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Le Nil : père de l'Egypte

Avec un trajet de 6.600km, le Nil est le deuxième fleuve le plus long au monde. Il se compose de deux cours d’eau, le Nil Bleu et le Nil Blanc, qui se rejoignent à Khartoum. Le premier prend sa source au lac Tana en Ethiopie. De nombreuses expéditions, désirant découvrir les sources du second, se succèdent depuis le XIXe siècle. Les dernières recherches les situent dans la forêt de Nyungwe au Rwanda.
La navigation est difficile voire impraticable. Le fleuve parcourt de nombreuses cascades, des zones de marais et des cataractes, sorte de goulot d’étranglement formé de roches dures.
Vers -5300, les pluies de mousson se tarissent et la sécheresse apparaît dans le Sahara. Les populations se dirigent vers le Soudan et l’Egypte, à la recherche d’eau. Le Nil constitue en Egypte une longue bande de verdure entre le désert libyen à l’Ouest et le désert arabique à l’Est. Au Sud, la première cataracte, à proximité d’Éléphantine et ses reliefs granitiques servent de frontières naturelles entre l’Egypte et le Soudan.
Le Nil est une ressource vitale dans cette région aride que constitue l’Egypte. Ses crues annuelles, entre juillet et octobre, rechargent les nappes phréatiques et laissent un limon noir qui fertilise les terres.
Comment les Égyptiens ont su exploité ce fleuve et quelles richesses en tirent-ils ?

L’exploitation efficace de la crue implique une organisation collective du travail. Il faut construire des canaux et des bassins d’irrigation, ainsi que des terrassements destinés à retenir l’eau de la crue dans les champs. Tous ces aménagements impliquent une coordination du travail à grande échelle. La maîtrise de l’eau et la gestion de l’irrigation deviennent la priorité. Il faut amener l’eau dans les parties cultivables par des canaux et la retenir malgré l’évaporation. Les travaux d’irrigation sont réalisés sous la direction d’un chef des eaux ou d’un chef des terres inondées. Les méandres du fleuve se modifient au gré des crues. Il faut reconstruire le système d’irrigation tous les ans et délimiter de nouveau les champs.
Les crues ont lieu tous les ans à la même période, mais le débit varie d’une année sur l’autre. A l’automne, le fleuve se retire et laisse émerger une terre rendue fertile par le limon noir. Les labours et les semailles s’enchaînent. A partir de mars, les paysans procèdent aux récoltes. Ils arrachent le lin à la main, moissonnent orge, blé et épeautre, engrange les grains sous la surveillance des scribes.
La vallée du Nil ne regorge pas que de richesses végétales. A partir de l’époque prédynastique, plus de deux cents carrières de calcaire et de grès, appartenant toutes au pharaon, sont exploitées aux abords du Nil. Les carriers ne disposent que d’outils rudimentaires : ciseaux en cuivre et maillets de bois. Le Nil demeure la voie de communication des blocs de pierre. Des canaux relient la carrière au fleuve. Les pierres servent à l’édification des monuments, des palais et des temples. A l’inverse, les bâtiments de la vie quotidienne sont construits en briques crues issues du limon du fleuve.

La période des crues est aussi le moment de l’explosion du trafic fluvial. D’autant plus que les Égyptiens ne construisent pas de ponts. Le fleuve s’impose comme le moyen de communication privilégié pour transporter les personnes, les animaux et les marchandises d’une ville à l’autre. Tout transite par le fleuve.
La petite barque de papyrus, encore utilisé de nos jours, est le navire le plus présent, puisque cette plante pousse en abondance. Les autres navires sont en bois, muni d’une voile carré nécessaire pour remonter le Nil. En absence de vent, les rameurs se mettent à l’ouvrage.
Pour contourner les rapides, les Égyptiens hâlent des bateaux sur une glissière couverte de limon humide. Le navire arrive au port aménagé dans les eaux calmes, à partir duquel, il est possible de poursuivre son chemin.
Les Égyptiens pratiquent également la navigation maritime. Des petits ports de commerce se situent sur le littoral de la Mer Rouge.

Le Nil constitue un cadre géographique. Le Nord se positionne vers les sources du Nil. La Haute Egypte est au Sud et la Basse Egypte au Nord dans le delta. La rive orientale est le monde des vivants et la rive occidentale est le monde des morts, du fait de la présence des nécropoles. Le Nil contraste avec le désert l’entourant et unifie les royaumes. Toute la pensée égyptienne est fondée sur ce contraste et ce concept de dualité : vie/mort, bien/mal, ordre/chaos.
L’importance des crues du fleuve alimente des croyances religieuses chez les Égyptiens, qui ignoraient tout des sources du Nil. L’élément aqueux joue un rôle important dans la création du monde. Le Noun est une sorte d’océan primordial, illimité, obscur et contenant les germes de vie. Aton émerge de ces eaux, avant de donner naissance aux premiers dieux. Khnoum veille sur les sources et libère chaque année l’eau apportant le limon. Le Nil en crue est représenté par le dieu Hapy, symbole de renaissance et de fertilité. Sobek représente les dangers du Nil. En effet, source de vie, le Nil est aussi cause de mort. Le fleuve abrite de nombreux animaux dangereux : crocodile, hippopotame, serpent, mouche tsé-tsé et le moustique, vecteur de maladies, notamment du paludisme.
De par son importance, le Nil fournit des thèmes architecturaux et iconographiques. Le bas des murs des temples et des tombes s’ornent de peintures représentant scènes de chasse, de pêche, de végétaux et d’animaux. La profusion animale et végétale symbolise la régénération. Le lotus est la plante la plus représentée. La majorité des temples ont accès direct à l’eau.

Le Nil devient l’assise du pouvoir royal. Les pharaons se posent en intercesseur auprès des dieux pour l’obtention de la crue. L’organisation de la production agricole nécessite un pouvoir central fort. Des chefferies, l’Egypte passe progressivement à un Etat unifié.
Le pharaon dispose de tous les moyens de production (terrain, main d’œuvre, animaux) pour développer le pays. Il doit contenter l’un des grands dieux du Panthéon pour que celui-ci daigne libérer Hapy. Les prêtres et les sanctuaires revêtent une importance capitale. Le règne est jalonné de cérémonies pour honorer les dieux et le Nil. Par exemple à Thèbes, les prêtres sortent le grand vase d’Amon pour recueillir l’eau du fleuve. Lors de la fête d’Opê, Pharaon réaffirme son autorité sur les Deux Terres par l’intermédiaire d’Amon. Pharaon conduit la statue de la déesse Mout jusqu’à Amon, à l’aide d’une barque, les deux temples étant relié l’un à l’autre par un canal. Le couple divin peut donner ainsi une nouvelle fois naissance à leur fils Khonsou. Vingt jours plus tard, Pharaon ramène la famille. Ce voyage symbolise la prise de possession d’Amon sur le pays.
Si le niveau du Nil est insatisfaisant, le pharaon est tenu pour responsable. Une crue trop basse signifie que les dieux sont mécontents. Pharaon doit concerter les prêtres, afin de trouver les raisons de cette désapprobation. Si la situation persiste, le pharaon risque d’être renversé.

Des villes sortent de l’eau. Memphis, première capitale de l’Egypte unifiée, est érigée au niveau de l’apex du delta. Il s’agit d’un point stratégique et symbolique, puisqu’il permet de profiter des terres fertiles tout en opérant le lien avec les terres méridionales du nouveau royaume. Pour édifier Memphis, les ingénieurs ont dévié le cours du fleuve vers l’est et protéger la ville des crues par une sur élévation du terrain et d’impressionnants remparts. Les ingénieurs construisent également un grand barrage à une dizaine de kilomètres au Sud-est de la ville, afin de mieux contrôler le débit du fleuve en amont.

Le Nil est également une porte sur l’étranger. Au Sud, il conduit à la Nubie, dont les richesses minières suscitent la convoitise des Égyptiens. Plusieurs opérations militaires se succèdent à partir du IVe millénaire jusque dans les années -1800. Ils implantent des forteresses et des comptoirs le long du fleuve. Les Nubiens adoptent les croyances de leurs conquérants et deviennent plus égyptiens que les Égyptiens. Lorsque l’Egypte est ravagée par des luttes internes et menacé par les Assyriens, le roi nubien Piankhy organise une expédition en -747, afin de pacifier la région. Son successeur, Chabaka inaugure la XXVe dynastie, celle des pharaons noirs. Les pharaons nubiens remettent en pratique de nombreuses pratiques culturelles de l’Ancien Empire, comme par exemple la pyramide comme tombeau.


« L’Egypte est un don du Nil », selon Hérodote. Une des plus importantes civilisation s’est développé en son sein. Le fleuve donne son nom au pays qu’il abrite. Le Kemet ou le « pays de la terre noire », dont les Romains latinisent le nom en Aegyptis, donne naissance au mot Egypte. Mais il donne également les ressources nécessaires pour vivre dans une région devenue aride, pour ceux qui savent l’exploiter. Justement, les Égyptiens ont su s’organiser politiquement et domestiquer en partie le fleuve par leur technicité, pour tirer avantage et bâtir une civilisation qui s’inspire dans tous ses aspects du Nil.


Source image :
ecole-notre-dame-argentan.eklablog.com

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