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Articles

Affichage des articles du septembre, 2011

Le colloque de Poissy

Le 9 septembre 1561, la Reine Mère Catherine de Médicis quitte le château de Saint Germain en Laye. Le cardinal Charles de Lorraine et Théodore de Bèze ont l’honneur de l’accompagner dans son carrosse. Le trio se rend à Poissy, dans le couvent des dominicaines. Catherine de Médicis profite de la présence d’un grand nombre de prélats, venus à Pontoise pour les Etats Généraux et les réunis en colloque à Poissy. Catherine de Médicis veut sauvegarder l’unité du royaume, se divisant sur la question religieuse. En effet, la réforme protestante se propage en France et touche tout particulièrement la noblesse. La majorité des personnes présentes à la cour se sont convertis au protestantisme, à l’instar d’Antoine de Bourbon, lieutenant général du royaume et père du futur Henri IV. Tout comme Michel de l’Hospital son chancelier, Catherine de Médicis pense que les dissensions sont la conséquence d’une ignorance mutuelle, et que les deux camps doivent apprendre à se connaître. Elle sent les membre

Perdiccas et la légende de la fondation du royaume de Macédoine

A l'occasion du grand rendez-vous de l'exposition au Louvre consacrée à Alexandre le Grand et à la Macédoine antique, il était impossible, pour moi, grand admirateur du géant Macédonien, de ne pas revenir sur l’événement. Cependant, plutôt que de vous parler d'Alexandre, j'aimerais, cette fois, vous conter la genèse de ce petit royaume, au nord des cités grecques, qui vit naître Philippe et son fils : la Macédoine . Si les Grecs ont longtemps considéré les macédoniens comme de simples barbares, ils ont pourtant en commun bon nombre d'histoires, telle la fondation des cités grecques par des héros ou la création de la Macédoine tout aussi poétique, romanesque et ... homérique ! Tout remonte au VIIIe ou VIIe siècle avant notre ère. Bien avant Alexandre, bien avant Périclès, alors que les cités grecques ne sont encore que des villages et que les âges obscurs entourent la Grèce dans un voile impénétrable et ténébreux. Point de démocratie ni de philosophes déclamant leu

Les pompiers de Paris soufflent leurs bougies

Dimanche dernier, 18 septembre 2011, la brigade des sapeurs pompiers de la ville de Paris ont fêté leur deux cents ans d’existence. Un soir de février 1810, l’empereur Napoléon Ier se réveille brutalement, en pleine nuit. Un incendie s’est déclaré dans son palais de Saint Cloud. Le feu est vite maîtrisé et on ne dénombre aucune victime. Suite à cet incident, Napoléon décide la création d’une garde de nuit spéciale à toutes les résidences impériales. Celle ci est intégrée à la garde de l’empereur. Le 1er juillet 1810, Napoléon Ier organise des festivités pour son mariage avec Marie Louise l’archiduchesse d’Autriche. Lors du bal donné chez l’ambassadeur près de la chaussée d’Antin, un incendie se déclare. Les secours évacuent le couple impérial en catastrophe. Marie Louise regagne Saint Cloud, tandis que Napoléon reste sur place, afin de superviser les opérations. Les secours se révèlent très insuffisant, si l’on en juge par le nombre de morts et de blessés recensés dans le rapport. Le l

Quand la folie s'empare de Charles VI : Retour sur les événements du bal des ardents

Combien de coups de folie a bien pu avoir Charles VI avant d'être surnommé « le fou » par ses contemporains jusqu'à nos jours ? Deux, si l'on en croit les sources historiques et les chroniques royales du XIVe siècle. Reprenons et posons les bases. Charles VI, fils de Charles V, est le roi de ce royaume que l'on nomme la France. Il est en guerre avec son voisin anglais pour la couronne et l'hégémonie sur ce royaume. Après plusieurs défaites, les Français ont repris la main, grâce notamment à des hommes comme Du Guesclin qui, en bon et efficace connétable de France, avait poussé les Anglais à la déroute à plusieurs reprises. Le règne de Charles VI, dans le prolongement de celui de son père, est une époque où l'on croit enfin que la France est dirigé par un souverain puissant et juste, capable d'administrer et de protéger au mieux son royaume... jusqu'au 5 août 1392. Ce jour là, dans la forêt du Mans, le roi est pris d'une crise de folie inexplica

Voyager 1 et 2 : L'Odyssée Inoubliable à Travers le Système Solaire

Le Grand Tour - Un Alignement Astronomique Rare L'exploration du système solaire par des engins automatiques restera gravée dans l'histoire de l'humanité comme l'une des plus fabuleuses odyssées. À l'instar de Gilgamesh, Ulysse, Alexandre, Marco Polo ou de Christophe Colomb, les deux sondes Voyager 1 et Voyager 2 allaient révéler des mondes que les hommes observaient dans le ciel depuis la nuit des temps. Au début des années 70, les scientifiques de la NASA avaient remarqué qu'en lançant deux sondes en direction de Jupiter, elles pouvaient aussi atteindre Saturne en rebondissant sur le champ gravitationnel de la planète géante. Mais mieux encore, toujours en utilisant cette technique de trampoline planétaire, les scientifiques américains allaient bénéficier d'un phénomène rare : l'alignement, depuis la Terre, des planètes géantes Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. Une configuration qui ne se reproduit que tous les 177 ans ! Ainsi, l'exploration bap

L'affaire Galilée (2e partie)

En 1624, Galilée fait part au pape de son projet d’écrire un ouvrage sur les différents systèmes d’explication du monde. Urbain VIII donne son accord à condition de ne pas avantager l’un des systèmes. En 1628, Galilée termine son Dialogue touchant le flux et le reflux des marées. Il le soumet à l’Inquisition. La Congrégation demande à Galilée de modifier le titre, pour qu’il ne soit pas directement question des marées. C’est un exemple trop repris par les coperniciens. Il doit également rédiger une préface, où il indiquera ne pas prendre partie dans la querelle. De plus, Urbain VIII souhaite que l’auteur ajoute à la fin, l’argument de la toute puissance divine. Galilée accepte les modifications, car cela ne change rien sur le fond de l’ouvrage. En 1630, la peste sévit à Rome. Les chercheurs de l’académie du Lynx se dispersent. Galilée sans le savoir, vient de perdre un précieux allié. Il publie son ouvrage à Florence et non à Rome, comme convenu avec la Papauté. Le nouveau titre est en

L'affaire Galilée (1ère partie)

« Et pourtant, elle tourne » murmure Galilée à la suite de son procès devant l’Inquisition, où il est obligé de renier ses convictions scientifiques sur le mouvement des planètes. Il s’agit d’une phrase mythique, mais fausse, inventée au XIXe siècle, pour montrer l’incompatibilité entre la science et la foi, dans un siècle teinté de scientisme et d’anticléricalisme. Galilée est érigé en martyr de la science. Qu’en est-il dans la réalité ? Galilée nait à Pise, le 15 février 1564. En 1587, le jésuite allemand, Christophe Clavius, féru de mathématiques, à qui cet étudiant italien lui a dédicacé un traité sur la gravité des solides, lui obtient un poste de lecteur à l’université de Pise. Le jésuite remarque ses capacités, malgré une trop grande hâte dans le raisonnement. Il le met en contact avec le jésuite Paolo Valla, professeur du Collège de la Compagnie, travaillant sur la méthode scientifique, la physique terrestre et céleste et sur les mouvements des corps. L’influence des

Pasteur et la découverte du vaccin contre la rage

En 1879, Louis Pasteur, surnommé par René Dubos le « Franc-tireur de la science », a découvert le principe du vaccin et ceci grâce aux vacances d’été que celui-ci s’est octroyé. Tout grand esprit a besoin de repos. Le choléra des poules fait alors rage, depuis le printemps. Après plusieurs mois d’expériences infructueuses, Pasteur décide de se reposer et part rejoindre sa femme ainsi que toute sa famille dans sa maison de campagne. De retour dans son laboratoire, très détendu après ses congés estivaux, il reprend avec une grande motivation ses recherches, suivant le même procédé que celui établi jusque-là. Il inocule la bactérie du choléra sur des poules. Et il attend : une heure, deux heures. Aucune poule ne meurt. L’aiguille de l’horloge tourne et tourne pendant des heures, tout comme Pasteur dans son laboratoire. Rien ne se passe. Les poules sont toujours aussi pimpantes. Le chimiste de formation, loin d’être novice en matière d’expériences scientifiques, réfléchit : « Mais que