théologiques, bien souvent plus
intellectuelles et philosophiques que liturgiques, laissent parfois place aux
heures sombres dont les religions monothéistes ont su se rendre coutumières.
Nous
sommes en 1378 et malgré le va et vient incessant des guerres et des croisades,
il fait toujours aussi bon vivre dans l’ancien pays des pharaons. Le Nil,
« ce don », s’écoule toujours et distribue comme avant sa
« semence » bienfaitrice qui permet à l’Egypte d’être « un
grenier à blé » de la Méditerranée. Le pouvoir des Califes a cessé depuis
longtemps de faire la chasse au passé. Tout au plus on condamne, ça et là,
quelques réticents qui montrent ouvertement leur incapacité à accepter la vraie
foi : celle d’Allah. Juifs et Coptes coexistent, et tout ce monde essaye
avec plus ou moins de réussite, de vivre ensemble. On veut surtout oublier les
erreurs du passé comme celle du calife Omar qui, au VIe siècle, avait ordonné
la destruction totale de la fabuleuse bibliothèque d’Alexandrie, déjà peu épargnée
dans le passé. Une hérésie intellectuelle !
C’est
dans ce monde là que vit le soufi Mohamed Sa’im al-Dahr. Adepte des mystères de
l’islam et surtout orthodoxe musulman, il veut une observance pure et dure du
Coran. Aussi, lorsqu’il voit les paysans, pourtant tous musulmans, s’enquérir
de la bienveillance du Sphinx – cette idole païenne, ce symbole d’impureté, ce
synonyme de tout ce qu’un soufi exècre – pour que celui-ci favorise leurs
récoltes, Mohamed Sa’im al-Dahr ne tient plus ! Il harangue les foules et
lance des pierres sur un paysan hérétique quand il le reconnaît. Ses discours
sont enflammés et haineux, à l’image de ceux prononcés par l’admirable et non
moins inspiré St Cyrille qui, presque mille ans plus tôt, réclamait
courageusement le « démembrement » de la Sage Hypatie à Alexandrie.
Cependant,
le soufi ne parvient pas au même résultat. Au contraire on se détourne de lui
et comble du désespoir, on lui rit au nez. On colporte jusqu’aux autorités
locales l’existence de ce prédicateur « anti-Sphinx » mais on juge
que les extrémistes ont toujours existé et que le meilleur moyen de les faire taire
est de les marginaliser. On laisse donc faire. Conscient de son échec
théologique et politique, le soufi décide de passer à l’acte. A la faveur de la
nuit, emportant avec lui marteau, outillage divers de destruction et une
échelle, il s’en va accomplir un terrible forfait : détruire la face du
Sphinx. Effectuant avec fanatisme sa destruction, il ne voit pas les premières
heures de la journée arriver. Râ, l’ancien dieu du soleil éclaire désormais le
malfaiteur et les paysans qui se lèvent tôt pour accomplir leur rituel
d’offrande au Sphinx, aperçoivent le soufi. Celui-ci a déjà détruit le nez et
s’en prend désormais aux oreilles. Les paysans se ruent sur lui, lui arrachent
ses outils – quelques coups pleuvent – et Sa’im al-Dahr est accompagné, manu
militari, chez le gouverneur. Se rendant sur place, celui-ci constate les
dégâts et annonce, sans autre forme de procès, la pendaison du coupable pour
vandalisme.
Mohamed
Sa’im al-Dahr fut pendu puis son corps brûlé par les paysans devant le Sphinx
amoché. Comble de l’ironie, probablement que le soufi servit d’offrande ce
jour-là !
PS :
À l’image des prêtres d’Artémis à Ephèse qui, comprenant les motifs du pyromane
Erostrate, le condamnèrent à l’oubli (c’est raté !), je me suis permis de
ne pas citer le nom du soufi dans mon titre. Un moyen bien dérisoire, plus
symbolique qu’autre chose et surtout inutile – je le reconnais – de condamner
cet acte impardonnable et heureusement condamner. Des forfaits qui malheureusement
arrivent souvent ces dernières années.
MAIS NON C'ESAT OBELIX QUI A TOUT CASSER ;)
RépondreSupprimerPeut-être raconteront-ils, dans 2000 ans, l'histoire des statues de Bamiyan
RépondreSupprimerRêve qui ne deviendra jamais réalité, les voir.Mais j'ai eu la chance de visiter la Syrie avant le désastre.
L'être humain est vraiment stupide sans instruction neutre.
Mais ce n'est pas nouveau, les martelages de la reine Hatchepsout , parce qu'elle était une femme. Ceux ordonnés par le pharaon Akenaton, qui voulait promouvoir le monothéisme.
Que de désastres !
VOUS ETES COMPLETEMENT DANS L'ERREUR CHER MONSIEUR; EN 1798 QUAND NAPOLEON ARRIVE FACE AUX PYRAMIDES SON DESSINATEUR DOMINQUE VIVANT DENON A REPRESENTE LE SPHINX QU'IL ETAIT AVEC SON NEZ "BANTU"; CE DERNIER SERA CASSE SUITE AUX NOMBREUSES EXPEDITIONS EGYPTIENNES OCCIDENTALES QUI SE SUCCEDERONT EN PLEINE TRAITE NEGRIERE... CE, AVANT 1815... EVITEZ DE PARLER DE CE QUE VOUS IGNOREZ COMPLETEMENT, VOUS NOUS RENDRIEZ SERVICE. SON TRAVAIL SE TROUVE DANS LES ARCHIVES OFFICIELLES DE L'ETAT FRANÇAIS. PAS DE CHANCE, HEIN ?
RépondreSupprimerhttps://www.alamy.com/stock-photo-denon-at-sphinx-56759556.html
Non la représentation du sphinx du temps de Napoléon avec le nez cassé je l’ai vu il était bien cassé bien avant arrêtez votre afrocentrisme que tous les êtres
SupprimerIl faut cesser de faire de l’idéologie avec cette mode africaniste qui consiste à dire que tous les maux du monde viennnent de la France , et ce même là où les Anglais ont dominé!
SupprimerInutile de parler ainsi, le Sphinx est encore là pour longtemps, avec ou sans nez, C'EST LE GRAND SPHINX
RépondreSupprimerNez Sphinx
RépondreSupprimerDésolé de vous contredire mais Dominique Vivant Denon n’a jamais dessiné le sphinx avec son nez en 1798, car il fut détruit en 1378 par Mohammed Sa'im al-Dahr. De plus Frederick Lewis Norden en 1755 en fit la description déjà sans nez…
Vous n’aurez pas eu le nez creux sur cet épisode…;-)
Bonaparte n’est responsable en rien l’expédition était scientifique.
RépondreSupprimerNapoléon Bonaparte a formé de son initiative la « Commission des Sciences et des Arts » en 1798 pour emmener des scientifiques et des artistes lors de la campagne d'Égypte.
RépondreSupprimerLa Commission comptait environ 150 membres dont les plus célèbres étaient l’astronome Jean-Baptiste Joseph Delambre, le mathématicien Gaspard Monge, l’égyptologue Jean-François Champollion et le botaniste René Desfontaines.
Ces scientifiques ont entrepris des recherches dans divers domaines tels que l’archéologie, la géographie, l’égyptologie, la botanique, la zoologie et l’histoire naturelle. Leur travail a abouti à des découvertes et des connaissances significatives sur l’Égypte et son patrimoine.
Bonaparte y voyait une opportunité d'acquérir des connaissances précieuses sur l'Égypte et de renforcer la présence française dans la région.
Les membres de la commission ont contribué à l'exploration et à la compréhension de l'Égypte ancienne et moderne.
Et pour clore le débat avec l’armée Française qui aurait détruit le nez du Sphinx lors de la bataille des Pyramides,
elle s’est déroulée à environ 20 kilomètres à l’ouest du Caire, près du village de Gizeh. Pas très crédible…
(C’est donc bien Obelix, humour…;-)
Attention au prochain film Napoléon de Ridley Scott qui sort dans quelques mois, il est truffé d’erreurs, mais il va être spectaculaire !…
Vous avez raison. Marre de la propagande idéologique non sourcé et diffamatoire
SupprimerLes religions… comme quoi !!!
RépondreSupprimerToujours les anglais qui racontent des c…ries !!!
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