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La collégiale de Poissy (Yvelines)




L’église de Poissy est construite sous le règne de Robert II le Pieux (992-1031). Durant la seconde partie du XIIe siècle excepté la tour, le bâtiment est entièrement reconstruit et accolée à un château. De nombreuses modifications sont apportées entre le XIVe et le XVIe siècle, avec la construction d'un porche sur le flanc sud et de chapelles latérales au nord du bâtiment. C’est la raison pour laquelle, trois styles architecturaux se côtoient dans la collégiale : le roman, le gothique, et le style renaissance. Le premier se concrétise par ses arcs plein cintre et ses contreforts, le seconde par ses arcs brisés et ses arcs boutants et le troisième par ses sculptures et ses motifs.


Au XIIIe siècle, l’église devient une collégiale, car elle est confiée aux chanoines, des clercs séculiers vivant en communauté au service d’une basilique ou d’un évêque. Dépendant du diocèse de Chartres jusqu'en 1790, la collégiale est gérée par un doyen, des chanoines et des vicaires. Elle est choisie par les Pisciacais au détriment de l’église Saint-Louis du Prieuré Royal.
En 1830, l'état de la collégiale nécessite de nombreuses réparations, sous la direction d'Auguste Goy. En 1841, le bâtiment est classé comme monument historique, et le successeur de Goy, Viollet-le-Duc, prend en charge les nouveaux travaux de restauration. Camille Formigé lui succède et poursuit les travaux jusqu'en 1905.



La silhouette de la collégiale est originale en raison de l’alignement de ses deux clochers romans de forme octogonale. Le chœur, qui n'est pas dans l'axe de la nef, est orienté dans la direction du soleil levant. Cinquante neuf gargouilles ornent la façade. Véritable bestiaire médiéval, elles sont toutes différentes et l’une d’entre elles présentent une figure humaine. Il s’agit d’une femme hurlante au cou allongé, en dessous de laquelle son mari se bouche les oreilles.


L’entrée actuelle de la collégiale se fait par un porche datant du début XVIe siècle. Le tympan de droite représente des putti (nourrisson joufflu et moqueur) chevauchant des monstres marins. Celui de gauche est une évocation symbolique de l’Annonciation. Des rayons descendent du Ciel, accompagnés d’une colombe et d’un vase avec trois fleurs de lys rappelant la virginité de Marie.



A l’intérieur, la collégiale contient 25 statues, tant en marbre, calcaire ou en chêne. Certaines sont en couleur. La voute s’élève à 17 mètres au dessus du sol. Elle fait penser à la coque d’un bateau renversé, référence à l’arche de Noé ou à la voute céleste.


Dans la collégiale de Poissy (Yvelines) un chapiteau près de l’autel est orné d’un crapaud à l’intérieur d’une arche. Cet animal est le symbole de Clovis. Symbole du paganisme, le crapaud demande sa conversion en frappant à la porte d’une église surmontée de sept fenêtres. Selon la légende, Dieu a demandé à Clovis via sa femme de se convertir. Clotilde prend conseil auprès d’un ermite, qui lui donne une fleur de lys. Cette plante remplacera le crapaud comme symbole du royaume franc.


Plusieurs vitraux méritent de s’y arrêter quelques instants. Celui de Saint Eloi, saint patron des forgerons, atteste de la présence de métaux à Poissy. Celui de Jeanne d’Arc, retraçant la bataille qu’elle a livrée dans la ville. Enfin, celui de Saint Louis retraçant la vie du roi. Louis IX est né à Poissy le 25 avril 1214. Il est baptisé le même jour dans la collégiale. Son baptistère est visible. Après sa canonisation en 1297, la pierre est grattée et récupérée pour en faire des reliques.

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