L’évasion impossible du Masque de Fer : la grande énigme de la Bastille
Je suis retombé par hasard sur une vielle VHS de l’Homme au Masque de Fer avec Léonardo Di Caprio. Un navet assurément. Mais connaissez-vous le mystère autour de cet énigmatique personnage? Dans l’ombre des cachots les plus secrets du royaume, une silhouette solitaire errait entre les murs humides. Le cliquetis des chaînes résonnait sous les voûtes basses de la Bastille, et pourtant, aucun geôlier ne pouvait jamais contempler le visage de ce prisonnier mystérieux. C’était une ombre parmi les ombres, une présence interdite dont même le nom devait rester inconnu. Il était le Masque de Fer. Depuis des décennies, ce captif légendaire alimentait les rumeurs les plus folles : un frère jumeau de Louis XIV ? Un noble tombé en disgrâce ? Un espion dont la révélation causerait la chute du royaume ? Mais un mystère plus grand encore s’ajoutait à cette énigme : aurait-il pu s’évader de son éternelle prison ?
L’histoire officielle affirme que le Masque de Fer mourut en 1703, mais son long périple carcéral ne s’est pas limité aux murs de la Bastille. Arrêté sous le règne de Louis XIV, il fut d'abord emprisonné à Pignerol, une forteresse située dans l’actuelle Italie, où il fut placé sous la garde de Bénigne Dauvergne de Saint-Mars, gouverneur de prison particulièrement méticuleux. Ce dernier le suivit ensuite à Exilles, puis à l’île Sainte-Marguerite, où le captif passa plusieurs années dans une cellule surveillée de près. Ce n’est qu’en 1698, après des décennies de détention, qu’il fut transféré à la Bastille, où il termina ses jours. À chacune de ces étapes, un strict secret entourait son identité. Selon le témoignage de l’abbé Papon, lorsqu’il était déplacé, on veillait à ce qu’aucune autre âme ne croise son chemin. Il mangeait seul et ne devait jamais ôter son masque en présence d’un tiers. Lorsque la nouvelle de sa mort fut annoncée, le registre de la Bastille mentionna l’inhumation d’un certain « Marchiali » le 19 novembre 1703. Un nom inconnu, dont aucune trace ne subsiste ailleurs. Plus étrange encore, Saint-Simon rapporte que ses effets personnels furent immédiatement brûlés sur ordre royal, effaçant toute trace de son existence. Pourquoi une telle précaution ?
Si l’on en croit les archives officielles, il mourut en captivité. Pourtant, certains récits d’époque évoquent une autre possibilité : et si le Masque de Fer s’était évadé ? Des rumeurs circulèrent dès le 18ᵉ siècle sur une substitution : un autre prisonnier aurait pris sa place, permettant au véritable captif de disparaître. Cette hypothèse, bien que non prouvée, est renforcée par une observation troublante : dans les jours suivant sa supposée mort, plusieurs témoins rapportèrent que son cachot avait été vidé et nettoyé avec une rapidité inhabituelle. L’historien Frantz Funck-Brentano, au 19ᵉ siècle, souligna ce détail étrange en s’appuyant sur des archives d’époque. Si cette évasion avait eu lieu, où aurait-il trouvé refuge ? L’Angleterre, où bien des opposants à Louis XIV trouvèrent asile ? Un monastère isolé, à l’abri des regards indiscrets ? Ou bien aurait-il été rattrapé avant d’avoir pu savourer sa liberté ?
Les documents officiels persistent à nier toute évasion, mais les légendes ont la vie dure. Voltaire, qui contribua largement à faire connaître l’histoire du Masque de Fer, affirmait qu’il était de haute naissance et traité avec des égards inhabituels pour un simple prisonnier. Même après sa mort supposée, son mystère resta entier. Aujourd’hui encore, les historiens débattent sur son identité et son véritable sort. L’ombre du Masque de Fer continue de planer sur l’histoire de France, et certains estiment que toutes les preuves n’ont pas encore été exhumées. Les archives royales détiendraient-elles encore des secrets sur son destin ? Quoi qu’il en soit, le mystère reste entier. Enfermé à jamais dans les cachots de l’Histoire, ou libre quelque part dans l’ombre, le Masque de Fer continue de hanter les mémoires… et de faire des mauvais films.
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