L’évasion d’Alcatraz : l’incroyable fuite qui défia l’histoire

Repartons pour un peu de mystère à propos de la plus ancienne des célèbres prisons américaines: je vous emmène à Alcatraz. Dans l’obscurité glaciale de la baie de San Francisco, seuls les cris lointains des mouettes et le fracas des vagues contre les rochers troublaient le silence de la nuit. L’île-prison d’Alcatraz, surnommée « The Rock », se dressait comme une forteresse imprenable. Ses murs épais et son isolement en faisaient une tombe pour l’espoir. Les cellules exiguës résonnaient des pas des gardiens, tandis qu’une humidité poisseuse imprégnait chaque pierre, chaque barreau. Ici, tout espoir de fuite semblait condamné à sombrer dans les eaux traîtresses du Pacifique. Pourtant, en cette nuit de juin 1962, trois hommes allaient accomplir l’impensable.

Depuis des mois, Frank Morris et les frères Clarence et John Anglin préparaient leur audacieuse évasion. Chaque détail avait été pensé avec une minutie diabolique. À l’aide de cuillères volées, ils avaient lentement creusé des trous derrière les grilles de ventilation de leurs cellules, rongeant le béton friable comme des termites patientes. Derrière ces ouvertures, un réseau de couloirs de service oublié leur offrait une voie clandestine. L’idée était aussi simple que terrifiante : se frayer un passage à travers ces conduits, grimper jusqu’au toit, puis tenter la traversée périlleuse de la baie à la nage. Leur stratagème ne s’arrêtait pas là. Pour gagner du temps, ils avaient conçu des têtes factices en papier mâché, peintes avec un réalisme saisissant et coiffées de cheveux véritables récupérés chez le coiffeur de la prison. Ces mannequins, posés sur leurs oreillers, devaient tromper les gardiens lors des rondes nocturnes. L’illusion devait leur donner une avance précieuse avant que l’alerte ne soit donnée.

Le soir du 11 juin 1962, le plan se mit en marche. Dans l’obscurité de leurs cellules, leurs cœurs battaient à tout rompre. Frank Morris retint son souffle. Chaque grattement contre la pierre résonnait comme un coup de tonnerre dans le silence oppressant du dortoir carcéral. Un à un, ils glissèrent hors de leurs cellules, rampant à travers les conduits d’aération. L’air était étouffant, chargé de poussière et d’humidité. À chaque mouvement, la peur d’un bruit trop fort les paralysait. Mais personne ne les entendit. Arrivés sur le toit, ils s’accroupirent un instant, guettant le moindre mouvement. Le vent fouettait leurs visages, transportant avec lui l’odeur salée de l’océan et le grondement sourd des vagues. Un dernier regard en arrière : l’enfer qu’ils laissaient derrière eux. Devant eux, l’inconnu. Descendant silencieusement le long des murs extérieurs, ils atteignirent enfin le rivage de l’île. Là, les attendait leur ultime défi : une mer glacée, un courant implacable, une nuit sans lune. Grâce à des imperméables volés, cousus ensemble et gonflés d’air, ils avaient fabriqué un radeau de fortune. S’accrochant à leur embarcation de fortune, ils disparurent dans l’obscurité.


Le lendemain matin, les gardiens découvrirent l’incroyable supercherie. L’alerte fut donnée. Très vite, une traque sans précédent s’engagea. L’armée, la police et le FBI ratissèrent la baie de San Francisco. Des hélicoptères survolèrent les eaux, des navires fouillèrent chaque recoin. Pourtant, aucune trace des fugitifs ne fut retrouvée. Pas de cadavres flottants, pas de vestiges de radeau. Rien. Officiellement, Alcatraz resta inviolé : jamais personne ne s’en était évadé vivant. L’administration pénitentiaire soutint que les trois hommes avaient inévitablement péri dans les eaux glacées.

Mais des doutes subsistent.

Des décennies plus tard, des indices troublants ont relancé l’énigme.

  • En 2013, une lettre anonyme, prétendument écrite par John Anglin, affirmait que les trois évadés avaient survécu et vivaient cachés. Il y précisait même être malade et souhaitait négocier un retour en échange de soins médicaux.
  • Une photo mystérieuse, retrouvée dans les années 1970, montrait deux hommes ressemblant étrangement aux frères Anglin, photographiés au Brésil.
  • Des analyses récentes de modélisation des courants marins ont révélé que s’ils avaient pagayé au bon moment, ils auraient pu atteindre la côte.

D’autres théories émergent : auraient-ils eu des complices ? Un bateau les aurait-il attendus au large ? Ou ont-ils disparu volontairement, effaçant toute trace d’eux ?


Qu’ils aient péri dans les eaux sombres ou qu’ils aient refait leur vie ailleurs, une chose est sûre : cette nuit de juin 1962, l’impossible a plié devant l’ingéniosité humaine. En fait, Alcatraz, la prison inviolable, a peut-être bien vu l’évasion parfaite.


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