Au cœur de l'Antiquité, Byzance, cette cité florissante, était le théâtre de nombreux événements et intrigues. Les rues pavées résonnaient des murmures des marchands, des éclats de rire des enfants et des discussions animées des philosophes. Mais parmi tous les récits qui ont traversé le temps, celui de Pausanias, le puissant général des Lacédémoniens (Spartiates), et de la jeune Cléonice, reste l'un des plus poignants.
Pausanias, un homme de guerre, avait vu et vécu bien des batailles. Il fut d'ailleurs de ceux qui vainquirent les envahisseurs Perses à la décisive bataille de Platée en 479 av. J.C. Mais un jour, au détour d'une ruelle de Byzance, il fut vaincu non par une épée, mais par le regard d'une jeune fille. Cléonice, avec ses vingt printemps, avait cette beauté intemporelle qui pouvait faire chavirer le cœur du plus endurci des guerriers. Leur rencontre fut brève, un simple échange de regards, mais suffisante pour hanter les nuits du général. Obsédé par son image, il fit tout pour la retrouver, usant de son pouvoir et de son influence.
Lorsqu'il la retrouva enfin, Pausanias, ivre de désir, n'accorda aucune considération à la volonté de la jeune femme. Il l'obligea à le rejoindre dans ses appartements, la forçant à partager sa couche. La pauvre Cléonice, prisonnière de cet amour non partagé, espérait trouver une échappatoire. Mais le destin, cruel, en décida autrement. La première nuit, alors qu'elle tentait de s'approcher discrètement du lit où Pausanias dormait profondément, elle renversa malencontreusement une lampe. La pièce fut plongée dans l'obscurité, et le général, réveillé en sursaut par le bruit, crut être en danger. Dans un réflexe de survie, il saisit un poignard et frappa dans le noir, touchant Cléonice en plein cœur. La jeune femme s'effondra, la vie la quittant presque instantanément.
La nouvelle de ce tragique accident se répandit comme une traînée de poudre à travers la cité. Si Pausanias était déjà mal vu par de nombreux alliés en raison d’un comportement déjà fort peu respectable, ce crime, bien qu'accidentel, fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Les murmures se transformèrent en cris d'indignation, et la colère du peuple grondait. Les alliés de Pausanias se détournèrent de lui, le laissant seul face à la tempête qu'il avait lui-même provoquée.
Peut-être que ce crime fut la raison, ou peut-être y avait-il d'autres raisons cachées, mais le sort de Pausanias fut scellé. Il parcourut les temples, implorant les dieux et, finalement rejeté de tous, il s’enferma dans le temple d’Athéna à Sparte, cherchant la rédemption du fantôme de la belle Cléonice qui le hantait jour et nuit. Là, abandonné de tous, il mourut de faim en 470 av. J.C., laissant derrière lui une histoire tragique, un rappel poignant des conséquences de la passion non maîtrisée et du pouvoir absolu. Les Spartiates érigèrent à la demande de l’Oracle de Delphes, deux statues en bronze du général afin de ne jamais oublier.
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Une très belle histoire. Tout autant que triste...
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