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Le site d’Ithe : de la cité gallo romaine aux fermes cisterciennes

Le site de la ferme d’Ithe présent sur le territoire de la commune de Tremblay sur Mauldre, à proximité de Jouars-Pontchartrin dans les Yvelines est un complexe agricole ayant appartenu aux moines cisterciens. Celui ci a été construit sur l’antique cité romaine de Diodurum, littéralement la cité des Dieux.


La ville se situe au carrefour de plusieurs de plusieurs grandes voies de circulation. Elle est distante de Paris de 36km et de Dreux de 53km. Le site est occupé depuis le Néolithique, mais c’est à l’époque gauloise du IIIe au Ier siècle av JC, qu’elle se développe. La cité prend un nouvel essor suite à la conquête romaine. La ville couvre une superficie de cinquante hectares pour une population comprise entre 1.000 et 1.500 habitants, ce qui en fait une agglomération importante pour l’époque.
Les archéologues ont mis à jour tous les bâtiments typiques d’une cité gallo-romaine, comme des thermes et un théâtre. Le temple d’origine celtique, est organisé selon un plan carré. La cella renferme un socle, sur lequel s’élevait la statue de la divinité. Les chercheurs ignorent toujours à qui était dédié ce temple.
La ville abrite des secteurs artisanaux. Les archéologues ont exhumés des ateliers renfermant des fours à chaux et de potiers. Les sols sont recouverts de restes de vaisselle, de cruche, de vase en céramique sigillé, cette céramique de couleur rouge spécifique aux trois Gaules. Des ateliers de métallurgiste s’y ajoutent. Les forgerons semblaient produire principalement des clés et des fibules, qui sont des broches pour vêtement. Leurs ateliers sont situés en périphérie de la ville, afin d’éviter tout risque d’incendie et de faire en sorte que les habitants ne soient gênés par les fumées, qui par ailleurs peuvent être toxiques.
Des fermes entouraient la ville. Elles comportaient des meules servant à écraser le blé, destiné à approvisionner le marché local. L’alimentation est complétée par une consommation carnée. Les dépotoirs des boucheries renferment des ossements. Comme toutes les cités romaines, les habitants consomment une grande quantité d’huile d’olive, importée des provinces du sud. Les huitres constituent une autre denrée très prisées des habitants. Des milliers de coquilles ont été retrouvées.

A la fin de l’époque romaine suite aux déplacements des centres commerciaux et artisanaux, la cité décline progressivement. Au fil des siècles, elle est recouverte d’une couche de limon, qui atteint aujourd’hui deux mètres d’épaisseur.
Durant le Haut Moyen Age, des habitations persistent. Le temple est transformé en église. Sa datation en ferait une des plus vieilles églises des Yvelines. Les nécropoles ont révélé des fibules de style germanique, preuve qu’il existait encore des ateliers de forgerons à l’époque franque. A ceux ci s’ajoutent des fours à chaux. Cette matière est fabriquée à partir des blocs de pierre des constructions romaines.
Au XIe siècle, le seigneur de Neauphle donne ces terres aux cisterciens de l’abbaye des Vaux de Cernay. Il ne s’en trouve pas lésé, car les terres sont impropres à l’agriculture. La forte présence des pierres explique cette situation. L’architecture des bâtiments agricoles du domaine est typique des cisterciens. Ils se présentent sous la forme d’une église soutenue par des contreforts. La façade est ornée de colonne de pierre.
Les moines délaissent le site au XVIIIe siècle. Il est racheté par le seigneur de Pontchartrin. Le domaine conserve sa vocation agricole jusqu’au XXe siècle, avant d’être abandonné.
Fouillé depuis 1994, le site comprend un centre archéologique, un espace muséographique et un centre d’animation pédagogique patrimonial et archéologique. Outre les fouilles archéologiques destinées à mieux connaître l’histoire du site, une restauration complète des bâtiments cisterciens est prévue, ainsi qu'un aménagement paysager autour de la grange et de la mare.

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