Les toits de Paris
Au milieu du XIXe siècle, la ville de Paris connait une importante croissance démographique. Sa population double en cinquante ans pour dépasser le million d’habitants. Paris croît en surface et en hauteur. Pour loger les nouveaux arrivants, les toits sont surélevés et mansardés, du nom de l’architecte du XVIIe siècle Jules Hardouin Mansard. La charpente arbore deux pentes : le brisis prend appui sur la façade et monte presque à la verticale, tandis que le terrasson ferme le toit quasiment à la verticale. Ce type de structure consomme moins de grandes pièces de bois et devient un lieu habitable en y aménageant des lucarnes.
Dans un premier temps, les
domestiques occupent les logements situés sous les toits, puis des particuliers
pauvres, des marginaux, des étudiants ou des artistes. Les techniques
d’étanchéité s’améliorent et les ascenseurs rendent le dernier étage
accessible. La bourgeoisie investit une partie de ces habitations, transformant
les toits terrasses en salon d’été ou en jardin.
Le zinc est le nouveau métal en
vogue. En 1809, le chimiste belge Daniel Dony met au point un procédé pour
obtenir un zinc très pur à partir de la calamine, un minerai de zinc carboné
présent en Belgique. Dony l’extrait et le lamine dans ses usines de Givet dans
les Ardennes. Le zinc a l’avantage d’être très malléable et facile à couper,
plier et souder. Exposé à l’air et à la pluie, il se couvre d’une patine de
carbonate imperméable et protectrice, ce qui lui permet de durer sans un
entretien important. Une toiture de zinc doit être changée tous les 80 ans
contre 20 pour une toiture dans un autre matériel. Le zinc étant peu dense, il
pèse moins sur les charpentes que les tuiles et les ardoises.
Le zinc jouit de la volonté
d’uniformisation architecturale d’Hausmann pour recouvrir les bâtiments publics
et privés. Néanmoins, il ne fait pas l’unanimité. Il lui est reproché de
concentrer le froid l’hiver et la chaleur l’été. Par ailleurs, le plomb demeure
un matériau jugé plus noble pour les grands bâtiments publics. Il est peint en
noir et parfois associé à l’ardoise pour atténuer son aspect froid.
Vu du ciel, Paris est une
mosaïque de gris faite d’ardoise et de zinc. Les photographes s’attachent à
faire surgir le charme gris de ces forêts métalliques. Les cinéastes mettent en
scène des courses-poursuites se déroulant sur ces toits plats et glissants. Ces
toits sont typiquement parisiens, à tel point que la mairie du IXe
arrondissement a déposé à l’UNESCO en 2014, une candidature de classement au
patrimoine mondial.
Sources
Texte : « Pourquoi tous les toits sont
gris ? », in Les cahiers de
Sciences et Vie : les nouveaux mystères de Paris, n°153, mai 2015,
p32-34.
Image : Pariszigzag.fr
Cet article na aucun intérêt... On s'ennuie !
RépondreSupprimerc'est faux, on y apprend des choses basiques ; dommage qu'il ne parle pas de la forêt de souches de cheminées qui introduirait dans la vie domestique du début du XXe (et avant...)ni du commerce du bois de chauffage qui a fonctionné pendant des siècles (le bois de flottage venant du Morvan et des forêts normandes)
SupprimerCette règlementation venant de l'affairiste Haussmann, qui était préoccupé par "l'ordre public", au point de percer des avenues favorisant les charges de cavalerie, et les tir au canon, on peut tout aussi bien supposer que la raison principale de cet engouement pour le zinc, ou l'ardoise, tient avant tout à une phobie contre des tuiles, qui font de bien meilleurs projectiles. Comme cela a été démontré à Grenoble.
RépondreSupprimerBonjour j aimerais savoir si JULES HARDOUIN MANSARD est "l'inventeur" du comble Mansardé ou seulement le nom donné en ça mémoire ?????
RépondreSupprimerLa mansarde est une invention de François Mansart, architecte français de la première moitié du XVIIe siècle, et grand oncle de Jules Hardouin Mansart.
Supprimereffectivement
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