La Renaissance : un vent nouveau souffle sur l’Europe

La Renaissance est une période faste, à l’échelle européenne, s’échelonnant du début du XVe à la fin du XVIe siècle. Le nom donné à cette période par les contemporains, traduit un réveil de l’humanité, après un Moyen-âge perçu comme obscurantiste et rétrograde.

L’Italie est le principal centre de ce phénomène. De par sa situation géographique, au cœur de la Méditerranée, elle se situe au carrefour des échanges internationaux. Elle accueille les savants, en provenance de Constantinople prise par les Ottomans en 1452, qui sont les héritiers de la culture grecque et romaine. La situation politique favorise cette émulation. La péninsule est constituée de cité-Etats indépendants. Cette liberté politique se traduit en liberté de pensée. Les élites marchandes et les princes rivalisent pour embellir leurs cités contribuant à l’innovation artistique et architecturale. Enfin, mosaïques, amphithéâtres, colonnes et bâtiments rendent visible l’héritage antique. Des courants intellectuels et artistiques s’exportent d’Italie et sont modelés par d’autres régions, telles la Flandre, l’Allemagne et la France. L’Italie réunit les conditions nécessaires, mais elle profite également de l’affaiblissement de la France et de l’Angleterre par la Guerre de Cents ans et les épidémies de peste. L’Espagne est davantage préoccupée par la Reconquista et son unification autour de la couronne de Castille.

Les intellectuels de la Renaissance s’inspirent et recherchent assidûment les originaux des écrits des auteurs antiques, afin de les débarrasser des gloses médiévales. Lorenzo Valla met au point une méthode d’authentification des textes, la philologie, par l’étude du support, de la langue et des cohérences chronologiques. Les textes touchent tous les domaines : poésie, architecture, histoire, sculpture, peinture, géographie et philosophie. Le développement de l’imprimerie par Gutenberg en 1470, permet une plus rapide et large diffusion des textes et facilitent les échanges entre intellectuels. Ces derniers ne connaissent pas de frontières puisque parlant tous le latin.

La Renaissance s’articule autour de trois axes. Celui de repenser l’Homme, celui de repenser la société et celui de repenser l’univers. Les humanistes replacent l’Homme au cœur de la réflexion. Ils cherchent à l’élever par la culture et par l’éducation et véhiculent les notions de libre arbitre et d’individualité. Cet aspect trouve sa place dans la médecine et la découverte du corps. Les dissections permettent une meilleure connaissance de l’anatomie. Ce souci de l’exactitude du physique humain trouve un écho dans la peinture et la sculpture. L’histoire et la philosophie permettent la mise en place de nouveaux concepts politiques et servent d’instruments aux prémices de constructions identitaires nationales employées au XVIe par les monarchies, notamment la France (1). Les sciences connaissent des progrès majeurs qui révolutionnent les connaissances issues du Moyen-âge. La pratique expérimentale se généralise avec des savants tels que Cardan, Kepler et Copernic. Ce dernier pose les jalons de l’héliocentrisme. Les découvertes en astronomie trouvent leur application en navigation. Les hommes de la Renaissance par le biais des Espagnols et Portugais (Magellan, Gama, Colomb) repoussent les limites du monde connu. Les Européens découvrent d’autres peuples et d’autres civilisations.

La Renaissance est une période de vaste bouillonnement intellectuel, de découvertes et d’explorations de toutes sortes et dans tous les domaines, très difficile à cerner. Cependant, il ne faut pas oublier également, que cette période est également marquée par des violences extrêmes : guerres, corruption, intolérance religieuse et développement du sentiment de supériorité de l’Européen, dans des siècles où tout semblait devenir possible.


Image :
Raphaël, L’Ecole d’Athènes, 1510
Source : cineclubdecaen.com

1 – Voir l’article sur l'identité _nationale
 

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