Ode au château Versailles et au Roi Soleil
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Quelques kilomètres, à peine, sépare Paris, si souvent insurgée, du plus célèbre des châteaux royaux : Versailles. Sous Louis XIII, ce n’était qu’un modeste pavillon de chasse, mais depuis 1661, s’élève un palais sans pareil, voué à la gloire du plus puissant monarque de ce temps : Louis XIV, le roi soleil. Les plus grands artistes de l’époque, 36000 ouvriers et 6000 chevaux, participèrent à cette œuvre gigantesque. Le roi, lui-même, ne cessant de dicter ses choix et de veiller à l’évolution des travaux. Dans son enfance, le prince avait dû fuir Paris une nuit de janvier 1649 avec sa mère Anne d’Autriche : c’était l’époque de la Fronde.
Sans doute, voulu-t-il affirmer à Versailles, sa méfiance de la grande ville et sa volonté de toute puissance. Ce faste devait servir et illustrer sa grandeur. Versailles, ce n'est pas seulement un château, c'est un rêve de pierre et de lumière, un écho de l'amour que le Roi Soleil portait à la beauté et à l'art. Chaque pierre, chaque dorure, chaque statue raconte une histoire d'amour, de passion et de pouvoir. Les amours du roi, aussi variées et changeantes que les saisons, ont laissé leur empreinte dans chaque recoin de ce palais, dans chaque soupir du vent qui traverse ses jardins.
Louis XIV s’installa définitivement à Versailles en 1682 qui devint un lieu brillant et futile où les courtisans se pressaient à la recherche d’une faveur royale. Mais c’était aussi le symbole d’un pouvoir écrasant et splendide d’où repartaient émerveillés les diplomates et les ambassadeurs étrangers reçues en audience qui propageaient chez eux les échos de cette gloire. Les pièces de Molière, Boileau, Racine et les ballets de Lully – lesquels sont tous pensionnés par le roi – se jouaient au château. Paris était éclipsée. Versailles, avec ses murs dorés et ses plafonds peints, était le théâtre des passions royales, le berceau des intrigues et des amours clandestines, le miroir de la grandeur et de la décadence.
Dans les jardins à la française, tracés par André Le Nôtre, les proportions sont parfaites. La technique est au service de l’élégance car il les dessinait selon les lois même de l’optique. Sculptures et jeux d’eau témoignent encore de l’âge d’or de l’art Classique. Ces jardins sont comme un poème en pierre et en verdure, un hymne à la beauté et à l'harmonie, un reflet des amours du roi, aussi éphémères et changeantes que les fleurs qui les ornent.
Deux autres souverains vivront à Versailles, mais c’est dans ces lieux même exaltant la monarchie absolue divine et « éternelle » que se tiendront en mai 1789 les Etats Généraux, premier frémissement de la Révolution. Ainsi, Versailles, ce monument à la gloire du Roi Soleil, devint le témoin silencieux de la fin d'une époque, le théâtre de l'agonie d'un monde qui s'éteignait pour laisser place à un nouveau.
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